Ramadan 2009:Les Sénégalais jeûnent enfin à l’unisson

Les musulmans sénégalais observent depuis ce samedi 22 août 2009, à l’unisson, le jeûne du mois de Ramadan. Le croissant lunaire a été aperçu hier, vendredi 21 août, (29 "Chahaban" ou "Barakhlou" 1430) dans plusieurs localités du pays, notamment à Bignona, Karang, Ndramé, Sédhiou, Keur Noye, Tambaounda, Simbandi Balante, Yeumbeul etc. L’annonce a été faite à travers plusieurs radios privées de la place, dont Sud Fm, par des auditeurs dont les appels ont été passés en direct. Mourchid Ahmed Iyane Thiam, le président de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire a confirmé son apparition à travers la télévision nationale (Rts) annonçant du coup que le "jeûne démarre ce samedi". Touba a également donné son "ndigueul" et Tivaouane sa bénédiction. Ainsi, toute la communauté musulmane sénégalaise jeûne en même temps.

Le jeûne ou "sawm" signifie littéralement le fait de s’abstenir. Et, au sens de la Loi islamique, le mot "sawm" signifie le fait de s’abstenir de toutes les choses interdites pendant le jeûne entre l’apparition de l’aube et le coucher du soleil, avec l’intention effective de jeûner. Dans la sourate 18 du Coran intitulée Mariam, Dieu raconte que Marie, la mère de Jésus, dit : "Assurément, j’ai voué un jeûne (sawm) au Tout Miséricordieux : je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain". Ce verset a pour sens "J’ai voué de m’abstenir de parler aujourd’hui à n’importe qui".

Le jeûne du mois de Ramadan, quatrième des cinq piliers sur lesquels repose l’Islam est le mois, par excellence, d’expiation des pêchés, du renouvellement de la foi et surtout du maintien de la bonne santé spirituelle et corporelle. C’est aussi le moment de pardon mutuel, de l’endurance dans l’accomplissement d’œuvres pieuses, etc. Il est obligatoire pour tout musulman, homme ou femme majeur (ayant atteint la puberté), saint d’esprit, apte à l’observer. Cette obligation a été notifiée au Prophète Mohammed (Psl) dans la seconde année de l’Hégire par la révélation du verset 183 de la Sourate 2 -"la Vache"- : "Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété." (Coran).

Cependant, certaines personnes en sont exemptes. Il s’agit des malades, des individus en voyage, de la femme enceinte ou en période de menstrues ou qui allaite si elle éprouve des difficultés à jeûner, des vieillards, etc. Si la maladie est temporaire, de sorte que la personne espère s’en rétablir rapidement, alors elle est autorisée à ne pas jeûner durant sa maladie. Mais elle doit observer le carême ultérieurement, après le Ramadan, pour compenser les jours manqués. Il en est de même pour la femme enceinte ou qui allaite, du voyageur. Par contre, les personnes atteintes de maladies incurables et qui n’espèrent pas de rétablissement sont également autorisées à ne pas jeûner, mais elles doivent payer une compensation, c’est-à-dire qu’elles doivent offrir, pour chaque jour manqué, les repas d’une journée à une personne indigente. Il est aussi permis de verser la valeur monétaire de ces repas à la personne indigente.

L’Islam considère ici un voyage comme un déplacement hors de la ville de résidence d’une distance minimale de 80 kilomètres. C’est également à partir de cette distance qu’il est permis de raccourcir les prières. Le voyage doit avoir des motifs valables. Le voyageur qui manque des jours du Ramadân doit les rattraper ultérieurement après le Ramadân aussitôt que possible. Toutefois, il est interdit de voyager pendant le Ramadân uniquement pour ne pas avoir à jeûner.

Le jeûne doit essentiellement vérifier deux conditions pour être valide : avoir l’intention de jeûner et s’abstenir de l’aube au coucher du soleil de ce qui invalide le jeûne. Pour ce qui est de l’intention, le fidèle peut la renouveler chaque jour afin de profiter pleinement du jeûne.