« Lorsqu'un dirigeant trahit l'histoire de son peuple, il se condamne à écrire son propre épitaphe. »
Depuis 2012, le ciel sénégalais, autrefois baigné d'une lumière éclatante de démocratie s'obscurcir insidieusement. Les nuages sombres du tripatouillage de la Constitution et des privations de libertés individuelles et collectives s'accumulent, menaçant de faire basculer notre système politique dans le gouffre. Aujourd’hui, les fondements de notre belle démocratie, érigés avec détermination, sont pris dans une tourmente sans précédent. En annonçant le samedi 03 avril 2024 avoir « signé le décret 2024-106 du 3 février 2024, abrogeant le décret 2023-2283 du 29 novembre 2023, portant convocation du corps électoral », le président de la République exécutait le requiem de l’exception sénégalaise qui faisait notre fierté. L’annulation du processus électoral, à un jour de l’ouverture de la campagne présidentielle, sonne le glas de l’idéal démocratique sur lequel notre nation était bâtie.
Pourtant, il est dit du Président de la République qu’il est le gardien de la Constitution, clef de voûte des Institutions et chef suprême des armées. Élu au suffrage universel direct, il tire sa légitimité du vote des sénégalais et a en charge la défense de la Constitution et la préservation des acquis démocratiques. Malheureusement c’est cette Constitution dont l’auteur de l’Esprit des lois disait qu’on ne doit la toucher qu’avec une main tremblante qui a été malmenée. Pour justifier sa décision, Macky Sall invoque l'article 42 qui fait de lui le garant du « fonctionnement régulier des institutions ». Certes ! Mais encore faudrait-il que les institutions soient en proie à une crise.
En vérité, l'article 42 ne saurait justifier, sous quelque prétexte que ce soit, ce report inédit de l'élection présidentielle en violation flagrante des dispositions des articles 27, 31 et 103 alinéa 8 de la Constitution. Pire encore, l'article 103, particulièrement explicite, stipule que « la forme républicaine de l’État, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision. » Dès lors, cette décision équivaut à un coup d'état institutionnel qui précipite le Sénégal, autrefois vitrine de la démocratie, dans l'ombre des régimes antidémocratiques.
Avec l’estocade portée à la Constitution par l’Assemblée nationale où les députés de la majorité et leurs alliés du PDS ont acté la proposition de Loi constitutionnelle N°04/2024 portant dérogation aux disposition de l’article 31 de la Constitution déposée par le président du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, notre pays plonge dans une incertitude politique qui va davantage éroder ses fondements démocratiques érigés au fil des ans.
Ce vote, sous haute surveillance de la gendarmerie, qui pour la deuxième fois, en une législature, fait irruption dans l’hémicycle, sape la légitimité de l’Assemblée nationale et bafoue les droits fondamentaux de ceux qui ont été élus pour nous représenter. Devons-nous penser que nous vivons désormais en monarchie ? Possible. De toute évidence, ce précédent dangereux risque de mettre en péril la stabilité politique du pays, transformant une nation jadis admirée pour sa démocratie en un terrain instable aux lendemains incertains. Le peuple refuse de rester silencieux face à cette atteinte aux droits démocratiques. Il se battra pour exiger du président de la République, dont le mandat s’achève, inéluctablement, le 02 avril 2024, le respect des principes constitutionnels qu'il a prêtés serment de protéger. Pour l’instant, le monstre s’est assis sur notre charte fondamentale et nos suffrages. Et pour parler comme de sage malinké quelle « déhontée façon de s’asseoir ».
Elhadji Ndiaye
Coalition Khalifa Président
Pourtant, il est dit du Président de la République qu’il est le gardien de la Constitution, clef de voûte des Institutions et chef suprême des armées. Élu au suffrage universel direct, il tire sa légitimité du vote des sénégalais et a en charge la défense de la Constitution et la préservation des acquis démocratiques. Malheureusement c’est cette Constitution dont l’auteur de l’Esprit des lois disait qu’on ne doit la toucher qu’avec une main tremblante qui a été malmenée. Pour justifier sa décision, Macky Sall invoque l'article 42 qui fait de lui le garant du « fonctionnement régulier des institutions ». Certes ! Mais encore faudrait-il que les institutions soient en proie à une crise.
En vérité, l'article 42 ne saurait justifier, sous quelque prétexte que ce soit, ce report inédit de l'élection présidentielle en violation flagrante des dispositions des articles 27, 31 et 103 alinéa 8 de la Constitution. Pire encore, l'article 103, particulièrement explicite, stipule que « la forme républicaine de l’État, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision. » Dès lors, cette décision équivaut à un coup d'état institutionnel qui précipite le Sénégal, autrefois vitrine de la démocratie, dans l'ombre des régimes antidémocratiques.
Avec l’estocade portée à la Constitution par l’Assemblée nationale où les députés de la majorité et leurs alliés du PDS ont acté la proposition de Loi constitutionnelle N°04/2024 portant dérogation aux disposition de l’article 31 de la Constitution déposée par le président du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, notre pays plonge dans une incertitude politique qui va davantage éroder ses fondements démocratiques érigés au fil des ans.
Ce vote, sous haute surveillance de la gendarmerie, qui pour la deuxième fois, en une législature, fait irruption dans l’hémicycle, sape la légitimité de l’Assemblée nationale et bafoue les droits fondamentaux de ceux qui ont été élus pour nous représenter. Devons-nous penser que nous vivons désormais en monarchie ? Possible. De toute évidence, ce précédent dangereux risque de mettre en péril la stabilité politique du pays, transformant une nation jadis admirée pour sa démocratie en un terrain instable aux lendemains incertains. Le peuple refuse de rester silencieux face à cette atteinte aux droits démocratiques. Il se battra pour exiger du président de la République, dont le mandat s’achève, inéluctablement, le 02 avril 2024, le respect des principes constitutionnels qu'il a prêtés serment de protéger. Pour l’instant, le monstre s’est assis sur notre charte fondamentale et nos suffrages. Et pour parler comme de sage malinké quelle « déhontée façon de s’asseoir ».
Elhadji Ndiaye
Coalition Khalifa Président