Depuis l’indépendance, le Sénégal a fait de la coopération économique un des volets de la stratégie de transformation structurelle. Le nouveau régime a réaffirmé sa vision et son attachement aux idéaux de coopération politique et économique, comme moyen d’atténuation des obstacles au développement rencontrés par notre économie.
Sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République, le Sénégal a rationnalisé sa carte diplomatique. Traditionnellement crédible et dynamique, la diplomatie sénégalaise se veut maintenant efficace et économiquement rentable. Le Sénégal a toujours promu la coopération sud-sud. La coopération intra-africaine est un objectif prioritaire. A cet effet, la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) [1] se présente comme un partenaire de premier choix. La SADC a été instituée en 1992 sur les cendres de la Conférence pour la coordination du développement de l’Afrique australe.
Elle joue un rôle important Afrique et dans le monde, notamment sous l’impulsion de l’Afrique du sud. La SADC est un ensemble politique et économique stable doté d’une influence importante. Les gouvernements du Sénégal et de la communauté australe ont compris leur intérêt réciproque à maintenir d’intenses contacts politiques et économiques. La complémentarité des biens échangés représente un potentiel de création d’emplois que les responsables politiques et économiques ont saisi.
2- Justifications :
a) Enjeux :
Le Sénégal entend devenir la « porte d’entrée de l’Afrique » sur les plans diplomatique et économique et jouer un rôle de plate-forme commerciale. De manière pragmatique les deux entités ont également intérêt à former un front commun pour la réforme du fonctionnement des Nations unies, qu’elles appellent de leurs vœux.
Le Sénégal dispose d’atouts certains. Le Sénégal est une démocratie multipartite constitutionnelle qui se caractérise par des élections libres et transparentes. Il affiche une bonne performance en matière de gouvernance. Il se caractérise par des institutions démocratiques qui fonctionnent bien, des médias indépendants et dynamiques, ainsi que le respect de l’Etat de droit ; autant de facteurs qui assurent la paix et la stabilité dans le pays.
b) Intérêts :
La coopération entre le Sénégal et la SADC peut apporter des avantages par le biais des échanges culturels, sociaux, scientifiques et technologiques. Elle peut accélérer la diffusion des idées productives, l’innovation et l’adoption de nouvelles technologies, ainsi qu’une meilleure absorption des savoirs, tous éléments essentiels pour la création de richesse. Le Sénégal et la SADC ont des valeurs et des intérêts communs. Ils s'emploient à travailler de concert avec d'autres partenaires pour promouvoir la paix et la sécurité, le développement durable, la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique et dans le monde.
La coopération entre le Sénégal et la SADC doit être encore plus importante. De manière distinctive, cette coopération repose sur l’avantage mutuel et la solidarité. En plus des retombées économiques, chaque gouvernement a intérêt à un rapprochement entre le Sénégal et la SADC.
c) Opportunités :
Le Sénégal est ouvert sur le monde occidental par son histoire ; sur le monde arabe par le partage de la religion islamique et plus récemment sur l’Asie par les effets de la mondialisation. L’heure est venue de renforcer notre coopération avec les autres pays africains avec lesquels nous ne partageons pas le même espace économique.
La SADC et ses pays leaders ont une influence stratégique qui peine à se matérialiser du fait de la faiblesse des relais face aux autres grandes nations du continent. Dans l’espace politico-économique ouest africain, le Nigéria et la Côte d’Ivoire sont des concurrents directs, là où le Sénégal a un profil de complément objectif.
La coopération entre le Sénégal et la SADC offre beaucoup d’opportunités dont le développement économique à large assise tiré par les échanges culturels, sociaux, scientifiques et technologiques indirects, ainsi que le commerce direct et les investissements directs étrangers. Un tel développement pourrait donner lieu à une diffusion plus rapide des idées productives, à l’innovation et à l’adoption de nouvelles technologies et à une absorption plus efficace des connaissances, qui sont autant de facteurs clefs de la création de richesse.
