Depuis son élargissement de prison en septembre 2019, l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, a opté pour le silence pour plusieurs raisons, notamment celle liée au décès de sa tante considérée comme une maman. Dimanche, il a décidé de mettre fin à ce silence au moment où on parle de report ou non des Elections locales de mars 2021 au niveau du dialogue politique. Joint par PressAfrik, le journaliste et analyste politique, Bacary Domingo Mané a analysé cette sortie d’un homme politique qui « refuse de donner des coups », alors qu’il fait face à des « machiavéliques ».
« Je pense que Khalifa Sall, depuis sa sortie de prison, a choisi d'être dans l'ombre au moment où les hommes politiques étaient en train d'occuper l'espace malgré la covid19. Il y a une chose qu'il faut savoir. En politique, le silence équivaut quelque part à la mort. Et ce fut le cas de Khalifa. Il était bien parti avec cette histoire d'emprisonnement, mais de mon point de vue, il n'a pas su tirer son épingle du jeu, en se laissant aller dans une sorte de pudeur politique. Pas d'attaque, en faisant de la politique de façon simple. Quand vous avez en face de vous des machiavéliques, des gens qui font de la politique et pour qui, la fin justifie les moyens, il va sans dire que c'est vous qui perdez en ce moment-là », a souligné M. Mané.
Pour l’analyste, "la politique c'est des coups qu'on reçoit et c'est des coups qu'on donne aux autres". Mais, Khalifa Sall, en un moment donné a refusé de donner des coups alors qu'il avait la possibilité de le faire. « S'il l'avait fait à ce moment-là, il n'en serait pas là », dira-t-il.
Alors que le report ou non des élections locales fait débat au niveau du dialogue politique, l’ex- membre du Parti socialiste, « enterré politiquement, veut ressusciter ». Après avoir été emprisonné pour détournement de deniers publics d’un montant de 1,8 milliard FCFA, révoqué de son poste de maire de Dakar, puis exclu de l’Assemblée nationale, l’homme a-t-il un avenir sur la scène politique au Sénégal ? A cette interrogation, Mané répondra : « C'est vrai, on verra quel ton va-t-il utiliser. S'il est toujours dans le même tempo. Je ne le vois pas sortir de l'auberge. Pour récupérer le terrain déjà occupé par les hommes politiques, Khalifa Sall doit faire ce que les autres n'ont pas fait. S'il travaille intensément, il peut rattraper le retard accusé ».
Khalifa Sall, a continué l’analyste, doit être « l'artisan de son avenir. L'avenir se construit, ce n'est pas quelque chose qu'on donne sur un plateau d'argent. L'avenir ce n'est qu'une promesse du présent. Tout dépend des actes qu'il va poser dans le présent pour préparer son futur. A ce niveau, il doit savoir que sur la scène politique, il y a beaucoup de prétendants et il y aura peu d'élus. Pour qu'il puisse faire partie de ces élus, il doit faire la politique autrement. C'est à dire se faire remarquer par l'originalité de ses propositions et la posture qu'il doit avoir. Mais s'il vient faire la politique comme les autres, il sera noyé dans un océan de mimétisme et à ce moment, il n'a aucune chance d'émerger. Cet avenir est entre ses mains. Connaissant la sociologie politique du Sénégal, je pense qu'il doit en profiter et tirer les leçons ».
Sur ce, Abdoulaye Mbow rejoint son confrère. Pour lui aussi, Khalifa Sall, diabolisé, dévêtu de tous ses mandats électifs, reste quand même un acteur qui a un avenir. « Quoiqu'il en soit, sur la scène politique sénégalaise, on ne peut pas parler des acteurs qui ont un avenir sans pour autant citer le nom de Khalifa Sall. Maintenant qu'est-ce qu'il va faire ? Ce qui est important, c’est d’aller dans le sens de mettre en place une formation politique ou une coalition avec des profils que l'on connaît bien. Mais quoiqu'il en soit, on ne peut pas ne pas affirmer que Khalifa Sall a un avenir politique. Il lui faudra travailler durement. Reprendre la parole pour parler au Dakarois et aux Sénégalais de manière générale. Il lui faudra aller dans le sens de mailler le territoire national et aller partout ou besoin se sentira et parler aux populations, afin de démontrer qu'il pèse quelque chose sur l'échiquier politique ».
« Je pense que Khalifa Sall, depuis sa sortie de prison, a choisi d'être dans l'ombre au moment où les hommes politiques étaient en train d'occuper l'espace malgré la covid19. Il y a une chose qu'il faut savoir. En politique, le silence équivaut quelque part à la mort. Et ce fut le cas de Khalifa. Il était bien parti avec cette histoire d'emprisonnement, mais de mon point de vue, il n'a pas su tirer son épingle du jeu, en se laissant aller dans une sorte de pudeur politique. Pas d'attaque, en faisant de la politique de façon simple. Quand vous avez en face de vous des machiavéliques, des gens qui font de la politique et pour qui, la fin justifie les moyens, il va sans dire que c'est vous qui perdez en ce moment-là », a souligné M. Mané.
