RDC: passer de l'engagement dans des mouvements citoyens à la vie politique

De la société civile à la politique. De nombreux militants des mouvements citoyens ont sauté le pas et se lancent dans la course à trois mois des élections générales. Quelles sont les motivations de ces anciens militants qui veulent gouverner ? Témoignages.



Figure du mouvement citoyen Filimbi, Floribert Anzuluni rêve désormais de briguer la magistrature suprême. Il a été désigné hier lundi par le parti Alternative citoyenne en vue d'une candidature pour les primaires de la scie civile qui seront organisées les 23 et 30 septembre. Elles devraient faire émerger un candidat de la société civile pour la prochaine présidentielle. « Cet engagement politique est la conséquence d’un constat celui de dire que notre engagement au sein de la société civile n’a pas permis ou ne permet pas malheureusement d’améliorer, changer la situation et d’améliorer les conditions de vie des Congolais et qu’il est important d’avoir un engagement politique parce que nous constatons malheureusement que nous avons à faire aujourd’hui à un système de gouvernance politique qui ne permet pas au pays de se développer ».
 
Espoir Ngalukiye a quitté le mouvement citoyen Lucha et s’est porté candidat aux législatives sous la bannière du parti de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République. « J’ai décidé de porter la vareuse de cette équipe qui me ressemble ! Je n’avais pas le pouvoir de légiférer, sanctionner, contrôler, ni d’interdire, ni de faire ni celui de faire faire. Nous n’avions que le pouvoir d’influence. J’ai juste changé le fusil d’épaule. La politique nous permet de poursuivre ce même combat dans l’institution et le plus grand avantage que nous avons c’est l’échec de la classe politique. Nous avons réussi dans la rue, et c’est à nous de ne pas décevoir le peuple ».
 
Ceux qui sont restés dans la lutte citoyenne comme Stewart Muhindo, militant de la Lucha (Lutte pour le changement) et chargé de l'information publique au CREDDHO (Centre de recherche sur l'environnement, la démocratie et les droits de l'homme), estiment que la politique n’est pas une fin en soi. « Le besoin de construire cette société civile forte, exigeante et très active est toujours là, explique t-il, et nous continuons à penser que c’est ça la clé du changement : si on a une population exigeante, nous aurons automatiquement des responsables politiques qui sont responsables et redevables »
 
Le militant, et plusieurs observateurs, estiment que ceux passés en politique pourraient s’éloigner de leurs idéaux.

RFI

Mardi 12 Septembre 2023 10:51


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