A l’instar de bon nombre de pays africains, le Sénégal a connu dans son histoire politique récente une ouverture limitée au pluralisme politique, encadré par la loi 76-01 du 19 Mars 1976.Mais ce multipartisme est aujourd’hui entièrement consacré par la loi 81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques, qui se caractérise par sa grande flexibilité, faisant que chaque citoyen peut créer librement et sans contraintes son propre parti. Ceci conformément aux articles 812 et suivants du Code des Obligations Civiles et Commerciales. Et à la garantie constitutionnelle prévue à l’article 4 de la Charte fondamentale du 22 janvier 2001.
Mais hélas ce succès prétendument démocratique, n’est pas sans désillusion, avec précisément 174 partis politiques recensés comme légalement constitués par le Ministère de l’intérieur.
En effet la législation Sénégalaise a plutôt favorisé la poussée d’un nombre pléthorique de partis politiques, qui sont souvent crées pour la plupart d’entre eux, dans une absence totale d’implantation géographique réelle et profonde et pour des objectifs purement prébendiers. Ils ne font pour la majorité, que remplir le décor électoral. Et dans ce contexte, pas étonnant de voir certains disparaitre au lendemain des scrutins.
Ces structures ont fini de devenir au Sénégal, « d’incontestables entreprises de promotion sociales » et de fabrication de couches parasites.
Et il faut à ce propos déplorer entre autres problèmes constatés à leur analyse, l’absence de véritables projets de société, la prédominance de la doxta sur la mort des idéologies, les alliances contre nature pour la sauvegarde complice d’intérêts, les puériles querelles de positionnement et de tendances, mais aussi la généralisation regrettable du débat crypto-personnel. Autant de problèmes qui ont fini d’imposer à notre pays une véritable neutralisation de la vertu et l’éthique politique et l’installation d’une « démocratie anarchique et moutonnière ».
La disparition des missions premières des partis politiques, qui devraient être de service public, avec la fonction d’éducation civique des citoyens, la formation des cadres et la construction d’une opinion publique éclairée a laissé la place à des logiques éhontées de prédation.
Il est aujourd’hui incontestable, que la personnalisation du débat politique, a fini de devenir de plus en plus, un modus operandi efficace, pour couvrir la cécité intellectuelle des « chômeurs de luxe », des « jeunes loups », des petits « boulangers » en formation, aux disciples de Protagoras et autre descendance de Gorgias.
En effet rares sont les débats sérieux et respectueux des citoyens Sénégalais, portant sur la place de la diplomatie sénégalaise dans l’échiquier mondial, la question agricole et industrielle, les véritables blocages relativement à l’éradication de la pauvreté, la réflexion sur la pertinence de la décentralisation, instaurée par la célèbre loi 96-06 du 22 mars 1996 et qui est devenue aujourd’hui un véritable gouffre financier ,la crise casamançaise, l’emploi des jeunes, l’éducation, la fiscalité , l’intégration juridique, politique et économique, les enjeux de bonne gouvernance et de transparence, la réforme du système sanitaire, la retraite, les problèmes de sécurité sociale, les questions liées à l’environnement etc.…
Loin d’un procès du système partisan sénégalais, ou d’une prétentieuse qualité de visagiste de notre chère démocratie, encore moins d’une quelconque exhaustivité, notre modeste vision se veut éloignée des critiques sourdement passionnées et partisanes. Elle se veut patriotique et participative aux problèmes de gouvernances politiques, économiques et sociales de notre pays.
En effet nous pensons que s’il est vrai que les partis politiques sont des organisations qui concourent à la conquête, l’exercice et à la conservation du pouvoir, ils doivent également être un moyen exemplaire et pacifique de contrôle de l’élaboration et de l’exécution des politiques du gouvernement. Et ces associations doivent offrir des différences constructives de points de vue, en montrant par la même occasion les priorités politiques.
Ainsi la fonction de mobilisation, ne doit aucunement prendre la place sur la fonction d’expression des idées, des idéaux et sur l’éminente fonction de représentation.
Et pour cela, le débat politique doit être profondément révisé et épuré, avec une totale dépersonnalisation. Et devrait être évalué, quant à sa véritable prise sur le réel. C’est-à-dire sa capacité à susciter une véritable évolution des dynamiques sociales, politiques et économiques.
Dans ce cadre, les hommes politiques sénégalais, ceux du pouvoir, comme ceux de l’opposition doivent accomplir pleinement leur mission, qui est celui de montrer le chemin et de mettre en scène le futur, de penser brillamment les réalités sociales et de proposer des solutions adéquates.
Ils doivent également œuvrer à l’assurance collective que signifie véritablement la démocratie et faire preuve d’humilité et de sagesse, en se rappelant avec Georges CLEMENCEAU, que les « cimetières sont remplis de gens irremplaçables, qui ont été remplacés ».
