Ils avaient osé écrire sur les jeux de pouvoir dans l’arrière-cour du Kremlin. Mais l’article d’Ivan Safronov et de Maxime Ivanov, dans les pages de Kommersant, aurait provoqué l’ire du propriétaire de cet influent journal de référence. Réputé proche du pouvoir, l’oligarque Alicher Ousmanov est soupçonné d’avoir exigé leur licenciement qui, vite effectif, a provoqué, lundi 20 mai, une surprenante chaîne de solidarité dans la rédaction. Et, au-delà, l’indignation dans les milieux libéraux.
« C’est une manifestation ouverte de pression sur la liberté d’expression », ont dénoncé, le soir même dans une lettre collective, 120 salariés de Kommersant, dont les onze journalistes du service politique ont préféré démissionner en bloc pour protester. « Une violation directe contre notre constitution, qui interdit la censure », a dénoncé Dmitri Goudkov, l’une des figures de l’opposition. « Tenez bon », a lancé à distance à ses confrères la rédaction de Meduza. Le site d’information en ligne, basé à Riga pour échapper au contrôle des autorités, s’inquiète de voir « le journalisme russe perdre des professionnels avec une vitesse incroyable ».
Quotidien de référence
Tout a commencé par un article du 17 avril signé Ivan Safronov et Maxime Ivanov. Ils assuraient que Valentina Matvienko, présidente de la Chambre haute du Parlement, allait être bientôt remplacée par l’un des chefs des services de renseignement, Sergueï Narychkine. Au-delà du sort de ces deux proches du président Vladimir Poutine, les journalistes ont décrit la réorganisation qui se tramerait au sein de la garde rapprochée du Kremlin. Ces révélations, basées sur des sources anonymes, auraient fortement déplu au Kremlin, qui l’a fait savoir à Alicher Ousmanov. Les proches de l’oligarque se défendent de s’en être mêlés, assurant que leur patron « n’est jamais intervenu dans la politique éditoriale ». Mais les journalistes de Kommersant racontent une tout autre version. « L’actionnaire a demandé que soit révélée l’identité des sources. Ils [Safronov et Ivanov] ont refusé. Après cela, il a été décidé de les renvoyer », rapporte la lettre collective, défendant leurs collègues, « brillants journalistes professionnels », et leur devoir de « s’appuyer sur des sources fiables et éprouvées ».
Ce n’est pas la première crise chez Kommersant, journal trentenaire, né lors de la perestroïka, devenu fer de lance de la presse libre dans les années 1990 et au début des années 2000. Depuis qu’Alicher Ousmanov l’a racheté, en 2006, il est devenu plus mesuré mais restait une source d’information fiable au ton régulièrement critique et ironique. Loin de la propagande des grands médias, Kommersant, avec ses quelque 85 000 exemplaires, avait réussi à demeurer un quotidien de référence. Jusque-là.
« C’est une manifestation ouverte de pression sur la liberté d’expression », ont dénoncé, le soir même dans une lettre collective, 120 salariés de Kommersant, dont les onze journalistes du service politique ont préféré démissionner en bloc pour protester. « Une violation directe contre notre constitution, qui interdit la censure », a dénoncé Dmitri Goudkov, l’une des figures de l’opposition. « Tenez bon », a lancé à distance à ses confrères la rédaction de Meduza. Le site d’information en ligne, basé à Riga pour échapper au contrôle des autorités, s’inquiète de voir « le journalisme russe perdre des professionnels avec une vitesse incroyable ».
Quotidien de référence
Tout a commencé par un article du 17 avril signé Ivan Safronov et Maxime Ivanov. Ils assuraient que Valentina Matvienko, présidente de la Chambre haute du Parlement, allait être bientôt remplacée par l’un des chefs des services de renseignement, Sergueï Narychkine. Au-delà du sort de ces deux proches du président Vladimir Poutine, les journalistes ont décrit la réorganisation qui se tramerait au sein de la garde rapprochée du Kremlin. Ces révélations, basées sur des sources anonymes, auraient fortement déplu au Kremlin, qui l’a fait savoir à Alicher Ousmanov. Les proches de l’oligarque se défendent de s’en être mêlés, assurant que leur patron « n’est jamais intervenu dans la politique éditoriale ». Mais les journalistes de Kommersant racontent une tout autre version. « L’actionnaire a demandé que soit révélée l’identité des sources. Ils [Safronov et Ivanov] ont refusé. Après cela, il a été décidé de les renvoyer », rapporte la lettre collective, défendant leurs collègues, « brillants journalistes professionnels », et leur devoir de « s’appuyer sur des sources fiables et éprouvées ».
Ce n’est pas la première crise chez Kommersant, journal trentenaire, né lors de la perestroïka, devenu fer de lance de la presse libre dans les années 1990 et au début des années 2000. Depuis qu’Alicher Ousmanov l’a racheté, en 2006, il est devenu plus mesuré mais restait une source d’information fiable au ton régulièrement critique et ironique. Loin de la propagande des grands médias, Kommersant, avec ses quelque 85 000 exemplaires, avait réussi à demeurer un quotidien de référence. Jusque-là.
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