Le Sénégal doit tirer le meilleur parti de sa coopération avec la SADC pour développer des secteurs aux effets multiplicateurs marqués, susceptibles de retentir sur la croissance et l’emploi par le jeu de
divers effets d’entraînement. Les entreprises des pays de la SADC n’ont pas encore véritablement opéré de choix stratégique pour leur hub des affaires en Afrique de l’ouest, alors que Dakar est une porte d’entrée polyvalente (façade maritime, Sahel, UEMOA, CEDEAO).
d) Défis :
Le partenariat doit s’inscrire dans un effort plus élargi visant à promouvoir la croissance, l’emploi et la transformation structurelle, ce qui exige fondamentalement du Sénégal de moderniser ses stratégies et de renforcer ses capacités dans sa coopération avec la SADC. Le Sénégal doit également aborder tous les domaines de coopération pour stimuler la production et le développement de l’esprit d’entreprise.
Le Sénégal a besoin d’une pleine compréhension du contenu des questions majeures inscrites à l’ordre du jour du dialogue avec les partenaires, ce qui nécessite de la recherche et des études sur les politiques. Le Sénégal aura besoin de diversifier ses exportations s’il veut parvenir à asseoir la croissance sur de larges bases, s’accompagnant d’emplois décents, et sortir d’une structure d’exportations à forte concentration.
3- Objectifs
a) Objectif général :
Le partenariat vise à renforcer la coopération actuelle entre le Sénégal et les pays membres de la SADC en passant du dialogue politique à une coopération politique stratégique et à des objectifs communs sur des questions nationales, africaines et mondiales. Le partenariat stratégique doit aussi instituer une coopération économique, commerciale et culturelle plus solide et durable.
b) Objectifs spécifiques :
Le Sénégal et la SADC devront conclure un accord sur le commerce, le développement et la coopération visant à renforcer leur coopération dans différents domaines. Cet accord poursuit plusieurs objectifs: le renforcement du dialogue entre les parties, le soutien mutuel dans le domaine politique, la promotion de la culture, ainsi que l’expansion et la libéralisation du commerce des marchandises, des services et des capitaux entre les parties.
4- Résultats :
L’élaboration de la stratégie de coopération doit déboucher sur un plan d'action opérationnel, pragmatique et mesurable pour la mise en œuvre du partenariat stratégique. Le partenariat va aussi prévoir un volet institutionnel. Il sera créé un Conseil de coopération visant à assurer le bon fonctionnement de l'accord. Il doit aussi prévoir un contact régulier entre les deux parties.
5- Axes de coopération
La stratégie de coopération va porter sur le domaine politique. La coopération va établir un régime commercial préférentiel entre le Sénégal et la SADC. Elle doit également prévoir deux secteurs deconcentration: la création d'emplois et le développement des capacités pour la fourniture de services sociaux de base et la cohésion sociale. Les deux parties vont renforcer leur coopération économique dans de nombreux domaines tels que l'industrie, la société de l'information, la création et le développement de petites et moyennes entreprises, le transport et l’énergie.
La stratégie va s’étendre aussi à des domaines les plus divers tels que la coopération culturelle, la coopération dans la lutte contre les drogues et le blanchiment d'argent, la coopération dans le domaine de la santé et notamment la lutte contre le sida.
6- Mise en œuvre
La mise en œuvre du partenariat stratégique devra être un exercice conjoint auquel tant les Etats membres que la Communauté contribueront utilement, en fonction de leurs domaines de compétences respectifs.
a) Démarche :
Pour définir une politique de coopération à long terme avec la SADC, le Sénégal devra organiser et renforcer un pôle de développement autour de son ambassade en Afrique du sud. Il devra également mettre sur pied une équipe flexible, dynamique et réactive capable de travailler au service de l’Etat, dans la philosophie du développement des relations économiques, commerciales et culturelles.
Le processus de mise en place d'un partenariat stratégique le Sénégal et la SADC doit se fonder sur un dialogue ouvert, concret et transparent entre les deux parties et être mené dans un contexte decompréhension mutuelle et d'adhésion au processus. Le partenariat stratégique devra s'établir sur la base des relations qui existent entre le Sénégal et la SADC, en vue de les renforcer et de leur apporter une valeur ajoutée.
