Richard Kodjo, secrétaire général du FPI. FPI/Facebook
Comment réagissez-vous à la décision de la justice ivoirienne de mettre en liberté provisoire, les quatorze proches de Laurent Gbagbo, notamment le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan ? Richard Kodjo: Nous, nous ne pouvons qu’être satisfaits de la libération de quatorze de nos camarades. C’est une décision de justice que nous saluons. Néanmoins, notre position, que nous avons déjà exprimée en son temps, est connue. Nous disons que l’acte qui permet l’emprisonnement de Sangaré Abou Drahmane, qui est professeur à l’université, d’Affi N’Guessan, qui est président du FPI, cet acte-là est politique. Il aurait fallu un autre acte politique pour libérer tous les prisonniers politiques. Parce qu’en démocratie, la place des citoyens n’est pas dans les forts de la République, n’est pas dans les prisons. C’est pour ça qu’en son temps, nous avons dit qu’il était nécessaire que les gouvernants prennent un acte politique, pour libérer les prisonniers politiques, ce qui permettrait de s’engager pleinement sur la voie de la réconciliation.
C’est un geste qui, à vos yeux, n’apparaît pas donc suffisant ?
Cet acte est très utile, c’est pour ça que nous l’avons salué. Maintenant, du point de vue sur les rapports avec les gouvernants, c’est insuffisant. Des procédures sont en cours, parce que la liberté n’est que provisoire. Donc, d’un point de vue politique, la libération provisoire est insuffisante.
Est-ce que cela veut dire que le FPI va continuer à boycotter toutes les échéances électorales qui s’annoncent ?
Le boycott des élections que nous avons effectué a toujours été justifié. Je ne veux pas y revenir. Le rôle d’un parti politique qui a la dimension du FPI, est de participer aux élections. Encore faut-il que les conditions soient créées pour que le vote soit crédible, donc cette libération n’est pas un acte suffisant pour que nous puissions décider de notre participation ou non, à de futures élections. Au demeurant, le président du FPI, Miaka Oureto, a déjà annoncé, il y a plusieurs mois, que le FPI participera aux élections présidentielles, donc je pense que cela répond à votre question.
Vous n’y voyez pas une mesure d’apaisement, mais le gouvernement lui, voit dans cette décision de la justice, une mesure qui faciliterait la réconciliation.
Oui, c’est une mesure d’apaisement, c’est évident. Mais ce que je vous dis, c’est que c’est insuffisant. Dans une démocratie, quand on installe à coups de bombes un monsieur, pour venir instaurer la démocratie, ce n’est pas en emprisonnant à tour de bras des citoyens qu’on permet à cette démocratie de suivre son cours.
Vous voudriez que les charges soient abandonnées ?
Mais les charges elles sont farfelues ! Sangaré Abou Drahmane a-t-il attaqué une banque, a-t-il violé une fille, a-t-il détroussé des citoyens ? Non. Sangaré Abou Drahmane, professeur à l’université, a été arrêté pour des raisons politiques. Il en est de même pour Affi N’Guessan et des autres prisonniers de la classe politique. Il faut que vous ayez une notion claire entre prisonniers politiques et prisonniers de droits communs. Si vous estimez que la Côte d’Ivoire est une démocratie, il ne devrait pas y avoir de prisonniers politiques.
Mais est-ce que, parmi ces personnalités pro-Gbagbo arrêtées, il n’y en a pas qui sont impliquées dans les violences postélectorales ?
En tout cas, en tant que secrétaire général du FPI, je peux vous assurer que tous les militants et sympathisants du FPI, qui ont été arrêtés, ne sont pas des militaires.
Mais on n’a pas besoin d’être militaire pour inciter à des violences pour contester des élections.
Ceux qui ont incité à la violence, ce sont d’abord ceux qui ont attaqué la République le 19 septembre 2002. Ceux qui ont institué une rébellion qui a été protégée par la France et plus tard par l'ONU. Ceux qui ont institué la violence en Côte d’Ivoire sont connus et identifiés.
Est-ce que cette libération des 14 pourrait inciter ceux qui sont en exil au Ghana à rentrer ?
