Monsieur l’Ambassadeur,
L’avocat Robert Bourgi révèle dans le journal du Dimanche du 11 septembre 2011 avoir été « le porteur de valises de Chirac puis Villepin » pendant un quart de siècle. Il déclare avoir versé à Chirac et compagnie pour la seule campagne électorale française de 2002 environ 10 millions de dollars provenant des présidents africains Wade, Compaoré, Gbagbo, Sassou Nguesso et Bongo.
Formé par « l’homme de l’ombre de De Gaulle » qu’était Jacques Foccart, Bourgi évalue les remises d’argent en provenance d’Afrique à des dizaines de millions de francs français (des milliards de FCFA) par an ; « davantage pendant les périodes électorales ».
Pour corroborer ces dires, le rédacteur en chef de la Lettre du Continent parlait, le lundi 12 septembre sur RFI, de « secrets de polichinelle ».
Monsieur l’Ambassadeur, l’Afrique, par ma toute petite voix, demande le remboursement de ces ressources tirées de nos pauvres trésors publics, au détriment du financement de nos hôpitaux, de nos écoles, de notre économie, de notre jeunesse, bref de notre futur.
Pendant que nous y sommes, Monsieur l’Ambassadeur, nous demandons également le rapatriement de tous les fonds illégalement soustraits à leurs pays par certains présidents africains, fonds investis dans des appartements, des villas, ou qui dorment dans des comptes spéciaux en France et Cie. Point besoin d’attendre la chute de ces dirigeants pour découvrir qu’ils ont planqué beaucoup d’argent. La France doit saisir dès maintenant et nous retourner cet argent blanchi ou en voie de l’être pour que nous l’investissions là où il devait l’être : dans nos écoles, nos hôpitaux, nos économies, notre jeunesse.
Financer le développement de nos pays avec l’argent indûment volé à l’Afrique par la Françafrique : n’est-ce pas là le meilleur moyen de lutter contre l’émigration clandestine, Monsieur l’Ambassadeur ?
Le drame, Monsieur l’Ambassadeur, c’est que malgré les promesses de la France d’une nouvelle pratique de la coopération avec l’Afrique en rupture avec la Françafrique, la rupture attendue n’arrive toujours pas. En effet nous attendons toujours de voir votre pays, à l’instar des Etats-Unis et d’autres pays européens, être aussi ferme avec les régimes en place en Afrique sur les questions de gouvernance économique et politique. Pis, les discours et démarches ambigus ressemblent souvent à des compromissions de la France sur ces questions de bonne gouvernance.
Aussi, Monsieur l’Ambassadeur, il est grand temps d’opérer les ruptures nécessaires. Les maux de l’Afrique que vous ne cessez de décliner ne sont pas une fatalité. Ce sont tout simplement le fait de quelques Africains et non Africains – de la race que Robert Bourgi a citée – qui, intérêt individuel en bandoulière, ont pillé et continuent, au moment même où j’écris cette lettre, de piller l’Afrique, au lieu, comme ils en ont la mission, de travailler à le construire.
Et nous pouvons construire l’Afrique, Monsieur l’Ambassadeur. Avec une nouvelle race de leaders africains : je peux citer Alpha Konaré, Amadou Toumani Touré, Pedro Pires, John Atta Mills. Les peuples africains connaissent aujourd’hui la race de dirigeants qu’il leur faut, et ils se battent pour être mieux dirigés. Ils y arriveront tous un jour. Mais ce jour sera plus rapproché si la France (et les autres puissances) prend partie pour les peuples, ou tout simplement si elle s’abstient de soutenir, par un moyen ou un autre, la mal gouvernance économique et politique dans nos pays. Il n’y a pas meilleure politique d’aide au développement.
Ousmane Ndoye,
Citoyen sénégalais et africain
L’avocat Robert Bourgi révèle dans le journal du Dimanche du 11 septembre 2011 avoir été « le porteur de valises de Chirac puis Villepin » pendant un quart de siècle. Il déclare avoir versé à Chirac et compagnie pour la seule campagne électorale française de 2002 environ 10 millions de dollars provenant des présidents africains Wade, Compaoré, Gbagbo, Sassou Nguesso et Bongo.
Formé par « l’homme de l’ombre de De Gaulle » qu’était Jacques Foccart, Bourgi évalue les remises d’argent en provenance d’Afrique à des dizaines de millions de francs français (des milliards de FCFA) par an ; « davantage pendant les périodes électorales ».
Pour corroborer ces dires, le rédacteur en chef de la Lettre du Continent parlait, le lundi 12 septembre sur RFI, de « secrets de polichinelle ».
Monsieur l’Ambassadeur, l’Afrique, par ma toute petite voix, demande le remboursement de ces ressources tirées de nos pauvres trésors publics, au détriment du financement de nos hôpitaux, de nos écoles, de notre économie, de notre jeunesse, bref de notre futur.
Pendant que nous y sommes, Monsieur l’Ambassadeur, nous demandons également le rapatriement de tous les fonds illégalement soustraits à leurs pays par certains présidents africains, fonds investis dans des appartements, des villas, ou qui dorment dans des comptes spéciaux en France et Cie. Point besoin d’attendre la chute de ces dirigeants pour découvrir qu’ils ont planqué beaucoup d’argent. La France doit saisir dès maintenant et nous retourner cet argent blanchi ou en voie de l’être pour que nous l’investissions là où il devait l’être : dans nos écoles, nos hôpitaux, nos économies, notre jeunesse.
Financer le développement de nos pays avec l’argent indûment volé à l’Afrique par la Françafrique : n’est-ce pas là le meilleur moyen de lutter contre l’émigration clandestine, Monsieur l’Ambassadeur ?
Le drame, Monsieur l’Ambassadeur, c’est que malgré les promesses de la France d’une nouvelle pratique de la coopération avec l’Afrique en rupture avec la Françafrique, la rupture attendue n’arrive toujours pas. En effet nous attendons toujours de voir votre pays, à l’instar des Etats-Unis et d’autres pays européens, être aussi ferme avec les régimes en place en Afrique sur les questions de gouvernance économique et politique. Pis, les discours et démarches ambigus ressemblent souvent à des compromissions de la France sur ces questions de bonne gouvernance.
Aussi, Monsieur l’Ambassadeur, il est grand temps d’opérer les ruptures nécessaires. Les maux de l’Afrique que vous ne cessez de décliner ne sont pas une fatalité. Ce sont tout simplement le fait de quelques Africains et non Africains – de la race que Robert Bourgi a citée – qui, intérêt individuel en bandoulière, ont pillé et continuent, au moment même où j’écris cette lettre, de piller l’Afrique, au lieu, comme ils en ont la mission, de travailler à le construire.
Et nous pouvons construire l’Afrique, Monsieur l’Ambassadeur. Avec une nouvelle race de leaders africains : je peux citer Alpha Konaré, Amadou Toumani Touré, Pedro Pires, John Atta Mills. Les peuples africains connaissent aujourd’hui la race de dirigeants qu’il leur faut, et ils se battent pour être mieux dirigés. Ils y arriveront tous un jour. Mais ce jour sera plus rapproché si la France (et les autres puissances) prend partie pour les peuples, ou tout simplement si elle s’abstient de soutenir, par un moyen ou un autre, la mal gouvernance économique et politique dans nos pays. Il n’y a pas meilleure politique d’aide au développement.
Ousmane Ndoye,
Citoyen sénégalais et africain
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