Un bon point de départ pour engager des négociations qui devraient amener les deux entités à se mettre d'accord sur un cadre unique et cohérent. Ce cadre devrait avoir des objectifs définis de manière claire et conjointe, couvrir tous les domaines de la coopération et associer l'ensemble des acteurs concernés. Il faut veiller à la cohérence entre le partenariat stratégique avec les stratégies de coopération de l’UEMAO et de la CEDEAO auxquelles le Sénégal est membre.
b) Suivi-évaluation
Le Sénégal doit mettre en place un dispositif de coordination efficace pour encourager et soutenir la participation de nouveaux acteurs. Il faudra abandonner la vieille tendance à compter surtout sur les négociations et les protocoles intergouvernementaux, et rechercher la participation d’autres acteurs, venus du secteur privé, de la société civile et des réseaux de science, de technologie et de recherche. La capacité de négociation est liée à la capacité de coordination : le Sénégal doit se doter d’une bonne capacité de négociation pour pouvoir être efficace dans les instances bilatérales et gérer notamment de grands accords complexes sur les produits primaires en intégrant les considérations de commerce, de financement et de développement.
Le Sénégal devra chercher à obtenir une participation accrue de ses entreprises aux chaînes de valeur mondiales des entreprises de la SADC. Les représentants du Sénégal devront développer leur capacité en négociation pour être efficaces dans les forums bilatéraux ainsi que pour gérer des transactions importantes et complexes de produits de base. Ils devraient développer leur capacité d’analyse pour suivre les flux financiers qui découlent de ces stratégies et faire le suivi des projets convenus. Le Sénégal devra mettre en place des institutions, des mécanismes et des processus pour soutenir le secteur privé notamment en ce qui concerne l’utilisation de technologies de pointe, la promotion des systèmes nationaux d’innovation et l’exploitation des connaissances locales, de façon à monter en puissance le long de la chaîne de valeur des principales industries. /
[1] La Conférence pour la coordination du développement de l’Afrique australe (SADCC), qui a été créée pour coordonner des projets et programmes d’intérêt commun, est devenue en 1992 la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC). La SADC comprend l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo, le Lesotho, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.
L’intégration des marchés a été explicitement ajoutée à son programme, en plus du rôle de coordination sectorielle et de coordination des projets qui représentait la mission principale de l’institution remplacée, à savoir la SADCC.
Sources:
Discours de SEM le Président Macky SALL à l'Institut français des
relations internationales (IFRI) ;
Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur ;
Ministère de l'Economie et des Finances (Direction générale des Impôts
et des Domaines et Direction de la Coopération économique et
financière) ;
M. Samba Alassane Thiam
Conseiller de coopération au développement, spécialiste de l'Afrique australe
Informaticien, spécialiste en multimédia, Président de Samba
Technologies, Cape Town
Coordonnateur National Adjoint, Délégation de l'APR en République
d'Afrique du Sud
Sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République, le Sénégal a rationnalisé sa carte diplomatique. Traditionnellement crédible et dynamique, la diplomatie sénégalaise se veut maintenant efficace et économiquement rentable. Le Sénégal a toujours promu la coopération sud-sud. La coopération intra-africaine est un objectif prioritaire. A cet effet, la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) [1] se présente comme un partenaire de premier choix. La SADC a été instituée en 1992 sur les cendres de la Conférence pour la coordination du développement de l’Afrique australe.
Elle joue un rôle important Afrique et dans le monde, notamment sous l’impulsion de l’Afrique du sud. La SADC est un ensemble politique et économique stable doté d’une influence importante. Les gouvernements du Sénégal et de la communauté australe ont compris leur intérêt réciproque à maintenir d’intenses contacts politiques et économiques. La complémentarité des biens échangés représente un potentiel de création d’emplois que les responsables politiques et économiques ont saisi.
2- Justifications :
a) Enjeux :
Le Sénégal entend devenir la « porte d’entrée de l’Afrique » sur les plans diplomatique et économique et jouer un rôle de plate-forme commerciale. De manière pragmatique les deux entités ont également intérêt à former un front commun pour la réforme du fonctionnement des Nations unies, qu’elles appellent de leurs vœux.
Le Sénégal dispose d’atouts certains. Le Sénégal est une démocratie multipartite constitutionnelle qui se caractérise par des élections libres et transparentes. Il affiche une bonne performance en matière de gouvernance. Il se caractérise par des institutions démocratiques qui fonctionnent bien, des médias indépendants et dynamiques, ainsi que le respect de l’Etat de droit ; autant de facteurs qui assurent la paix et la stabilité dans le pays.
b) Intérêts :
La coopération entre le Sénégal et la SADC peut apporter des avantages par le biais des échanges culturels, sociaux, scientifiques et technologiques. Elle peut accélérer la diffusion des idées productives, l’innovation et l’adoption de nouvelles technologies, ainsi qu’une meilleure absorption des savoirs, tous éléments essentiels pour la création de richesse. Le Sénégal et la SADC ont des valeurs et des intérêts communs. Ils s'emploient à travailler de concert avec d'autres partenaires pour promouvoir la paix et la sécurité, le développement durable, la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique et dans le monde.
