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Redevances impayées, infractions douanières, litiges fonciers : Senegindia donne sa version



Face aux polémiques qui entourent son nom, la société indienne Senegindia est sorti du silence et a apporté  des précisions sur ses activités au Sénégal. L’entreprise, spécialisée dans l’immobilier et l’agriculture, a dénoncé « une campagne de désinformation visant à ternir son image » et « a rappelé son engagement dans le développement du pays. »

L’un des dossiers qui refait surface concerne une procédure douanière évaluée à 34,43 milliards de FCFA. Senegindia a affirmé que cette affaire a été définitivement réglée en décembre 2024, après arbitrage du ministère des Finances et des services de la Douane. » Selon l’entreprise, il ne s’agissait pas d’irrégularités, mais d’une cession de matériel à ses filiales Swami Agri et Swami Mines, réalisée dans le strict respect de la législation. Toutes les déclarations nécessaires auraient été effectuées auprès des autorités compétentes, qui avaient délivré les autorisations requises.

Pour Senegindia, la persistance de ces accusations « relève d’une volonté manifeste de jeter le discrédit sur ses activités et de semer la confusion dans l’opinion publique. »

L’acquisition et la démolition de l’immeuble Bière de l’Isle à Dakar ont également suscité des critiques. Certains dénoncent une opération immobilière opaque et en violation des règles en vigueur.

L’entreprise indienne a assuré « détenir toutes les autorisations administratives nécessaires, obtenues après des démarches transparentes. »Contrairement aux affirmations selon lesquelles ce bâtiment était un « patrimoine emblématique de Dakar », elle soutient qu’il s’agissait d’un immeuble vétuste et inoccupé, représentant un risque pour la population.

Un rapport d’expertise du 3 mars 2020 aurait conclu que sa réhabilitation était économiquement irréalisable, reprend Libération. La démolition, réalisée à hauteur d’un milliard de FCFA, s’inscrit dans un programme de revalorisation du patrimoine bâti de l’État.

Senegindia prévoit d’y ériger un complexe moderne comprenant deux tours de 35 et 29 étages, pour un investissement total de 55 milliards de FCFA. Une partie de ce projet, estimée à 26 milliards de FCFA, sera cédée gratuitement à l’État pour abriter des bureaux administratifs.

L’entreprise regrette toutefois les retards administratifs qui empêchent le démarrage des travaux et déplore des polémiques jugées infondées.

À Diamniadio, Senegindia explique avoir été présente bien avant la création de la Délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains (DGPU). En 2015, elle avait signé un bail emphytéotique sur 58,7 hectares pour développer un projet immobilier et hôtelier.

Toutefois, l’entreprise a perdu 18 hectares de ce lot, réaffectés à la construction du stade Me Abdoulaye Wade, sans consultation préalable. Cette décision aurait causé d’importants préjudices financiers à Senegindia, qui avait déjà engagé des investissements.

L’entreprise indique avoir tenté d’obtenir une compensation auprès des autorités, sans succès. Pire, la parcelle qui devait remplacer cette perte fait désormais l’objet d’un litige foncier à Sangalkam.

Senegindia est également pointée du doigt concernant ses exploitations agricoles à Mbane. L’entreprise se défend en affirmant que « toutes ses acquisitions ont été réalisées dans le strict respect des procédures. »

Elle détient actuellement  « 1 004 hectares et 1 111 hectares sous bail titré, délivrés par l’État du Sénégal. 1 700 hectares acquis auprès de Rabbih Fakih, propriétaire depuis 2003.
En tout, 3 000 hectares sont exploités par SWAMI AGRI, créant 3 500 emplois directs et indirects. »

Face aux critiques, Senegindia se dit prête à défendre son honneur devant les instances compétentes. « Nous défions quiconque de fournir un document prouvant que l’État nous aurait octroyé un seul mètre carré dans le Delta du Saloum ou près du port de Ndayane », affirme l’entreprise.

Elle appelle à cesser les « manipulations » et à privilégier un débat basé sur des faits concrets, plutôt que sur des accusations infondées.

Ndeye Fatou Touré

Jeudi 13 Mars 2025 - 19:58


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