Report de l’exploitation Grand Tortue Ahmeyim : un risque sur l’économie Sénégalaise

Le nouveau report de l’exploitation du puits GTA suscite des interrogations et des commentaires chez des spécialistes du secteur. La semaine dernière, Antoime Diome ministre de l’énergie et son homologue Mauritanien en science de travail à Dakar, ont avancé le deuxième trimestre de l’année 2024 comme date d’exploitation du champ gazier, Grand Tortue Ahmeyim. Encore un nouveau rendez-vous est donné aux Sénégalais.



Le Sénégal et la Mauritanie par les voix de leurs ministres de l’énergie ont annoncé, lors de leur conclave un audit des coûts pétroliers. Dans un grand entretien accordé au quotidien L’Observateur, le professeur Momar Samb, ingénieur géologue marque son scepticisme sur l’exploitation à date échue du puits GTA. Sur le nouveau report de la production, l’enseignant-chercheur est d’avis que cela risque d’être un énième report. Pour lui, quatre facteurs concourent au report d’un début d’exploitation. Ils sont entre autres : les facteurs techniques, les coûts d’opportunité du projet, les coûts environnementaux et les coûts économiques. Le Sénégal et la Mauritanie ont convenu d’un commun accord pour reporter l’exploitation au troisième trimestre de 2024. D’après lui, il y a des zones d’ombre dont les deux Etats ne font pas part. « Les autorités des deux pays ne le disent pas ; C’est évident pour cette année, la production ne peut pas démarrer en 2024 parce qu’il faut faire l’audit des coûts », a confié le professeur Samb. Par ailleurs, Monsieur Samb a avancé l’argument du prix du pétrole sur le marché mondial. Selon lui, le prix du gaz connait, en ce moment, une tendance baissière en Europe et aux Etats-Unis et s’y ajoute que la Chine est en crise. Autre argument soulevé, est la transition énergétique. Celle-ci est en marche et les investissements vont de plus en plus vers les énergies renouvelables.

Audit des coûts pétroliers
Les deux pays la Mauritanie et le Sénégal dans leurs éléments de langage avancent de plus l’idée d’un audit du coût. « Les Etats parlent d’un audit des coûts pétroliers, ce qui va prendre du temps. Quand on parle d’audit, il faut d’abord lancer un appel international avec toute sa procédure avant de choisir un cabinet neutre … ». En considérant, les modalités et procédures de l’audit des coûts pétroliers, il est à croire que l’exploitation du GTA ne sera pas possible en 2024. Ce sont les convictions du professeur, Momar Samb.

 

Conséquences sur l’économie du pays
L’exploration du pétrole et du gaz a couté des milliards de francs Cfa au Sénégal. Il a fallu emprunter de l’argent pour concrétiser ce projet. « Nous avons emprunté des milliards, de même que les autres partenaires, pour l’investissement dans le développement de ces projets gaziers et pétroliers et jusqu’à présent nous n’avons rien vu », a fait remarquer l’enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans une large mesure, professeur Samb, a soulevé une conséquence qui pourrait découler de ce retard d’exploitation du puits GTA. Car pense-t-il, «  les conséquences sur l’économie Sénégalaise, c’est l’ajustement structurel que nous aurons prochainement(…). Le Sénégal s’est beaucoup endetté et s’est engagé à payer ses dettes, et si BP réussit à sortir du gaz, il servira à payer des dettes ».

Les deux Etats, le Sénégal et la Mauritanie partageant les mêmes intérêts sur le GTA, sont à pied-d’œuvre pour concrétiser l’exploitation du puits GTA. A présent,  aucun des deux n’est capable d’indiquer une date exacte.

Babou Diallo

Mercredi 24 Janvier 2024 13:03


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