La coopération entre le Sénégal et la SADC doit être encore plus importante. De manière distinctive, cette coopération repose sur l’avantage mutuel et la solidarité. En plus des retombées économiques, chaque gouvernement a intérêt à un rapprochement entre le Sénégal et la SADC.
c) Opportunités :
Le Sénégal est ouvert sur le monde occidental par son histoire ; sur le monde arabe par le partage de la religion islamique et plus récemment sur l’Asie par les effets de la mondialisation. L’heure est venue de renforcer notre coopération avec les autres pays africains avec lesquels nous ne partageons pas le même espace économique.
La SADC et ses pays leaders ont une influence stratégique qui peine à se matérialiser du fait de la faiblesse des relais face aux autres grandes nations du continent. Dans l’espace politico-économique ouest africain, le Nigéria et la Côte d’Ivoire sont des concurrents directs, là où le Sénégal a un profil de complément objectif.
La coopération entre le Sénégal et la SADC offre beaucoup d’opportunités dont le développement économique à large assise tiré par les échanges culturels, sociaux, scientifiques et technologiques indirects, ainsi que le commerce direct et les investissements directs étrangers. Un tel développement pourrait donner lieu à une diffusion plus rapide des idées productives, à l’innovation et à l’adoption de nouvelles technologies et à une absorption plus efficace des connaissances, qui sont autant de facteurs clefs de la création de richesse.
Le Sénégal doit tirer le meilleur parti de sa coopération avec la SADC pour développer des secteurs aux effets multiplicateurs marqués, susceptibles de retentir sur la croissance et l’emploi par le jeu de
divers effets d’entraînement. Les entreprises des pays de la SADC n’ont pas encore véritablement opéré de choix stratégique pour leur hub des affaires en Afrique de l’ouest, alors que Dakar est une porte d’entrée polyvalente (façade maritime, Sahel, UEMOA, CEDEAO).
d) Défis :
Le partenariat doit s’inscrire dans un effort plus élargi visant à promouvoir la croissance, l’emploi et la transformation structurelle, ce qui exige fondamentalement du Sénégal de moderniser ses stratégies et de renforcer ses capacités dans sa coopération avec la SADC. Le Sénégal doit également aborder tous les domaines de coopération pour stimuler la production et le développement de l’esprit d’entreprise.
Le Sénégal a besoin d’une pleine compréhension du contenu des questions majeures inscrites à l’ordre du jour du dialogue avec les partenaires, ce qui nécessite de la recherche et des études sur les politiques. Le Sénégal aura besoin de diversifier ses exportations s’il veut parvenir à asseoir la croissance sur de larges bases, s’accompagnant d’emplois décents, et sortir d’une structure d’exportations à forte concentration.
3- Objectifs
a) Objectif général :
Le partenariat vise à renforcer la coopération actuelle entre le Sénégal et les pays membres de la SADC en passant du dialogue politique à une coopération politique stratégique et à des objectifs communs sur des questions nationales, africaines et mondiales. Le partenariat stratégique doit aussi instituer une coopération économique, commerciale et culturelle plus solide et durable.
b) Objectifs spécifiques :
Le Sénégal et la SADC devront conclure un accord sur le commerce, le développement et la coopération visant à renforcer leur coopération dans différents domaines. Cet accord poursuit plusieurs objectifs: le renforcement du dialogue entre les parties, le soutien mutuel dans le domaine politique, la promotion de la culture, ainsi que l’expansion et la libéralisation du commerce des marchandises, des services et des capitaux entre les parties.
4- Résultats :
L’élaboration de la stratégie de coopération doit déboucher sur un plan d'action opérationnel, pragmatique et mesurable pour la mise en œuvre du partenariat stratégique. Le partenariat va aussi prévoir un volet institutionnel. Il sera créé un Conseil de coopération visant à assurer le bon fonctionnement de l'accord. Il doit aussi prévoir un contact régulier entre les deux parties.
