Le 30 décembre dernier, les FDLR avaient affirmé qu'ils renonçaient à la lutte armée et qu'ils déposaient les armes. Une déclaration passée presque inaperçue. Elle avait pourtant été envoyée à la Monusco, comme au reste de la communauté internationale,mais personne à l'époque ne l'avait prise au sérieux. Ils envoient ce type de courrier presque tous les mois, disait-on côté onusien. Le patron de la mission, Martin Kobler, avait même fait de la lutte contre les FDLR sa priorité pour 2014.
Après la défaite du M23, cela paraissait comme un geste politique fort à faire à l'égard du Rwanda qui accuse certains des dirigeants des FDLR d'avoir participé au génocide de 1994. Mercredi encore, dans un communiqué, Kigali affirme que ces rebelles hutus - qualifiés de milice génocidaire ou de terroristes - s'infiltrent au Rwanda et représentent une menace sécuritaire.
Inaction
Mais au fil des mois, rien ne se passait : pas d'opérations conjointes avec l'armée congolaise, à peine un accrochage de deux heures en mars dernier. Les Etats-Unis par la voix de Russ Feingold, l'envoyé spécial de Barack Obama pour les Grands Lacs, s'était impatienté, appelant le gouvernement comme la Monusco à agir au plus vite contre les rebelles rwandais.
Parmi les difficultés évoquées, la présence de civils, les « dépendants », autour des positions militaires des FDLR et surtout les réticences de l'armée congolaise. « C'est faux. Il y a une longue histoire de pressions militaires contre les FDLR, assure le porte-parole du gouvernement congolais. Mais à partir du moment où ils refusaient de se battre, comment pouvions-nous faire des opérations militaires ? », explique encore Lambert Mendé, ajoutant que si le M23 avait déposé les armes, Kinshasa n'aurait pas agi autrement
La Monusco tire-t-elle le meilleur d'une mauvaise situation en assurant de son plein soutien ? Si le désarmement échoue, il sera bien temps de lancer des opérations militaires auxquelles plus personne ne pourra s'opposer, explique-t-on côté onusien.