Il faut les interroger... Vous avez en Côte d’Ivoire, un régime dictatorial, qui emprisonne à tour de bras les citoyens. Comme ses soutiens sont connus, nous souhaitons que ces soutiens-là fassent pression, pour que les standards démocratiques, pour lesquels on l’a installé, soient en fin de compte, appliqués en Côte d’Ivoire. Aux gouvernants, nous lançons un appel à la libération, sans condition, de tous les prisonniers politiques. C’est la voie qui s’offre à eux.
Source : Rfi.fr
C’est un geste qui, à vos yeux, n’apparaît pas donc suffisant ?
Cet acte est très utile, c’est pour ça que nous l’avons salué. Maintenant, du point de vue sur les rapports avec les gouvernants, c’est insuffisant. Des procédures sont en cours, parce que la liberté n’est que provisoire. Donc, d’un point de vue politique, la libération provisoire est insuffisante.
Est-ce que cela veut dire que le FPI va continuer à boycotter toutes les échéances électorales qui s’annoncent ?
Le boycott des élections que nous avons effectué a toujours été justifié. Je ne veux pas y revenir. Le rôle d’un parti politique qui a la dimension du FPI, est de participer aux élections. Encore faut-il que les conditions soient créées pour que le vote soit crédible, donc cette libération n’est pas un acte suffisant pour que nous puissions décider de notre participation ou non, à de futures élections. Au demeurant, le président du FPI, Miaka Oureto, a déjà annoncé, il y a plusieurs mois, que le FPI participera aux élections présidentielles, donc je pense que cela répond à votre question.
Vous n’y voyez pas une mesure d’apaisement, mais le gouvernement lui, voit dans cette décision de la justice, une mesure qui faciliterait la réconciliation.
Oui, c’est une mesure d’apaisement, c’est évident. Mais ce que je vous dis, c’est que c’est insuffisant. Dans une démocratie, quand on installe à coups de bombes un monsieur, pour venir instaurer la démocratie, ce n’est pas en emprisonnant à tour de bras des citoyens qu’on permet à cette démocratie de suivre son cours.
Vous voudriez que les charges soient abandonnées ?
Mais les charges elles sont farfelues ! Sangaré Abou Drahmane a-t-il attaqué une banque, a-t-il violé une fille, a-t-il détroussé des citoyens ? Non. Sangaré Abou Drahmane, professeur à l’université, a été arrêté pour des raisons politiques. Il en est de même pour Affi N’Guessan et des autres prisonniers de la classe politique. Il faut que vous ayez une notion claire entre prisonniers politiques et prisonniers de droits communs. Si vous estimez que la Côte d’Ivoire est une démocratie, il ne devrait pas y avoir de prisonniers politiques.
Mais est-ce que, parmi ces personnalités pro-Gbagbo arrêtées, il n’y en a pas qui sont impliquées dans les violences postélectorales ?
En tout cas, en tant que secrétaire général du FPI, je peux vous assurer que tous les militants et sympathisants du FPI, qui ont été arrêtés, ne sont pas des militaires.
Mais on n’a pas besoin d’être militaire pour inciter à des violences pour contester des élections.
Ceux qui ont incité à la violence, ce sont d’abord ceux qui ont attaqué la République le 19 septembre 2002. Ceux qui ont institué une rébellion qui a été protégée par la France et plus tard par l'ONU. Ceux qui ont institué la violence en Côte d’Ivoire sont connus et identifiés.
Est-ce que cette libération des 14 pourrait inciter ceux qui sont en exil au Ghana à rentrer ?
Il faut les interroger... Vous avez en Côte d’Ivoire, un régime dictatorial, qui emprisonne à tour de bras les citoyens. Comme ses soutiens sont connus, nous souhaitons que ces soutiens-là fassent pression, pour que les standards démocratiques, pour lesquels on l’a installé, soient en fin de compte, appliqués en Côte d’Ivoire. Aux gouvernants, nous lançons un appel à la libération, sans condition, de tous les prisonniers politiques. C’est la voie qui s’offre à eux.
Source : Rfi.fr
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