Il est 20 heures 40 à la plage des Parcelles Assainies. Juste une heure après la coupure du jeûne et le lieu bat déjà son plein. La canicule de la journée cède la place à un climat beaucoup plus frais. A quelques mètres de l’eau, sous le bruit assourdissant des vagues, s’installent des groupuscules qui hument l’air marine. Par petits groupes, des jeunes en tenue de sport jaillissent des différentes artères des secteurs bordant la plage. Sous la faible lumière des lampes qui jouxtent la rue à hauteur des montagnes, on aperçoit les profils humains en file indienne sur un sillon bien tracé s’étendant à perte de vue.
Moustapha vient de démarrer sa séance d’entrainement. Dans cette marée humaine mouvante dans le noir, il effectue le tour d’un terrain délimité par des poteaux en bois. Son maillot rouge assorti d’un short noir, ses godasses et ses bas relevés jusqu'à genou en disent plus sur le footballeur qu’il est. Pour le jeune à peine la vingtaine sonnée, pas question de suspendre les entraînements à cause du ramadan. « Pratiquement, je viens ici tous les soirs. Vous savez la fatigue et la faim pendant la journée ne permettent pas de faire des exercices physiques ou venir simplement prendre du bon temps. C’est la raison pour laquelle, on attend d’avoir mangé un peu, de se reposer avant de de venir s’entrainer », explique-t-il tout en poursuivant sa course.
A quelques jets de pierre de là, à une petite distance de la mer, un jeune homme préfère s’isoler pour faire sereinemement des pompes. Assis sur ses talons, les genous enfouis dans le sol humidifié par l’eau de mer et blachâtre sous l’effet de l’écume, Cheikh Sadibou est en face d’un creux dans lequel il enfonce puis relève sa poitrine d’un mouvement rapide. Entre ce jeune homme et la mer, c’est une histoire d’amour. « Avant, je venais soit à 06 heures du matin si je davais travailler, soit à 10 heures. Mais avec le ramadan, on est obligé de changer les horaires et c’est pourquoi j’attends d’avoir goûté au ndogou et avoir un peu d’énergie avant de venir », explique l’homme dont la couleur verte de son équipement se distingue difficilement dans l'obscurité. Même s’il précise bien tenir compte des conseils médicaux interdisant l’excès d’efforts aux jeûneurs, Cheikh dit trop aimer la plage pour s’en priver pendant un mois .
Les minutes passent, la plage devient de plus en plus noire de monde. Pour ne pas céder au coup de la fatigue, certains recourent à la musique émise par leur téléphone portable, tandis que d’autres beaucoup plus au diapason, laissent échapper de leur appareil une symphonie à caractère religieux, ramadan oblige. Sur les dunes de sables bordées de filaos faisant face à la mer, des individus formant une équipe montent et descendent de manière monotone. Derrière la bande de gros bras, Saliou Dione lambine, histoire de s’étirer les membres. D’un ensemble noir et blanc qui laisse paraître son physique imposant, le jeune lutteur est là pour une seule raison: « le maintien ». Les écuries en vacance durant le saint mois, le pensionnaire de l’écurie Walo veut maintenir sa forme pour être prêt la saison à venir. « Je viens tous les jours excepté le week-end, faire au moins une séance d’une heure pour garder la forme », confie celui que ses camarades lutteurs surnomment Waly. Le jeune qui souhaite se faire une place dans l’arène prédit toutefois une « reprise difficile » pour ses pairs qui restent inactifs durant tout le mois.
22 heures passées de quelques minutes et la plage commence à se dépeupler. Neuf jours après le début du jeûne, les sportifs maintiennent le cap et affichent toujours la détermination dans l’activité qui les passionne. Mais pour combien de temps encore ?
Moustapha vient de démarrer sa séance d’entrainement. Dans cette marée humaine mouvante dans le noir, il effectue le tour d’un terrain délimité par des poteaux en bois. Son maillot rouge assorti d’un short noir, ses godasses et ses bas relevés jusqu'à genou en disent plus sur le footballeur qu’il est. Pour le jeune à peine la vingtaine sonnée, pas question de suspendre les entraînements à cause du ramadan. « Pratiquement, je viens ici tous les soirs. Vous savez la fatigue et la faim pendant la journée ne permettent pas de faire des exercices physiques ou venir simplement prendre du bon temps. C’est la raison pour laquelle, on attend d’avoir mangé un peu, de se reposer avant de de venir s’entrainer », explique-t-il tout en poursuivant sa course.
A quelques jets de pierre de là, à une petite distance de la mer, un jeune homme préfère s’isoler pour faire sereinemement des pompes. Assis sur ses talons, les genous enfouis dans le sol humidifié par l’eau de mer et blachâtre sous l’effet de l’écume, Cheikh Sadibou est en face d’un creux dans lequel il enfonce puis relève sa poitrine d’un mouvement rapide. Entre ce jeune homme et la mer, c’est une histoire d’amour. « Avant, je venais soit à 06 heures du matin si je davais travailler, soit à 10 heures. Mais avec le ramadan, on est obligé de changer les horaires et c’est pourquoi j’attends d’avoir goûté au ndogou et avoir un peu d’énergie avant de venir », explique l’homme dont la couleur verte de son équipement se distingue difficilement dans l'obscurité. Même s’il précise bien tenir compte des conseils médicaux interdisant l’excès d’efforts aux jeûneurs, Cheikh dit trop aimer la plage pour s’en priver pendant un mois .
Les minutes passent, la plage devient de plus en plus noire de monde. Pour ne pas céder au coup de la fatigue, certains recourent à la musique émise par leur téléphone portable, tandis que d’autres beaucoup plus au diapason, laissent échapper de leur appareil une symphonie à caractère religieux, ramadan oblige. Sur les dunes de sables bordées de filaos faisant face à la mer, des individus formant une équipe montent et descendent de manière monotone. Derrière la bande de gros bras, Saliou Dione lambine, histoire de s’étirer les membres. D’un ensemble noir et blanc qui laisse paraître son physique imposant, le jeune lutteur est là pour une seule raison: « le maintien ». Les écuries en vacance durant le saint mois, le pensionnaire de l’écurie Walo veut maintenir sa forme pour être prêt la saison à venir. « Je viens tous les jours excepté le week-end, faire au moins une séance d’une heure pour garder la forme », confie celui que ses camarades lutteurs surnomment Waly. Le jeune qui souhaite se faire une place dans l’arène prédit toutefois une « reprise difficile » pour ses pairs qui restent inactifs durant tout le mois.
22 heures passées de quelques minutes et la plage commence à se dépeupler. Neuf jours après le début du jeûne, les sportifs maintiennent le cap et affichent toujours la détermination dans l’activité qui les passionne. Mais pour combien de temps encore ?