Le Rwanda commémore aujourd’hui le génocide des Tutsis. C’est l’une des tragédies les plus meurtrières du vingtième siècle. C’était il y a vingt ans, en 1994 ; entre 800 000 et un million de morts.
Une journée de souvenir qui a commencé avec un imbroglio diplomatique. La France devait être représentée a minima lors de ces cérémonies par son ambassadeur au Rwanda, après les accusations de Paul Kagame qui a évoqué le rôle direct de l’armée française dans l’exécution de ce génocide. Mais coup de théâtre ce matin. Le diplomate français ne pourra pas assister aux commémorations. Michel Flesch, a reçu un appel téléphonique du ministère des Affaires étrangères du Rwanda dimanche soir vers 22h30, pour lui signifier que son accréditation pour les commémorations au stade Amahoro, ce lundi, lui était retirée.
L’ambassadeur a alors demandé s’il allait tout de même pouvoir déposer une gerbe au mémorial de Gisozi cet après-midi. On lui a répondu sèchement non. Dans l’entourage de l’ambassadeur on se dit choqués que l’on interdise au représentant de la France de pouvoir s’incliner devant les victimes du génocide. On regrette aussi une instrumentalisation de ces commémorations.
L’ambassade de France reconnaît que ce nouvel incident constitue une escalade dans la brouille diplomatique, suscitée par l’entretien accordé par Paul Kagame à Jeune Afrique, entretien diffusé samedi dans lequel il accusait la France d’avoir contribué à l’exécution du génocide. Alors l’ambassadeur de France est abasourdi. Il y a dix jours, il confiait à RFI que la France abordait ces commémorations de manière résolument positive.
La France ne sera donc pas représentée pour ces cérémonies dont le président Paul Kagame doit donné le coup d'envoi de cette journée de commémoration placée sous le triple signe du souvenir, de l'unité et du renouveau. Il doit allumer la flamme de l'espérance au Mémorial de Gisozy avec la torche appelée Kwibuka (Souvenir) qui a parcouru tout le pays depuis le début de l'année.
Une flamme qui doit ensuite brûler pendant cent jours. Cette première étape des cérémonies sera suivie d'une marche du souvenir et d'une veillée aux chandelles.
Source : Rfi.fr