5- Axes de coopération
La stratégie de coopération va porter sur le domaine politique. La coopération va établir un régime commercial préférentiel entre le Sénégal et la SADC. Elle doit également prévoir deux secteurs deconcentration: la création d'emplois et le développement des capacités pour la fourniture de services sociaux de base et la cohésion sociale. Les deux parties vont renforcer leur coopération économique dans de nombreux domaines tels que l'industrie, la société de l'information, la création et le développement de petites et moyennes entreprises, le transport et l’énergie.
La stratégie va s’étendre aussi à des domaines les plus divers tels que la coopération culturelle, la coopération dans la lutte contre les drogues et le blanchiment d'argent, la coopération dans le domaine de la santé et notamment la lutte contre le sida.
6- Mise en œuvre
La mise en œuvre du partenariat stratégique devra être un exercice conjoint auquel tant les Etats membres que la Communauté contribueront utilement, en fonction de leurs domaines de compétences respectifs.
a) Démarche :
Pour définir une politique de coopération à long terme avec la SADC, le Sénégal devra organiser et renforcer un pôle de développement autour de son ambassade en Afrique du sud. Il devra également mettre sur pied une équipe flexible, dynamique et réactive capable de travailler au service de l’Etat, dans la philosophie du développement des relations économiques, commerciales et culturelles.
Le processus de mise en place d'un partenariat stratégique le Sénégal et la SADC doit se fonder sur un dialogue ouvert, concret et transparent entre les deux parties et être mené dans un contexte decompréhension mutuelle et d'adhésion au processus. Le partenariat stratégique devra s'établir sur la base des relations qui existent entre le Sénégal et la SADC, en vue de les renforcer et de leur apporter une valeur ajoutée.
Un bon point de départ pour engager des négociations qui devraient amener les deux entités à se mettre d'accord sur un cadre unique et cohérent. Ce cadre devrait avoir des objectifs définis de manière claire et conjointe, couvrir tous les domaines de la coopération et associer l'ensemble des acteurs concernés. Il faut veiller à la cohérence entre le partenariat stratégique avec les stratégies de coopération de l’UEMAO et de la CEDEAO auxquelles le Sénégal est membre.
b) Suivi-évaluation
Le Sénégal doit mettre en place un dispositif de coordination efficace pour encourager et soutenir la participation de nouveaux acteurs. Il faudra abandonner la vieille tendance à compter surtout sur les négociations et les protocoles intergouvernementaux, et rechercher la participation d’autres acteurs, venus du secteur privé, de la société civile et des réseaux de science, de technologie et de recherche. La capacité de négociation est liée à la capacité de coordination : le Sénégal doit se doter d’une bonne capacité de négociation pour pouvoir être efficace dans les instances bilatérales et gérer notamment de grands accords complexes sur les produits primaires en intégrant les considérations de commerce, de financement et de développement.
Le Sénégal devra chercher à obtenir une participation accrue de ses entreprises aux chaînes de valeur mondiales des entreprises de la SADC. Les représentants du Sénégal devront développer leur capacité en négociation pour être efficaces dans les forums bilatéraux ainsi que pour gérer des transactions importantes et complexes de produits de base. Ils devraient développer leur capacité d’analyse pour suivre les flux financiers qui découlent de ces stratégies et faire le suivi des projets convenus. Le Sénégal devra mettre en place des institutions, des mécanismes et des processus pour soutenir le secteur privé notamment en ce qui concerne l’utilisation de technologies de pointe, la promotion des systèmes nationaux d’innovation et l’exploitation des connaissances locales, de façon à monter en puissance le long de la chaîne de valeur des principales industries. /
[1] La Conférence pour la coordination du développement de l’Afrique australe (SADCC), qui a été créée pour coordonner des projets et programmes d’intérêt commun, est devenue en 1992 la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC). La SADC comprend l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo, le Lesotho, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.
L’intégration des marchés a été explicitement ajoutée à son programme, en plus du rôle de coordination sectorielle et de coordination des projets qui représentait la mission principale de l’institution remplacée, à savoir la SADCC.
Sources:
Discours de SEM le Président Macky SALL à l'Institut français des
relations internationales (IFRI) ;
Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur ;
Ministère de l'Economie et des Finances (Direction générale des Impôts
et des Domaines et Direction de la Coopération économique et
financière) ;
M. Samba Alassane Thiam
Conseiller de coopération au développement, spécialiste de l'Afrique australe
Informaticien, spécialiste en multimédia, Président de Samba
Technologies, Cape Town
Coordonnateur National Adjoint, Délégation de l'APR en République
d'Afrique du Sud