A Dungu, dans l'extrême nord-est de la RDC, Angélique Namaïka n'avait pas imaginé se retrouver un jour dans le bureau d'une ministre française. Vêtue à la congolaise, la religieuse se dit encore surprise de tous ces hommages pour le travail qu'elle mène avec son ONG.
Le Centre de réinsertion et d'appui au développement (CRAD) à Dungu vient en aide aux femmes victimes de l'Armée de résistance du seigneur, la LRA, qui a notamment sévi dans la région en 2009. « Ces femmes ont vécu des atrocités énormes, maltraitées par les rebelles, indique Soeur Angélique. Il y a d’autres femmes qui ont été enlevées à l’âge de 11 ans et sont devenues directement mères à cet âge. Ces pauvres filles qui doivent accoucher comme des bêtes, c’est inhumain. Alors moi j’ai dit non. Les femmes qui ont vécu avec la LRA dans la brousse, elles ont besoin vraiment d’une assistance pour pouvoir retrouver la vie. »
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Et, pour Soeur Angélique, redonner la vie à ces victimes, c'est leur apprendre à lire et écrire, les former à un métier, la couture, ou la boulangerie par exemple : « J’ai mis sur place les activités qui pouvaient les aider à attirer plus leur attention au lieu de toujours penser aux atrocités qu’elles ont vécues, pour ne pas demeurer dans le traumatisme perpétuel. Le métier en question les aide à devenir autonomes afin de pouvoir subvenir à leurs besoins au lieu de toujours tendre la main chaque jour. »
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Cent cinquante femmes et jeunes filles sont encore aujourd'hui formées par l'ONG de Soeur Angélique, qui compte bien leur faire profiter des 100 000 dollars de dotation du prix Nansen en poursuivant ses activités.
Source : Rfi.fr