Rentrée des classes 2011 : le casse-tête chinois des parents et marchands

A une semaine de l’ouverture des classes, ce n’est pas encore la foire aux bonnes affaires des commerçants. Ils rouspètent et parlent de la crise tandis que d’autres regrettent les fêtes successives.



Le marché Sandaga ne sent pas encore l’ouverture des classes. Les commerçants dardent des yeux et attendent encore des clients. Certains commencent même à s’inquiéter par rapport à l’année dernière.

«La rentrée de cette année n’est pas comme les autres. On ne voit encore personne alors qu’il ne reste qu’une semaine», s’étonne Abdou Touré marchand de chaussures. La vingtaine sonnante, le jeune au teint noir surpris en train de mettre de l’ordre et en valeurr sa marchandise de déclarer avec compréhension : «nous venons de fêter la Korité et les dépenses ont aussi étaient très couteux. C’est peut être la cause pour laquelle les parents se font encore désirer. Mais nous avons quand bon espoir».

Tidiane Kandé a embrayé dans la même foulée. Le marchand de vêtements, svelte et avoisinant la trentaine s’affaire sur sa marchandise pliant ses jeans. Lui, il est sérieusement inquiet et pointe du doigt la conjoncture. «Je ne vois absolument rien pour l’instant, c’est peut être à cause des fêtes que nous venons de dépasser et celles qui vont arriver. La rentrée ne peut plus être comme autrefois. On vend peu et on a l’impression qu’il ne se passe rien», désespère le bonhomme.

Ces avis ne semblent pas être partagés par les parents d’élèves. Mme Diop Ndeya est venue acheter des vêtements pour ses enfants d’avancer : «les marchandises sont chères. Les commerçants doivent revoir à la baisse leurs produits et marchandises s’ils veulent vraiment les écouler.

Les commerçants ne manquent pas de trouver un bouc émissaire. Ils sont nombreux à accuser l’Etat d’être le principal responsable de la crise économique qui gangrène le pays. Souleymane Séne, teint clair taille moyenne environ la trentaine est un vendeur de tissu. L’air très pressé, il se défausse sur l’Etat. «Rien ne marche ! Les tenues des enfants comme celles des adultes, rien ne marche. Il n’y a pas d’argent dans ce pays.. Les banques ne financent plus et les gens ne s’entraident plus non plus. Le gouvernement doit faire quelque chose en agissant sur le coût de la vie, le coût de la location».

Babacar Ndiaye a rappelé quand à lui que «les gens venaient 15 jours avant la rentrée pour faire des achats. Mais maintenant, on ne voit plus personne, les parents disent toujours qu’ils n’ont pas d’argent» Le jeune marchand de poursuivre : «tout le monde compte sur la fin du mois, mais le problème c’est l’Etat, car tout l’argent du peuple est avec eux. Ce sont eux qui vivent la belle vie pendant que le bas peuple souffre et broie du noir. Du temps du régime socialiste, l’argent circulait mais, aujourd’hui ce n’est plus le cas».

Lamba KA (Stagiaire)

Mercredi 28 Septembre 2011 00:56


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