Russie: Vladimir Poutine s'est rendu, en chef de guerre, dans la région de Koursk, une première depuis l'assaut ukrainien

Alors que le président américain Donald Trump annonce l'envoi de négociateurs américains en Russie « dès maintenant » pour évoquer le cessez-le-feu de 30 jours que Kiev se dit prêt à conclure, Vladimir Poutine s'est rendu dans la région de Koursk frontalière avec l'Ukraine, mercredi 12 mars. C’est en uniforme militaire que le président russe a assisté à une réunion d’état-major. L’occasion pour lui d’ordonner à ses troupes de libérer la région des forces ukrainiennes. Il s'agit de la première visite sur place du président russe depuis que les forces ukrainiennes y ont fait une incursion et pris le contrôle de certaines zones.



Russie: Vladimir Poutine s'est rendu, en chef de guerre, dans la région de Koursk, une première depuis l'assaut ukrainien
Vladimir Poutine a une nouvelle fois brouillé les pistes. Pile quand Steve Witkoff le négociateur américain décollait mercredi soir pour Moscou pour venir échanger sur l'offre de trêve, Vladimir Poutine apparaissait sur les écrans russes en visite à Koursk. Et c’est en uniforme, ce qui est extrêmement rare, que le commandant en chef de l’armée russe, s’est rendu dans cette région russe frontalière de l’Ukraine pour ordonner à ses troupes de poursuivre le combat jusqu’à ce que tous les soldats ukrainiens en soient chassés. À l'occasion de sa première visite dans la région russe de Koursk depuis que les Ukrainiens y ont lancé une offensive surprise au mois d'août dernier, Vladimir Poutine  a exprimé, mercredi 12 mars, son espoir que celle-ci soit « complètement libérée » dans « un avenir proche ». 
 
Sur les images de la télévision publique russe, on peut voir le chef du Kremlin vêtu d'un uniforme militaire en train de visiter un centre de contrôle utilisé par les troupes russes à Koursk et rencontrer le chef d'état-major de l'armée. Mais ce n'était pas une retransmission en direct et il est impossible de savoir quand exactement Vladimir Poutine s'est réellement rendu sur place.
 
Les troupes russes grignotent du terrain 

Les forces ukrainiennes avaient lancé une offensive surprise dans cette région frontalière de l'Ukraine  au mois d'août 2024. Depuis, elles s'y étaient emparées d'une zone vaste de plusieurs centaines de kilomètres carrés dont l'armée russe tentent de les déloger. Le chef d'état-major de l'armée russe, Valeri Guerassimov, a assuré à Vladimir Poutine que ses troupes avaient repris « plus de 1 100 km² » de territoire à l'armée ukrainienne depuis le mois d'août, « soit plus de 86 % de la zone précédemment occupée » par les forces de Kiev. « Rien qu'au cours des cinq derniers jours, 24 localités et 259 km² du territoire de la région de Koursk ont été libérés », a-t-il précisé.
 
Face à l'offensive russe, les troupes ukrainiennes semblent effectuer un repli. « Dans la situation la plus difficile, ma priorité a été et reste de sauver la vie des soldats ukrainiens, a déclaré mercredi soir le commandant en chef de l'armée ukrainienne Oleksandre Syrsky. A cette fin, les unités des forces de défense, si nécessaire, manœuvrent vers des positions plus favorables ».
 
La position de Moscou sur un cessez-le-feu de 30 jours toujours attendue

Le président russe a proposé la création d’une zone de sécurité le long de la frontière de la région et déclaré que les soldats ukrainiens capturés devaient être considérés comme des « terroristes ».  Moscou revendique avoir fait 430 prisonniers. Des propos tenus dans un décorum qui laissent difficilement présager de la mise en place rapide d’un cessez-le-feu. Pour Vladimir Poutine, « toutes les missions de combat auxquelles les unités russes sont confrontées doivent être accomplies », a-t-il encore ajouté.

Par ce déplacement rare et en treillis, du jamais vu en trois ans de guerre, Vladimir Poutine démontre deux choses : d'abord à quel point l'incursion de l'armée ukrainienne, lancée il y a sept mois, avait représenté un revers politique d'ampleur pour lui à quelques semaines des célébrations des 80 ans de la Seconde guerre mondiale ; et ensuite qu'il entend se débarrasser de cette épine politique - de l'occupation d'une portion de son pays pour la première fois depuis 1945 - et ainsi de priver l'Ukraine de ce qu'elle avait elle-même revendiqué comme une carte dans les éventuelles négociations à venir.
 
Concernant la proposition de cessez-le-feu de trente jours à laquelle Kiev a dit souscrire lors d'une rencontre entre une délégation ukrainienne et une délégation américaine, mardi 11 mars, en Arabie saoudite, le Kremlin dit attendre des États-Unis « une information complète ».

Rfi

Jeudi 13 Mars 2025 09:14


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