Même si le rapport d’autopsie de Floribert Chebaya, rendu par une équipe de médecins légistes internationaux, ne permet pas de définir les raisons exactes de sa mort, il apporte néanmoins du nouveau pour l’enquête. Le militant congolais des droits de l'Homme serait décédé d'un arrêt cardiaque consécutif à des violences extérieures. La famille veut désormais savoir ce qui s'est exactement passé entre les 1er et 2 juin 2010 alors que le président de l'ONG de la Voix des Sans-Voix se rendait à l'inspection générale de la police de Kinshasa.
Floribert Chebeya a bien été tué, le rapport de l’autopsie est clair là-dessus. Les médecins légistes néerlandais et congolais affirment avoir « trouvé des indications de contraintes externes limitées par choc, compression et / ou enserrement au niveau des bras et des jambes ». Pour certains spécialistes, il s’agit là d’une asphyxie qui aurait compliqué le fonctionnement du cœur.
Crime prémédité ou accident au cours d’une séance de torture ? Le colonel Daniel Mukalay, premier suspect interpellé, aurait déclaré qu’« il n’y avait pas intention de donner la mort ». Mais pour certains criminologues, les raisons même de l’invitation du directeur exécutif de la Voix des Sans-Voix à l’inspection générale de la police peuvent être révélatrices d’un meurtre prémédité.
La tentative de maquiller le crime ainsi que la disparition du chauffeur et beau-frère de Chebeya, introuvables jusqu’à ce jour, peuvent toujours selon les mêmes criminologues être des indices supplémentaires. Ces éléments nouveaux devraient permettre d’approfondir l’enquête.