Retrouvailles entre Wade et Idy : les comptes sur le «butin» réclamés

La paix des braves n’est pas encore définitivement scellée entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck que des voix s’élèvent pour demander des comptes sur l’argent qui serait à l’origine de leurs brouilles. Les mots et les phrases que le président de la République ainsi que l’ancien Premier ministre utilisaient pour s’accuser mutuellement se ressassent dans les esprits. Ils font tilt dans les têtes.



Le coordonnateur du courant
Moustapha Diakhaté se rappelle de la sortie du chef de l’Etat à la télévision publique Radio Télévision Sénégalaise (RTS) où il disait que «Idrissa Seck a volé de l’argent qu’il a planqué dans les banques aux USA». Tandis que le numéro deux de l’Alliance pour la République (APR/Yaakaar), Me Alioune Badara Cissé remet au goût du jour les propos «grands bandits, butin, code d’honneur» du maire de Thiès lors de sa première conférence de presse après sa déconfiture. «Les copains et les voyous se sont retrouvés autour du butin pour le partager. On saura le montant et dans quelles conditions cela a été pris et où est cela a été pris», a martelé «l’avocat» de Macky Sall.

Joint au téléphone par pressafrik.com, le membre du Comité directeur et désormais ancien inspecteur général du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), Moustapha Diakhaté s’est interrogé : «quel est le montant de l’argent, quelle est l’origine, si Idrissa Seck a rapatrié l’argent qu’est ce que Wade compte en faire ?» Il ne veut pas entendre parler de retrouvailles de la famille libérale comme le prétend le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Iba Der Thiam. «Ce sont des retrouvailles de deux hommes qui ont eu des problèmes d’argent. Ce sont eux-mêmes qui l’ont dit. Amath Dansokho avait dit après avoir rendu visite à Idrissa Seck en prison de Reubeuss : la brouille a une origine financière», a expliqué le responsable libéral. Il a, à ce sujet, ajouté que «si des rois ont eu à donner de l’argent à Abdoulaye Wade, c’est parce qu’il est président de la République».

Le coordonnateur du courant libéral «Taxawu Sopi» a, par ailleurs, estimé que «le retour de Idrissa Seck au PDS est une grossière farce, une insulte aux sénégalais au premier rang desquels les militants du PDS. Ils n’accordent aucun respect aux sénégalais». Moustapha Diakhaté a, dans la foulée, récusé les arguments avancés par l’ancien maire de Thiès pour son retour au bercail. «Idrissa Seck se moque de nous, il était le deuxième numéro un et il n’avait fait montre d’aucune ingéniosité. Il y avait des problèmes quant il était là et ces problèmes ont demeuré à son départ», a-t-il indiqué.

Sur les problèmes que le retour de Idrissa Seck au PDS pourrait engendrer, le membre du Comité directeur et gardien des textes n’en voit pas. Parce que selon lui, «Abdoulaye Wade a réussi à faire du PDS son patrimoine personnel. Les gens qui sont là (dans le parti) feront ce que Wade veut, ils ne créeront aucun problème pour empêcher Idrissa Seck de retrouver sa place».

Le coordonnateur du courant libéral Taxawu Sopi a, en outre, estimé que «le président Abdoulaye est, à travers le retour de Idrissa Seck, discrédité auprès de la population et qu’il ne peut plus jouer le rôle qu’il jouait jadis, qu’il ne peut plus rien faire croire au peuple».

Pour Moustapha Diakhaté, les véritables retrouvailles sont un dialogue politique avec l’ensemble des segments de la société sénégalaise. «Abdoulaye Wade doit prendre son courage et ouvrir un dialogue politique sincère entre tous les partis. Ils doivent tomber d’accord sur des options fortes pour la relance de l’économie du Sénégal», a-t-il avancé.

Abdoulaye Wade et son ancien fils spirituel, Idrissa Seck fument, à nouveau, le calumet de la paix. Ils se sont retrouvés ce lundi 12 janvier après une rencontre qui aura duré trois tours d’horloge à la présidence de la République. Ces retrouvailles ont été sanctionnées par une conférence de presse de l’ancien Premier ministre en présence du représentant du secrétaire général national du PDS, Iba Der Thiam et l’administrateur du parti, Abdoulaye Faye.


Lundi 12 Janvier 2009 22:29


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