François Hollande sur l'île de Gorée (Sénégal), le 12 octobre 2012.
Réactions au discours de François Hollande vendredi 12 octobre à Dakar, cinq ans après celui de Nicolas Sakozy qui avait fait polémique. Tout le monde se souvient notamment de cette phrase de l'époque : « Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire ». L'universitaire camerounais Achille Mbembé fait partie des intellectuels africains qui étaient montés au créneau pour dénoncer cette vision du continent exprimée par Nicolas Sarkozy. Ce vendredi, il est plutôt satisfait du recadrage apporté par François Hollande.
Achille Mbembe, essayiste camerounais, professeur de science politique à l'université Witwatersrand de Johannesburg
C'est un discours qui refuse le type de posture paternaliste hérité des années de la colonisation et du gaullisme. Alors, on ne sent pas, derrière ce discours, le type de souffle historique qui caractérisa par exemple le discours de de Gaulle à Brazzaville en 1944, mais enfin c'est un discours d'apaisement qui crée les conditions pour qu'on recommence à dialoguer d'homme à homme
«On attendra et on jugera aux faits»
Dans son discours, François Hollande n’a fait aucune allusion directe à la fameuse petite phrase de Nicolas Sarkozy sur «l'homme africain qui n'est pas assez entré dans l'histoire » … Quoique, souligne Mamadou Lamine Diallo du mouvement TEKKI: «Il a non seulement dit que l’Afrique est le berceau de l’humanité mais il a dit : l’avenir de l’humanité peut se construire en Afrique aujourd’hui. Je pense qu’il a rectifié ce mauvais passage du président Sarkozy et en même temps l’image de la France au Sénégal et en Afrique.»
En France, le député UMP Axel Poniatowski, vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, juge en revanche que le discours de Dakar de François Hollande est « banal, prétentieux et même méprisant », certainement pas en rupture avec la politique africaine conduite sous Nicolas Sarkozy. Le député d'opposition raille notamment le chef de l'Etat lorsqu'il assure solennement vouloir rompre avec la Françafrique. De mauvaises pratiques qui, selon M. Poniatowski, ont largement reculé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Axel Poniatowski, Vice-président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française
Ca fait longtemps que ce qu'on entendait comme étant la Françafrique est en voie de disparition. Ca a très largement commencé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Je suis bien placé pour le savoir, on n'était pas du tout avec le même regard sur l'Afrique qu'on ne l'était du temps de Chirac, de Mitterrand, de Giscard ou de de Gaulle précédemment
Toujours en France, le vice-président du Front national, Florian Philippot, a reconnu que le nouveau président français avait amélioré le message envoyé au continent africain. Mais il ne pense pas pour autant que les « déclarations d'intentions » de François Hollande pourront mener à une politique à la hauteur des enjeux.
Florian Philippot, Vice-président du Front national
"J'ai entendu dans ce discours que François Hollande voulait donner encore plus de visas pour les étudiants africains, là je dis vraiment « méfiance, méfiance », parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de faux étudiants parmi les étudiants qui viennent s'inscrire en France, et que ce sont des étudiants en réalité manipulés par des réseaux clandestins".
Achille Mbembe, essayiste camerounais, professeur de science politique à l'université Witwatersrand de Johannesburg
C'est un discours qui refuse le type de posture paternaliste hérité des années de la colonisation et du gaullisme. Alors, on ne sent pas, derrière ce discours, le type de souffle historique qui caractérisa par exemple le discours de de Gaulle à Brazzaville en 1944, mais enfin c'est un discours d'apaisement qui crée les conditions pour qu'on recommence à dialoguer d'homme à homme
«On attendra et on jugera aux faits»
Dans son discours, François Hollande n’a fait aucune allusion directe à la fameuse petite phrase de Nicolas Sarkozy sur «l'homme africain qui n'est pas assez entré dans l'histoire » … Quoique, souligne Mamadou Lamine Diallo du mouvement TEKKI: «Il a non seulement dit que l’Afrique est le berceau de l’humanité mais il a dit : l’avenir de l’humanité peut se construire en Afrique aujourd’hui. Je pense qu’il a rectifié ce mauvais passage du président Sarkozy et en même temps l’image de la France au Sénégal et en Afrique.»
En France, le député UMP Axel Poniatowski, vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, juge en revanche que le discours de Dakar de François Hollande est « banal, prétentieux et même méprisant », certainement pas en rupture avec la politique africaine conduite sous Nicolas Sarkozy. Le député d'opposition raille notamment le chef de l'Etat lorsqu'il assure solennement vouloir rompre avec la Françafrique. De mauvaises pratiques qui, selon M. Poniatowski, ont largement reculé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Axel Poniatowski, Vice-président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française
Ca fait longtemps que ce qu'on entendait comme étant la Françafrique est en voie de disparition. Ca a très largement commencé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Je suis bien placé pour le savoir, on n'était pas du tout avec le même regard sur l'Afrique qu'on ne l'était du temps de Chirac, de Mitterrand, de Giscard ou de de Gaulle précédemment
Toujours en France, le vice-président du Front national, Florian Philippot, a reconnu que le nouveau président français avait amélioré le message envoyé au continent africain. Mais il ne pense pas pour autant que les « déclarations d'intentions » de François Hollande pourront mener à une politique à la hauteur des enjeux.
Florian Philippot, Vice-président du Front national
"J'ai entendu dans ce discours que François Hollande voulait donner encore plus de visas pour les étudiants africains, là je dis vraiment « méfiance, méfiance », parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de faux étudiants parmi les étudiants qui viennent s'inscrire en France, et que ce sont des étudiants en réalité manipulés par des réseaux clandestins".
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