Pour l’analyste, "la politique c'est des coups qu'on reçoit et c'est des coups qu'on donne aux autres". Mais, Khalifa Sall, en un moment donné a refusé de donner des coups alors qu'il avait la possibilité de le faire. « S'il l'avait fait à ce moment-là, il n'en serait pas là », dira-t-il.
Quel avenir politique pour Khalifa Sall ?
Alors que le report ou non des élections locales fait débat au niveau du dialogue politique, l’ex- membre du Parti socialiste, « enterré politiquement, veut ressusciter ». Après avoir été emprisonné pour détournement de deniers publics d’un montant de 1,8 milliard FCFA, révoqué de son poste de maire de Dakar, puis exclu de l’Assemblée nationale, l’homme a-t-il un avenir sur la scène politique au Sénégal ? A cette interrogation, Mané répondra : « C'est vrai, on verra quel ton va-t-il utiliser. S'il est toujours dans le même tempo. Je ne le vois pas sortir de l'auberge. Pour récupérer le terrain déjà occupé par les hommes politiques, Khalifa Sall doit faire ce que les autres n'ont pas fait. S'il travaille intensément, il peut rattraper le retard accusé ».
Khalifa Sall, a continué l’analyste, doit être « l'artisan de son avenir. L'avenir se construit, ce n'est pas quelque chose qu'on donne sur un plateau d'argent. L'avenir ce n'est qu'une promesse du présent. Tout dépend des actes qu'il va poser dans le présent pour préparer son futur. A ce niveau, il doit savoir que sur la scène politique, il y a beaucoup de prétendants et il y aura peu d'élus. Pour qu'il puisse faire partie de ces élus, il doit faire la politique autrement. C'est à dire se faire remarquer par l'originalité de ses propositions et la posture qu'il doit avoir. Mais s'il vient faire la politique comme les autres, il sera noyé dans un océan de mimétisme et à ce moment, il n'a aucune chance d'émerger. Cet avenir est entre ses mains. Connaissant la sociologie politique du Sénégal, je pense qu'il doit en profiter et tirer les leçons ».
Sur ce, Abdoulaye Mbow rejoint son confrère. Pour lui aussi, Khalifa Sall, diabolisé, dévêtu de tous ses mandats électifs, reste quand même un acteur qui a un avenir. « Quoiqu'il en soit, sur la scène politique sénégalaise, on ne peut pas parler des acteurs qui ont un avenir sans pour autant citer le nom de Khalifa Sall. Maintenant qu'est-ce qu'il va faire ? Ce qui est important, c’est d’aller dans le sens de mettre en place une formation politique ou une coalition avec des profils que l'on connaît bien. Mais quoiqu'il en soit, on ne peut pas ne pas affirmer que Khalifa Sall a un avenir politique. Il lui faudra travailler durement. Reprendre la parole pour parler au Dakarois et aux Sénégalais de manière générale. Il lui faudra aller dans le sens de mailler le territoire national et aller partout ou besoin se sentira et parler aux populations, afin de démontrer qu'il pèse quelque chose sur l'échiquier politique ».
Khalifa Sall a lui-même créé les conditions de sa disparition politique...
Son procès a été l’une des affaires judiciaires les plus médiatisées dernièrement. A l’époque, le tribunal de Grande instance de Dakar et ses alentours étaient bourrés de monde (hommes politiques, amis, proches et sympathisants), à chaque fois que Khalifa Sall devait faire face au juge. Depuis sa libération, la donne semble changer. Bacary Domingo Mané, y a vu un oubli. « Il est complètement oublié. Et lui-même a créé les conditions de sa disparition politique puisque depuis lors, on ne l'entend pas, on ne le voit pas. Il a préféré se retrancher derrière un rideau de silence. Donc pour moi, il est oublié et maintenant c'est à lui de rappeler son bon souvenir des Sénégalais en devenant un bon client des médias ».
Mais cette fois, son collègue Abdoulaye Mbow ne partage pas son point de vue. Pour lui, on ne peut pas oublier un homme qui a été « maire de Dakar depuis 2009, ministre et député plusieurs fois, secrétaire national à la vie politique du Parti socialiste pendant autant d'années et militant de la première heure connu un peu partout à travers le pays ».
« Je dis et je le répète. C'est un acteur politique et il a une certaine envergure. Certes, il a un tout petit peu perdu avec tout ce qui s'est passé. Il n'a pas pu participer à la Présidentielle de 2019, alors qu'il était en prison. Mais quoiqu'il en soit, si Khalifa Sall reprend ses activités politiques, on peut sentir qu'il est là, qu'il est présent et qu'il peut être pesant. Et qu'il peut jouer le premier rôle et il a le profil présidentiable. Donc être oublié des Sénégalais et des Dakarois, je crois bien que c'est loin d'être le cas. Aujourd'hui, il n'occupe plus de poste de responsabilité comme il l'a été, mais il est ce qu'il est et il travaillera pour avoir ce qu'il doit avoir », a expliqué M. Mbow.
