C'est la débandade, dans le camp présidentiel, où chacun cherche à sauver sa peau depuis le 23 juin dernier ; le rejet du projet de loi constitutionnelle sur un ticket-restaurant indigeste a donné naissance à une radicalisation des positions de populations en mal de vivre depuis dix ans auxquelles le pouvoir cherche à opposer la loi du Talion. Sans se poser les véritables questions sur l'attitude de certains de ses thuriféraires d'hier qui se sont empressés de hurler avec les loups tout en cherchant à mettre les leurs hors d'atteinte devant la furia populaire qui essaie de faire rendre gorge à ceux qu'elle estime responsables du mal-vivre sénégalais.
La France (1) et les alliés du pouvoir ont essayé de se dédouaner à la suite du soulèvement populaire du 23 juin et des périodes subséquentes ayant entrainé le retrait du projet de loi institutionnelle arrêté le 16 juin dernier et visant à l'instauration du ticket présidentiel ; certaines indiscrétions voulaient en effet que Paris ait prêté son concours etune oreille plus qu'intéressée pour l'instauration de ce ticket et aurait même travaillé...Macky Sall dans ce sens. C'était en début juin, lors du sommet du G20 en marge duquel Sarkozy a joué aux entremetteurs pour faciliter le rapprochement entre le clan Wade et le président américain, et exercé des pressions sur le chef de l'Etat sénégalais pour l'amener à effectuer un voyage sur Benghazi, rompant ainsi l'isolement occidental éreinté par l'Union africaine et l'Afrique du Sud, dans le dossier libyen.
La divine surprise qui aurait inspiré les marabouts ayant exercé une pression amicale sur le président Wade pour l'amener, vers 18 h, à retirer son projet de loi n'avait rien de la main de Dieu, en vérité : jeudi 23 juin 2011 vers 14 h, alors que le Sénégal était à feu et à sang, Mamadou Ibra Kane lisait sur Radio "Futurs Média" (Rfm) la "Une" du "Monde" de ce jour annonçant le retrait du projet de loi.
L'étonnement était d'autant moins d'inspiration divine que Paris manifestait la "surprise" de la France par le canal du porte-parole du Quai d'Orsay qui ne comprenait pas la tentation solitaire du président sénégalais pour un projet aussi important ; la France semblait se désoler plus de l'absence de dialogue de que l'existence du projet en lui-même qui n'a pas été discuté avec les principaux acteurs politiques : "Face à la colère de la rue, le président sénégalais renonce à réformer la Constitution" (lemonde.fr avec AFP | 23.06.11 | 15h47, soit Gmt +2). Comment un retrait annoncé depuis Paris a mis 3h pour être officiel au Sénégal ? Car dès le mercredi, l'idée du de l'abandon du projet, même amendé au quart de tour, circulait dans certains milieux avec, au finish, cette dérobade généralisée de ceux qui devaient d'abord expurger le projet de ses scories purement subjectives (modalités d'élection-nomination douteuses, souci d'éternité par une dévolution monarchique) pour en tirer la substantifique moelle technique qui n'aurait souffert d'aucune ambiguïté : mettre quelqu'un sur un siège vacant depuis juin 2009 et qui nécessitait un budget servant à acheter des plumeaux pour dépoussiérer le siège ou,au pire, du cirage pour lustrer le fauteuil.
A la suite de l'éternel Hexagone qui guide encore nos pas peu sûrs dans notre démarche boiteuse, les sirènes qui chantaient naguère Wade se sont empressées d'envahir les médiats pour s'apesantir sur les faiblesses du projet de loi. Le bon sens populaire, qui ne se trompe apparemment jamais, a semblé reconnaître la bonne graine de l'ivraie. Le feu qui allume ainsi les passions a inspiré Wade qui demande l'application de la loi du Talion, en dehors de certaines braves prévues par le camp présidentiel dans les jours et semaines à venir.
Autant dire que le pouvoir cherche une opération chirurgicale avec une Armée qui permettrait une sortie honorable.
Par Pathé MBODJ
La France (1) et les alliés du pouvoir ont essayé de se dédouaner à la suite du soulèvement populaire du 23 juin et des périodes subséquentes ayant entrainé le retrait du projet de loi institutionnelle arrêté le 16 juin dernier et visant à l'instauration du ticket présidentiel ; certaines indiscrétions voulaient en effet que Paris ait prêté son concours etune oreille plus qu'intéressée pour l'instauration de ce ticket et aurait même travaillé...Macky Sall dans ce sens. C'était en début juin, lors du sommet du G20 en marge duquel Sarkozy a joué aux entremetteurs pour faciliter le rapprochement entre le clan Wade et le président américain, et exercé des pressions sur le chef de l'Etat sénégalais pour l'amener à effectuer un voyage sur Benghazi, rompant ainsi l'isolement occidental éreinté par l'Union africaine et l'Afrique du Sud, dans le dossier libyen.
La divine surprise qui aurait inspiré les marabouts ayant exercé une pression amicale sur le président Wade pour l'amener, vers 18 h, à retirer son projet de loi n'avait rien de la main de Dieu, en vérité : jeudi 23 juin 2011 vers 14 h, alors que le Sénégal était à feu et à sang, Mamadou Ibra Kane lisait sur Radio "Futurs Média" (Rfm) la "Une" du "Monde" de ce jour annonçant le retrait du projet de loi.
L'étonnement était d'autant moins d'inspiration divine que Paris manifestait la "surprise" de la France par le canal du porte-parole du Quai d'Orsay qui ne comprenait pas la tentation solitaire du président sénégalais pour un projet aussi important ; la France semblait se désoler plus de l'absence de dialogue de que l'existence du projet en lui-même qui n'a pas été discuté avec les principaux acteurs politiques : "Face à la colère de la rue, le président sénégalais renonce à réformer la Constitution" (lemonde.fr avec AFP | 23.06.11 | 15h47, soit Gmt +2). Comment un retrait annoncé depuis Paris a mis 3h pour être officiel au Sénégal ? Car dès le mercredi, l'idée du de l'abandon du projet, même amendé au quart de tour, circulait dans certains milieux avec, au finish, cette dérobade généralisée de ceux qui devaient d'abord expurger le projet de ses scories purement subjectives (modalités d'élection-nomination douteuses, souci d'éternité par une dévolution monarchique) pour en tirer la substantifique moelle technique qui n'aurait souffert d'aucune ambiguïté : mettre quelqu'un sur un siège vacant depuis juin 2009 et qui nécessitait un budget servant à acheter des plumeaux pour dépoussiérer le siège ou,au pire, du cirage pour lustrer le fauteuil.
A la suite de l'éternel Hexagone qui guide encore nos pas peu sûrs dans notre démarche boiteuse, les sirènes qui chantaient naguère Wade se sont empressées d'envahir les médiats pour s'apesantir sur les faiblesses du projet de loi. Le bon sens populaire, qui ne se trompe apparemment jamais, a semblé reconnaître la bonne graine de l'ivraie. Le feu qui allume ainsi les passions a inspiré Wade qui demande l'application de la loi du Talion, en dehors de certaines braves prévues par le camp présidentiel dans les jours et semaines à venir.
Autant dire que le pouvoir cherche une opération chirurgicale avec une Armée qui permettrait une sortie honorable.
Par Pathé MBODJ