
Dans le cadre de la recherche de solutions pour diminuer le train de vie de l’État et dégager davantage de marges de manœuvre pour financer les dépenses d’investissement, le gouvernement semble privilégier, entre autres solutions, la réduction de la masse salariale.
Cette option semble justifiée au regard des chiffres suivants :
Dépenses de personnel :
2022 : 1 297,9 milliards de FCFA
2023 : 1 442,5 milliards de FCFA
Recettes fiscales :
2022 : 3 052,10 milliards de FCFA
2023 : 3 486,73 milliards de FCFA
En proportion, les dépenses de personnel représentaient :
42,5 % des recettes fiscales en 2022
41,4 % des recettes fiscales en 2023
La masse salariale a fortement progressé, passant de 700 milliards à 1 300 milliards de FCFA entre 2009 et 2014, soit une augmentation de près de 100 %.
Après paiement des charges salariales et du service de la dette, l'État sénégalais ne dispose plus d'une marge significative pour financer ses dépenses d'investissement. Ces chiffres montrent que les salaires constituent une part importante du budget de l'État, ce qui justifie les réflexions sur leur maîtrise.
LES RISQUES D'UNE RÉDUCTION SALARIALE
L'option de la réduction des salaires, actuellement privilégiée par le gouvernement, peut avoir des conséquences négatives sur la motivation et l’efficacité de l’administration publique.
Impact budgétaire limité : Une baisse des salaires des ministres et des directeurs généraux risque de générer des économies relativement modestes au regard des besoins financiers du pays.
Démotivation et fuite des talents : Une réduction salariale pourrait pousser certains cadres compétents à chercher d'autres opportunités ailleurs, affaiblissant ainsi la qualité des services publics.
Moindre attractivité des postes : Les ministres au Sénégal perçoivent environ 3 millions de FCFA par mois. Une baisse de cette rémunération risquerait de rendre ces postes moins attractifs pour des profils hautement qualifiés.
UNE ALTERNATIVE : LE BILAN DE COMPÉTENCES
Plutôt qu'une réduction linéaire des salaires, une alternative plus pertinente serait la mise en place d'un bilan de compétences. Celui-ci s'étendrait outre l'administration centrale aux entreprises du secteur public et para public. Cette démarche présente plusieurs avantages :
1 Une approche plus éthique et responsable : Elle repose sur des critères objectifs de performance et de compétence.
2 Une rationalisation des effectifs : Elle permettrait d'identifier les redondances et de réduire l'hypertrophie administrative.
3 Des économies structurelles durables : Plutôt qu'une simple baisse des salaires, elle favoriserait une meilleure allocation des ressources humaines.
CONCLUSION
Si la réduction de la masse salariale peut sembler une solution rapide, elle comporte des risques importants pour la qualité de l'administration publique. Un bilan de compétences apparait comme une approche plus rationnelle et efficace pour optimiser les dépenses publiques tout en préservant la motivation et l'engagement des fonctionnaires.
Magaye GAYE
Cette option semble justifiée au regard des chiffres suivants :
Dépenses de personnel :
2022 : 1 297,9 milliards de FCFA
2023 : 1 442,5 milliards de FCFA
Recettes fiscales :
2022 : 3 052,10 milliards de FCFA
2023 : 3 486,73 milliards de FCFA
En proportion, les dépenses de personnel représentaient :
42,5 % des recettes fiscales en 2022
41,4 % des recettes fiscales en 2023
La masse salariale a fortement progressé, passant de 700 milliards à 1 300 milliards de FCFA entre 2009 et 2014, soit une augmentation de près de 100 %.
Après paiement des charges salariales et du service de la dette, l'État sénégalais ne dispose plus d'une marge significative pour financer ses dépenses d'investissement. Ces chiffres montrent que les salaires constituent une part importante du budget de l'État, ce qui justifie les réflexions sur leur maîtrise.
LES RISQUES D'UNE RÉDUCTION SALARIALE
L'option de la réduction des salaires, actuellement privilégiée par le gouvernement, peut avoir des conséquences négatives sur la motivation et l’efficacité de l’administration publique.
Impact budgétaire limité : Une baisse des salaires des ministres et des directeurs généraux risque de générer des économies relativement modestes au regard des besoins financiers du pays.
Démotivation et fuite des talents : Une réduction salariale pourrait pousser certains cadres compétents à chercher d'autres opportunités ailleurs, affaiblissant ainsi la qualité des services publics.
Moindre attractivité des postes : Les ministres au Sénégal perçoivent environ 3 millions de FCFA par mois. Une baisse de cette rémunération risquerait de rendre ces postes moins attractifs pour des profils hautement qualifiés.
UNE ALTERNATIVE : LE BILAN DE COMPÉTENCES
Plutôt qu'une réduction linéaire des salaires, une alternative plus pertinente serait la mise en place d'un bilan de compétences. Celui-ci s'étendrait outre l'administration centrale aux entreprises du secteur public et para public. Cette démarche présente plusieurs avantages :
1 Une approche plus éthique et responsable : Elle repose sur des critères objectifs de performance et de compétence.
2 Une rationalisation des effectifs : Elle permettrait d'identifier les redondances et de réduire l'hypertrophie administrative.
3 Des économies structurelles durables : Plutôt qu'une simple baisse des salaires, elle favoriserait une meilleure allocation des ressources humaines.
CONCLUSION
Si la réduction de la masse salariale peut sembler une solution rapide, elle comporte des risques importants pour la qualité de l'administration publique. Un bilan de compétences apparait comme une approche plus rationnelle et efficace pour optimiser les dépenses publiques tout en préservant la motivation et l'engagement des fonctionnaires.
Magaye GAYE
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