A la question y aura-t-il une présidentielle en 2016, comme le prévoit la constitution congolaise ? Joseph Kabila n’a donné aucune réponse. Le président s’est contenté de rappeler son attachement à la Loi fondamentale et au processus électoral sans indiquer son intention ni aucun calendrier.
Pour les partis d’opposition, en insistant sur l’importance du recensement de la population congolaise Joseph Kabila a ouvert la porte à un glissement du calendrier électoral. Car recenser la population de ce gigantesque pays pourrait prendre trois ans et pourrait servir d’excuse pour retarder la présidentielle. Une façon pour Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir sans violer la Constitution, estime l’opposition.
Cette absence de positionnement clair, le président congolais en a également fait usage pour les violences qui secouent la région de Béni depuis plus de deux mois. Une minute de silence et des condoléances nationales, mais aucune annonce concrète pour régler ce problème d’insécurité. Pas d’ouverture d’une enquête ou de changement des bataillons sur place, comme le réclame la population.
Défense de son bilan
Pour le reste, Joseph Kabila a très largement défendu son bilan dans les secteurs de l’économie, des infrastructures et de l’éducation. Le président congolais s’est par contre montré très ferme dans sa volonté de réaffirmer la souveraineté de son pays en s’interrogeant sur le bien-fondé de l’implication de la communauté internationale sur le dossier des élections : « Nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions » de nos partenaires a affirmé le président, mais jamais des « injonctions ».
Un président qui a également annoncé sa volonté de voir la présence des 20 000 hommes armés de la Mission de l’ONU au Congo commencer à se réduire du fait du renforcement de l’armée et qu’il n’y a désormais « plus de guerre classique » en RDC.
Au final, Joseph Kabila a donc fait vibrer la corde nationaliste ce lundi tout en entretenant toujours le suspense sur ses intentions en 2016.