A travers la pertinence et la force de leurs démonstrations, les partis politiques devraient pouvoir aider les pauvres populations sénégalaises et les gouvernants en particulier à identifier avec aisance les problèmes et à s’attaquer aux urgences. Et Dieu sait qu’il n’en manque pas dans ce pays.
En effet ces associations doivent aussi batailler, à ce que l’activité politique ne soit pas assimilée au retournement de soi, au commerce de son honneur et de sa conscience, synonyme d’une honteuse et avilissante « politique du ventre ».
Et les solutions aux différents problèmes évoqués, passent nécessairement par une rationalisation du cadre législatif dans lequel doivent se déployer ces mêmes partis politiques.
Il est temps d’affronter le sujet et de poser le débat, sans pour autant verser dans des solutions sans-partistes ou antidémocratiques. Et c’est également l’occasion de dire, que la question de la limitation du nombre de partis, doit précéder, comme les bœufs avant la charrue, celle de leur financement quelconque.
A notre avis, le législateur sénégalais doit se montrer beaucoup plus regardant, dans cette inflation de partis politiques constatée au Sénégal, car la démocratie a un coût et il faudra payer ce luxe pour des lendemains meilleurs. Cela s’impose également pour des impératifs de souveraineté, afin d’éviter, que notre démocratie ne soit téléguidée par des puissances étrangères ou des forces maffieuses et occultes, ou même d’éventuels bailleurs privés à cols blancs bien nationaux, qui s’érigeraient en seigneurs, puissants maîtres d’un système politique Sénégalais bien vassalisé à travers ses propres associations politiques .
Il devrait aussi s’immiscer dans la gouvernance interne des partis politiques, pour la culture d’une démocratie à la base beaucoup plus nourrie, à l’instar de certains pays anglophones d’Afrique comme le Nigeria, le Ghana, la Zambie, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud etc.., ou ce sont les Commissions Nationales Electorales, qui veillent à la démocratie interne des partis politiques, par l’effectivité du renouvellement des élites à travers les congrès. Etant noté que la présence dans au moins 2/3 (deux tiers) des circonscriptions électorales, est une condition d’existence déjà ancrée dans la conscience des principaux acteurs politiques.
En effet ces pays ont bien compris, que la privatisation des partis politiques, ne peut avoir comme conséquence, que la patrimonialisation de l’Etat, débouchant sur le népotisme, le clientélisme, la corruption, le culte de la médiocrité, la crétinisation des masses, conduisant à la république des ténèbres et en fin de compte la dictature.
Et la conviction est bien établie et l’histoire politique l’a démontré à suffisance, que ce n’est pas la « quantité » de partis politiques qui fait la démocratie, mais c’est plutôt la qualité de leurs prestations, dans la prise en compte des préoccupations effectives des populations. Pour dire tout bonnement et simplement, que le Sénégal doit rechercher, pour enfin de compte trouver lui même, sa propre voie vers la démocratie.
Mais hélas ce succès prétendument démocratique, n’est pas sans désillusion, avec précisément 174 partis politiques recensés comme légalement constitués par le Ministère de l’intérieur.
En effet la législation Sénégalaise a plutôt favorisé la poussée d’un nombre pléthorique de partis politiques, qui sont souvent crées pour la plupart d’entre eux, dans une absence totale d’implantation géographique réelle et profonde et pour des objectifs purement prébendiers. Ils ne font pour la majorité, que remplir le décor électoral. Et dans ce contexte, pas étonnant de voir certains disparaitre au lendemain des scrutins.
Ces structures ont fini de devenir au Sénégal, « d’incontestables entreprises de promotion sociales » et de fabrication de couches parasites.
Et il faut à ce propos déplorer entre autres problèmes constatés à leur analyse, l’absence de véritables projets de société, la prédominance de la doxta sur la mort des idéologies, les alliances contre nature pour la sauvegarde complice d’intérêts, les puériles querelles de positionnement et de tendances, mais aussi la généralisation regrettable du débat crypto-personnel. Autant de problèmes qui ont fini d’imposer à notre pays une véritable neutralisation de la vertu et l’éthique politique et l’installation d’une « démocratie anarchique et moutonnière ».
La disparition des missions premières des partis politiques, qui devraient être de service public, avec la fonction d’éducation civique des citoyens, la formation des cadres et la construction d’une opinion publique éclairée a laissé la place à des logiques éhontées de prédation.
Il est aujourd’hui incontestable, que la personnalisation du débat politique, a fini de devenir de plus en plus, un modus operandi efficace, pour couvrir la cécité intellectuelle des « chômeurs de luxe », des « jeunes loups », des petits « boulangers » en formation, aux disciples de Protagoras et autre descendance de Gorgias.
