C’est une bonne nouvelle pour les défenseurs de la nature. Il aura fallu dix mois de campagne médiatique et une plainte pour que l’entreprise britannique Socco recule. Dans un communiqué - , le pétrolier annonce qu'il va terminer ses tests sismiques d’ici 30 jours dans le parc des Virunga. Mais ensuite, il n’y aura pas de nouvelle phase d’exploration ou de forage. Pour le fonds mondial de protection de la Nature (WWF), qui avait porté plainte le 7 octobre dernier devant l’Organisation de coopération et de développement économique pour non-respect des normes sociales et environnementales, c’est une victoire.
Pressions de la communauté internationale
Ces derniers mois, le projet d’exploration pétrolière dans le parc naturel le plus ancien d’Afrique c’était transformé en véritable casse-tête. La Grande-Bretagne s’était opposée au projet à plusieurs reprises. Les Parlements belge et allemand avaient emboîté le pas. Et au final, Andris Piebalgs, le commissaire européen au Développement était intervenu. Enfin, il y a une petite levée de boucliers de la société civile en République démocratique du Congo.
Il y a également eu l’attaque sur le directeur du parc des Virunga lui-même. Le mardi 15 avril dernier, l'anthropologue belge Emmanuel de Mérode a été blessé par balle par des hommes non identifiés. Son véhicule avait été pris pour cible alors qu’il se trouvait à quelques kilomètres au nord de Goma. L’entreprise britannique a toujours démenti toute implication, mais les opposants au projet pétrolier ont alors eu une couverture médiatique sans précédent.
Le parc n'est pas sanctuarisé
Socco est donc échec et mat. L’entreprise s’engage à plus de transparence et à une meilleure consultation des communautés locales lors d’activités exploratoires futures. Le pétrolier promet également de ne mener aucune activité sur d’autres sites classés au Patrimoine mondial de l’humanité de l'Unesco.
Un autre risque persiste, cependant : que le permis pétrolier soit revendu à une autre entreprise qui, elle, choisisse d’explorer dans le parc des Virunga, le plus ancien parc naturel d’Afrique. Un risque réel, étant donné que, jusqu’au bout, le gouvernement congolais a soutenu l’idée de mener des explorations pétrolières dans son parc.
Source : Rfi.fr