RDC: la pression monte sur les rebelles FDLR rwandais

Le sort des FDLR, rebelles hutus rwandais retranchés depuis le génocide de 1994 dans l'est du Congo est au coeur des discussions qui ont réunis Russ Feingold, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, et le président rwandais Paul Kagame. Les FDLR figurent sur la liste des prochains groupes armés qui devraient être visés par des opérations militaires conjointes de la Monusco et des FARDC, les Forces armées de la République du Congo.



Le président rwandais, Paul Kagame et Russ Feingold, envoyé spécial des Etats Unis pour la région des Grands Lacs se sont entendus sur une neutralisation des FDLR. REUTERS/Gus Ruelas

Les FDLR sont prêts à déposer les armes mais pas sans conditions. Depuis la défaite du mouvement rebelle M23 en RDC, ils ont envoyé plusieurs lettres à la Monusco. Ils demandent l'ouverture d'un dialogue avec Kigali sous l'égide de la communauté internationale comme ce fut le cas entre le M23 et les autorités congolaises. « Nous sommes disposés à déposer les armes à une condition. Au gouvernement congolais, nous demandons de ne pas attaquer les FDLR. Au gouvernement de Kigali, nous demandons, de prendre la main sur le principe de l’égalité, de dignité, de démocratie… », affirme leur secrétaire exécutif par interim, le colonel Wilson Irategeka, en exclusivité au micro de RFI.
 

Un mouvement génocidaire
 

Mais pour les autorités rwandaises, il est toujours hors de question d'ouvrir un dialogue avec les FDLR, comme le rappelle Olivier Nduhungirehe, représentant permanent adjoint de Kigali au Conseil de sécurité de l'ONU : « Ça ne peut pas être une option puisque les FDLR ne sont pas un mouvement politique comme les autres mouvements... Les FDLR sont un mouvement, non seulement qui a commis le génocide au Rwanda en 1994 – beaucoup de leaders et de commandants de cette force sont inculpés par la justice rwandaise pour les crimes qu’ils ont commis – mais aussi parce que les FDLR véhiculent une idéologie génocidaire à l’aide de la RDC, (à l’égard) des enfants qui sont dans les camps, déclarent qu’ils veulent tuer les Tutsis où qu’ils se trouvent. Donc c’est un problème plutôt qui concerne le désarmement, la démobilisation et la justice. Ce n’est pas un problème politique ».
 

 

Rencontre Russ Feingold - Paul Kagamé
 

Avant de s'envoler pour le sommet France – Afrique à Paris, Russ Feingold, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs était hier mercredi 4 décembre, à Kigali où il a rencontré le président rwandais Paul Kagame.
 

Le Rwanda s’engage à supporter les efforts visant à rétablir la paix en RDC et l’envoyé spécial des Etats-Unis réitère l’engagement de la communauté internationale à faire de la neutralisation des FDLR une priorité, comme le souhaite Kigali. C’est en substance ce qui est ressorti officiellement de la rencontre entre le président rwandais Paul Kagame et Russ Feingold hier.
 

Les deux hommes ont également évoqué, la possibilité de la tenue d’un « dialogue régional » qui inclurait le Rwanda, la RDC, l’Ouganda ou encore le Burundi. Ce dialogue sous médiation aborderait notamment des questions chères à Kigali comme la question du retour des réfugiés congolais et plus généralement la situation de la communauté rwandophone dans l’est de la RDC.

Les Etats-Unis, alliés du Rwanda, avaient pris leur distance avec Kigali depuis juillet 2012 et l’avaient récemment sanctionné pour l'enrôlement d'enfants soldats au sein du M23. Il y a quelques semaines, lors d’une conférence de presse, Russ Feingold avait estimé que les Etats-Unis n’excluaient pas une levée des sanctions si le Rwanda n'était « plus impliqué dans ce genre d'activités » et s'il jouait « un rôle positif ».

Source : Rfi.fr
 


Dépêche

Jeudi 5 Décembre 2013 09:55


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