Pour quelle raison la France s'est elle engagée sur le terrain rwandais pendant le génocide ? Qu'a-t-elle cherché à faire ? Ces derniers mois, deux anciens officiers de Turquoise ont polémiqué sur le sujet par presse interposée, proposant deux versions radicalement différentes du rôle de la France.
C'est un ancien de Turquoise, Guillaume Ancel, qui a relancé le débat ces derniers mois. Dans une interview à France Culture, il indiquait qu'en dépit du mandat humanitaire fixé à la force, les premières consignes qu'il avait reçues étaient très offensives contre les rebelles du FPR.C'est seulement en juillet 1994, selon lui, que l'opération est réellement devenue humanitaire. Guillaume Ancel va plus loin en affirmant que, vers la mi-juillet, « des dizaines de milliers d'armes » qui avaient été confisquées dans la zone humanitaire ont été rendues à ce qui restait des forces armées rwandaises génocidaires et que des soldes ont même été payées en dollars à des miliciens présents dans les camps pour éviter que « cette armée ne parte en délitement complet ».
D'autres acteurs encore dans l'ombre
Son interview a provoqué la sortie dans les médias d'un autre officier de Turquoise, Jacques Hogard, qui n'a pas hésité à mêler mises en causes personnelles et réponses sur le fond. Dans les colonnes de l'hebdomadaire Le Point, celui-ci a indiqué qu'il n'avait « jamais vu ce fameux ordre d'opération offensif ».
« Il n'a jamais été question, a-t-il aussi déclaré, de déclencher des frappes aériennes contre le FPR. » Jacques Hogard affirme que les quelques milliers d'armes et de munitions collectées ont été jetées d'hélicoptère, en quasi totalité, dans les eaux profondes du lac Kivu. « Il est vrai en revanche, indique-t-il, que nous avons rendu quelques dizaines d'armes aux gendarmes et ex-FAR que j'avais recrutés comme supplétifs pour pallier notre faiblesse numérique. » De l'armement a aussi, selon lui, été donné à quelques ex-FAR des camps qui souhaitaient pouvoir se défendre.
De réponses en nouvelles interviews, la polémique s'est poursuivie sur internet. Joint par RFI, Guillaume Ancel regrette qu'elle laisse dans l'ombre les vrais acteurs de l'implication française : les hommes politiques de l'époque. Il faut, dit-il, qu'ils s'expliquent sur ce que la France a fait au Rwanda.
Source : Rfi.fr
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