A cette question, nos deux interlocuteurs sont tous d’avis que tout dépend de Khalifa Sall. Son avenir comme disait ci-haut, Bacary Domingo Mané est entre ses mains. Et s'il veut redevenir maire, il a un rôle à jouer pour le redevenir, complétera M. Mbow.
« On n’est pas dans les secrets de Dieu. Mais comme je dis, en politique, on est des démiurges à un moment donné. On invente et on crée la réalité. Donc c'est à lui, une fois de plus, d'être démiurge carrément en politique, en se disant, mon destin est à moi, c'est moi qui le construis. C'est moi qui le fabrique et à partir de ce moment, il peut reconquérir la mairie de Dakar », a affirmé M. Mané.
Il a ajouté que rien n'est perdu une fois de plus. Tout dépend de ce que Khalifa Sall veut offrir à la mairie de Dakar et aux Sénégalais. En dehors des propositions qu'il va faire, Mané pense qu’il faut qu’il montre cette énergie d'un opposant prêt à en découdre avec ceux qui sont en face de lui. Tant qu'il n'a pas cette posture, il sera enterré définitivement.
Quant à Abdoulaye Mbow, il a soutenu qu’on ne peut pas affirmer que Khalifa Sall a perdu la mairie de Dakar pour toujours, car, on ne sait jamais. « Ce sont les Dakarois qui l'ont élu et réélu, malgré tout ce qui s'est passé en 2014, mais je me dis qu'il a toutes les chances de redevenir maire, s'il travaille comme il doit travailler, je crois bien que les Dakarois peuvent, avec ce capital sympathie le réélire. Il appartient aux Dakarois de choisir. Maintenant les profils se dégagent en direction des Locales. On ne sait pas encore quand, elles vont se tenir, mais Khalifa Sall a un rôle à jouer, s'il veut devenir maire et il a un rôle à jouer pour le redevenir », a-t-il conclu.
Mais cette fois, son collègue Abdoulaye Mbow ne partage pas son point de vue. Pour lui, on ne peut pas oublier un homme qui a été « maire de Dakar depuis 2009, ministre et député plusieurs fois, secrétaire national à la vie politique du Parti socialiste pendant autant d'années et militant de la première heure connu un peu partout à travers le pays ».
« Je dis et je le répète. C'est un acteur politique et il a une certaine envergure. Certes, il a un tout petit peu perdu avec tout ce qui s'est passé. Il n'a pas pu participer à la Présidentielle de 2019, alors qu'il était en prison. Mais quoiqu'il en soit, si Khalifa Sall reprend ses activités politiques, on peut sentir qu'il est là, qu'il est présent et qu'il peut être pesant. Et qu'il peut jouer le premier rôle et il a le profil présidentiable. Donc être oublié des Sénégalais et des Dakarois, je crois bien que c'est loin d'être le cas. Aujourd'hui, il n'occupe plus de poste de responsabilité comme il l'a été, mais il est ce qu'il est et il travaillera pour avoir ce qu'il doit avoir », a expliqué M. Mbow.
Peut-il récupérer la mairie de Dakar ?
A cette question, nos deux interlocuteurs sont tous d’avis que tout dépend de Khalifa Sall. Son avenir comme disait ci-haut, Bacary Domingo Mané est entre ses mains. Et s'il veut redevenir maire, il a un rôle à jouer pour le redevenir, complétera M. Mbow.
« On n’est pas dans les secrets de Dieu. Mais comme je dis, en politique, on est des démiurges à un moment donné. On invente et on crée la réalité. Donc c'est à lui, une fois de plus, d'être démiurge carrément en politique, en se disant, mon destin est à moi, c'est moi qui le construis. C'est moi qui le fabrique et à partir de ce moment, il peut reconquérir la mairie de Dakar », a affirmé M. Mané.
Il a ajouté que rien n'est perdu une fois de plus. Tout dépend de ce que Khalifa Sall veut offrir à la mairie de Dakar et aux Sénégalais. En dehors des propositions qu'il va faire, Mané pense qu’il faut qu’il montre cette énergie d'un opposant prêt à en découdre avec ceux qui sont en face de lui. Tant qu'il n'a pas cette posture, il sera enterré définitivement.
Quant à Abdoulaye Mbow, il a soutenu qu’on ne peut pas affirmer que Khalifa Sall a perdu la mairie de Dakar pour toujours, car, on ne sait jamais. « Ce sont les Dakarois qui l'ont élu et réélu, malgré tout ce qui s'est passé en 2014, mais je me dis qu'il a toutes les chances de redevenir maire, s'il travaille comme il doit travailler, je crois bien que les Dakarois peuvent, avec ce capital sympathie le réélire. Il appartient aux Dakarois de choisir. Maintenant les profils se dégagent en direction des Locales. On ne sait pas encore quand, elles vont se tenir, mais Khalifa Sall a un rôle à jouer, s'il veut devenir maire et il a un rôle à jouer pour le redevenir », a-t-il conclu.
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