En effet rares sont les débats sérieux et respectueux des citoyens Sénégalais, portant sur la place de la diplomatie sénégalaise dans l’échiquier mondial, la question agricole et industrielle, les véritables blocages relativement à l’éradication de la pauvreté, la réflexion sur la pertinence de la décentralisation, instaurée par la célèbre loi 96-06 du 22 mars 1996 et qui est devenue aujourd’hui un véritable gouffre financier ,la crise casamançaise, l’emploi des jeunes, l’éducation, la fiscalité , l’intégration juridique, politique et économique, les enjeux de bonne gouvernance et de transparence, la réforme du système sanitaire, la retraite, les problèmes de sécurité sociale, les questions liées à l’environnement etc.…
Loin d’un procès du système partisan sénégalais, ou d’une prétentieuse qualité de visagiste de notre chère démocratie, encore moins d’une quelconque exhaustivité, notre modeste vision se veut éloignée des critiques sourdement passionnées et partisanes. Elle se veut patriotique et participative aux problèmes de gouvernances politiques, économiques et sociales de notre pays.
En effet nous pensons que s’il est vrai que les partis politiques sont des organisations qui concourent à la conquête, l’exercice et à la conservation du pouvoir, ils doivent également être un moyen exemplaire et pacifique de contrôle de l’élaboration et de l’exécution des politiques du gouvernement. Et ces associations doivent offrir des différences constructives de points de vue, en montrant par la même occasion les priorités politiques.
Ainsi la fonction de mobilisation, ne doit aucunement prendre la place sur la fonction d’expression des idées, des idéaux et sur l’éminente fonction de représentation.
Et pour cela, le débat politique doit être profondément révisé et épuré, avec une totale dépersonnalisation. Et devrait être évalué, quant à sa véritable prise sur le réel. C’est-à-dire sa capacité à susciter une véritable évolution des dynamiques sociales, politiques et économiques.
Dans ce cadre, les hommes politiques sénégalais, ceux du pouvoir, comme ceux de l’opposition doivent accomplir pleinement leur mission, qui est celui de montrer le chemin et de mettre en scène le futur, de penser brillamment les réalités sociales et de proposer des solutions adéquates.
Ils doivent également œuvrer à l’assurance collective que signifie véritablement la démocratie et faire preuve d’humilité et de sagesse, en se rappelant avec Georges CLEMENCEAU, que les « cimetières sont remplis de gens irremplaçables, qui ont été remplacés ».
A travers la pertinence et la force de leurs démonstrations, les partis politiques devraient pouvoir aider les pauvres populations sénégalaises et les gouvernants en particulier à identifier avec aisance les problèmes et à s’attaquer aux urgences. Et Dieu sait qu’il n’en manque pas dans ce pays.
En effet ces associations doivent aussi batailler, à ce que l’activité politique ne soit pas assimilée au retournement de soi, au commerce de son honneur et de sa conscience, synonyme d’une honteuse et avilissante « politique du ventre ».
Et les solutions aux différents problèmes évoqués, passent nécessairement par une rationalisation du cadre législatif dans lequel doivent se déployer ces mêmes partis politiques.
Il est temps d’affronter le sujet et de poser le débat, sans pour autant verser dans des solutions sans-partistes ou antidémocratiques. Et c’est également l’occasion de dire, que la question de la limitation du nombre de partis, doit précéder, comme les bœufs avant la charrue, celle de leur financement quelconque.
A notre avis, le législateur sénégalais doit se montrer beaucoup plus regardant, dans cette inflation de partis politiques constatée au Sénégal, car la démocratie a un coût et il faudra payer ce luxe pour des lendemains meilleurs. Cela s’impose également pour des impératifs de souveraineté, afin d’éviter, que notre démocratie ne soit téléguidée par des puissances étrangères ou des forces maffieuses et occultes, ou même d’éventuels bailleurs privés à cols blancs bien nationaux, qui s’érigeraient en seigneurs, puissants maîtres d’un système politique Sénégalais bien vassalisé à travers ses propres associations politiques .
Il devrait aussi s’immiscer dans la gouvernance interne des partis politiques, pour la culture d’une démocratie à la base beaucoup plus nourrie, à l’instar de certains pays anglophones d’Afrique comme le Nigeria, le Ghana, la Zambie, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud etc.., ou ce sont les Commissions Nationales Electorales, qui veillent à la démocratie interne des partis politiques, par l’effectivité du renouvellement des élites à travers les congrès. Etant noté que la présence dans au moins 2/3 (deux tiers) des circonscriptions électorales, est une condition d’existence déjà ancrée dans la conscience des principaux acteurs politiques.
En effet ces pays ont bien compris, que la privatisation des partis politiques, ne peut avoir comme conséquence, que la patrimonialisation de l’Etat, débouchant sur le népotisme, le clientélisme, la corruption, le culte de la médiocrité, la crétinisation des masses, conduisant à la république des ténèbres et en fin de compte la dictature.
Et la conviction est bien établie et l’histoire politique l’a démontré à suffisance, que ce n’est pas la « quantité » de partis politiques qui fait la démocratie, mais c’est plutôt la qualité de leurs prestations, dans la prise en compte des préoccupations effectives des populations. Pour dire tout bonnement et simplement, que le Sénégal doit rechercher, pour enfin de compte trouver lui même, sa propre voie vers la démocratie.