Au dispensaire de la Monusco, deux grandes salles à la peinture blanche décatie, quelques lits et de quoi assurer les premiers soins. C’est ici que les six blessés à la grenade ont été d’abord pris en charge. Trois jours après cette attaque inédite, l’équipe médicale népalaise est encore sous le choc : « Le blessé le plus sérieux avait plusieurs éclats de grenade dans la jambe gauche. Il a perdu beaucoup de sang. Il aurait fallu l’évacuer de suite, mais il n'y avait pas d’hélicoptère avant le petit matin », explique le médecin-chef du dispensaire militaire.
A l’extérieur, le pick-up qui a reçu la grenade est toujours là. Sur le côté gauche, l’explosion a fait un gros trou dans la benne. La grenade tombée au fond n’a heureusement blessé que les jambes. Mais pour le général Jean Baillaud, commandant de la force de la Monusco, ce type d’attaque n’est pas vraiment une surprise : « Ca fait longtemps qu’on avait anticipé ce genre d’incidents pour lesquels bien sûr on ne peut pas avoir une parade complète. Nous renforçons surtout nos procédures internes pour assurer d’abord le meilleur soutien médical à nos soldats. Nous sommes en coopération avec les services de l’Etat de manière à pouvoir enquêter si possible, prévenir ce genre d’attaques ».
Prévenir c’est tout l’objectif désormais. La population a été encouragée à dénoncer d’éventuels suspects, car, assure l’ONU, les patrouilles vont continuer et les moyens de protection sont limités.
■ Pour l’armée congolaise, la sécurisation de la zone est loin d’être acquise
Dans l’est de la République démocratique du Congo, voilà près de deux mois que l’armée congolaise a lancé l’opération Sukola (nettoyez en lingala), une offensive contre un groupe rebelle ougandais, l’Alliance des forces démocratiques Armée nationale pour la libération de l’Ouganda, ADF-Nalu. Mi-février, des avancées ont été réalisées, avec la réouverture notamment de l’axe reliant Béni à Kamango, à 90 km au Nord-Est. Mais le plus dur reste à faire, à savoir sécuriser toute la zone. Ces derniers jours, Béni a été secoué par des attaques ciblées.
Pour la première fois, une journaliste de la presse internationale, s’est rendu sur l’une des positons stratégiques conquise par l’armée congolaise fin décembre, Kamango, une zone où vivent près de 100 000 habitants et que la mission des Nations unies au Congo tente désormais de sécuriser avec les FARDC.
Source : Rfi.fr