Le 1er octobre 1961 naissait la République fédérale du Cameroun suite à la réunification du Cameroun français et du Southern Cameroon britannique. Mais le 56e anniversaire de cette réunification, dimanche 1er octobre 2017, pourrait être mouvementé dans les régions anglophones du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, où les populations qui se sentent marginalisées protestent depuis des mois.
Des mobilisations citoyennes comme des concerts de casseroles sont prévus mais certains séparatistes anglophones envisageraient de proclamer, ni plus ni moins, l'indépendance de ces deux régions. Depuis l’étranger où ils opèrent, ils ont déjà tout prévu, ou presque : un hymne, un drapeau, un passeport et même une monnaie censée se substituer dans ces régions à l’actuel franc CFA.
Mouvements de population et appels au calme
Un vent de psychose a gagné toute cette partie du Cameroun. Plusieurs témoignages font état de mouvements de personnes anglophones et francophones confondues qui quitteraient déjà les villes de Bamenda, Buéa ou Kumba pour la partie francophone du pays. Des violences sont redoutées, y compris par Yaoundé.
Ces derniers jours, des renforts en forces de sécurité ont été déployés dans ces régions. Des hommes politiques de divers bords ne cessent d’appeler au calme et au dialogue. Le bureau de l’Assemblée nationale a, en plus, dans un communiqué, appelé à la retenue et au bon sens.
Dans les colonnes du quotidien Mutations, Ni John Fru Ndi, le leader du SDF (Social Democratic Front), le principal parti de l’opposition, lui-même anglophone, a réitéré qu’il était contre la sécession mais favorable au fédéralisme. Il a néanmoins indiqué qu’il faisait porter la responsabilité de ce pourrissement au président Paul Biya, dont tous les Camerounais attendent et espèrent des actes forts en vue d’une désescalade.
■ Atmosphère tendue à Buéa, dans le Sud-Ouest
A Buéa, capitale de la région Sud-Ouest, de nombreux habitants sont inquiets à l'approche du 1er octobre, explique un étudiant qui souhaite rester anonyme. « C'est plutôt calme en ce moment à Buéa, sauf que de nombreuses familles, de nombreux étudiants et commerçants sont en train de quitter la région parce qu'ils ont peur de ce qui pourrait se passer le 1er octobre. Ils ont peur des forces de sécurité, parce que vendredi dernier [le 22 septembre 2017, NDLR], ces forces ont brutalisé des habitants. Mais ils ont aussi peur d'être contraints à manifester parce que, ce même vendredi, ceux qui ne voulaient pas manifester ont été brutalisés par des activistes ; donc, ils sont pris entre deux feux. Dans un des quartiers de la ville, certains habitants préparent des pierres, des arcs, des flèches, des bâtons, des moyens de combat rudimentaires pour faire face aux forces de sécurité le 1er octobre. Il faut dire que toute la ville est fortement militarisée. D'ailleurs, actuellement, si vous êtes dans la rue à 9-10 h du soir, vous risquez d'être arrêtés même si vous avez des papiers. Les policiers et gendarmes sont à tous les coins de rue et patrouillent dans toute la ville », affirme-t-il.
« Aujourd'hui, dans cette partie du pays, je pense que tout le monde s'est plus ou moins radicalisé. [...] Tous ceux qui vivent sous l'oppression du régime de Biya [...] Le gouvernement ne leur a pas donné l'opportunité de dialoguer et tous les prisonniers n'ont pas été libérés [...] Je pense qu'une des raisons qui a jeté les gens dans la rue est que le président est resté globalement silencieux sur ce problème et que, dans son dernier discours, il a plus ou moins provoqué les gens qui ne font que réclamer leurs droits, en les traitant de terroristes. Mais la plupart attendent des autorités et du président, père de la nation, qu'ils viennent leur proposer des solutions »
Des mobilisations citoyennes comme des concerts de casseroles sont prévus mais certains séparatistes anglophones envisageraient de proclamer, ni plus ni moins, l'indépendance de ces deux régions. Depuis l’étranger où ils opèrent, ils ont déjà tout prévu, ou presque : un hymne, un drapeau, un passeport et même une monnaie censée se substituer dans ces régions à l’actuel franc CFA.
Mouvements de population et appels au calme
Un vent de psychose a gagné toute cette partie du Cameroun. Plusieurs témoignages font état de mouvements de personnes anglophones et francophones confondues qui quitteraient déjà les villes de Bamenda, Buéa ou Kumba pour la partie francophone du pays. Des violences sont redoutées, y compris par Yaoundé.
Ces derniers jours, des renforts en forces de sécurité ont été déployés dans ces régions. Des hommes politiques de divers bords ne cessent d’appeler au calme et au dialogue. Le bureau de l’Assemblée nationale a, en plus, dans un communiqué, appelé à la retenue et au bon sens.
Dans les colonnes du quotidien Mutations, Ni John Fru Ndi, le leader du SDF (Social Democratic Front), le principal parti de l’opposition, lui-même anglophone, a réitéré qu’il était contre la sécession mais favorable au fédéralisme. Il a néanmoins indiqué qu’il faisait porter la responsabilité de ce pourrissement au président Paul Biya, dont tous les Camerounais attendent et espèrent des actes forts en vue d’une désescalade.
■ Atmosphère tendue à Buéa, dans le Sud-Ouest
A Buéa, capitale de la région Sud-Ouest, de nombreux habitants sont inquiets à l'approche du 1er octobre, explique un étudiant qui souhaite rester anonyme. « C'est plutôt calme en ce moment à Buéa, sauf que de nombreuses familles, de nombreux étudiants et commerçants sont en train de quitter la région parce qu'ils ont peur de ce qui pourrait se passer le 1er octobre. Ils ont peur des forces de sécurité, parce que vendredi dernier [le 22 septembre 2017, NDLR], ces forces ont brutalisé des habitants. Mais ils ont aussi peur d'être contraints à manifester parce que, ce même vendredi, ceux qui ne voulaient pas manifester ont été brutalisés par des activistes ; donc, ils sont pris entre deux feux. Dans un des quartiers de la ville, certains habitants préparent des pierres, des arcs, des flèches, des bâtons, des moyens de combat rudimentaires pour faire face aux forces de sécurité le 1er octobre. Il faut dire que toute la ville est fortement militarisée. D'ailleurs, actuellement, si vous êtes dans la rue à 9-10 h du soir, vous risquez d'être arrêtés même si vous avez des papiers. Les policiers et gendarmes sont à tous les coins de rue et patrouillent dans toute la ville », affirme-t-il.
« Aujourd'hui, dans cette partie du pays, je pense que tout le monde s'est plus ou moins radicalisé. [...] Tous ceux qui vivent sous l'oppression du régime de Biya [...] Le gouvernement ne leur a pas donné l'opportunité de dialoguer et tous les prisonniers n'ont pas été libérés [...] Je pense qu'une des raisons qui a jeté les gens dans la rue est que le président est resté globalement silencieux sur ce problème et que, dans son dernier discours, il a plus ou moins provoqué les gens qui ne font que réclamer leurs droits, en les traitant de terroristes. Mais la plupart attendent des autorités et du président, père de la nation, qu'ils viennent leur proposer des solutions »