Pour l'Institut national de statistique du Rwanda, il s'agit d'une simple « mise à jour » ayant suivi une « méthodologie rigoureuse », correspondant notamment à une évolution des modes de consommation. Cette « mise à jour » modifie le panier de base des ménages rwandais.
« C'est une manipulation », dit le chercheur belge Filip Reyntjens, selon lequel ce changement de méthodologie rend incomparable les données du précédent rapport avec le nouveau. Pour ce chercheur, cette nouvelle méthodologie à elle seule expliquerait la baisse de 6 points. Mercredi, le ministre rwandais des Finances a accusé le chercheur belge d'être partial. « Nous sommes des techniciens, cela n'a rien à voir avec de la politique », a-t-il assuré.
Pour l'économiste Morten Jerven, une manipulation est « plausible, mais impossible à prouver ». L'auteur de Poor Numbers explique que cela fait plus de 10 ans qu'il y a des doutes sur certaines statistiques produites par le Rwanda, présenté comme un modèle par les bailleurs de fonds, mais précise-t-il « difficile de dire ce qui passe derrière des portes clauses ».
C'est justement derrière la clause de confidentialité que se réfugie OPM, l'institut britannique fournissant un appui technique au Rwanda. Mais pour la première fois, après des années de collaborations, OPM n'a pas cosigné le rapport de l'Institut de statistiques rwandais.
Pour consulter le rapport du Rwanda, publié en cotobre 2015, selon lequel la pauvreté est en net recul : Integrated Household Living Conditions Survey (EICV4)
Source : Rfi.fr