SOS Racisme s'attaque à Sagnol

SOS Racisme a porté plainte contre Willy Sagnol suite à ses propos sur "le joueur typique africain".



L'affaire Sagnol n'est pas terminée. En tout cas pas pour SOS Racisme. L'association a annoncé avoir porté plainte contre l'entraîneur de Bordeaux. Celui-ci est visé pour "incitation à la discrimination et à la haine raciale" suite à ses propos sur "le joueur typique africain", tenus lors d'un entretien avec les lecteurs de Sud Ouest la semaine passée. SOS Racisme avait déjà dénoncé ces propos, qui "renvoient à une expression décomplexée du racisme anti-noir", demandant aux instances dirigeantes du football français et au ministère des Sports d'intervenir en sanctionnant le technicien.

La LFP , par la voix de son président Frédéric Thiriez , a jugé que cette affaire était close après les excuses publiques de Sagnol, qui s'est expliqué lors d'une conférence de presse et a nié tout racisme, regrettant l'interprétation faite de ses propos. "Malheureusement, comme c'est souvent le cas, ce débat uniquement sportif, dénué de toute considération de couleurs, d'origine ou de religion, a été déplacé par certaines personnes sur la scène politique", avait-il déclaré. Ses joueurs lui ont apporté leur soutien en venant fêter avec lui leur deuxième but lors de la victoire à Lens vendredi dernier (2-0). Dans une tribune publiée sur le Huffington Post et signée par 45 personnalités, dont Pape Diouf  et Josiane Balasko, SOS Racisme affirme que "non, cette affaire n'est pas close".

"Mais au-delà du monde du football, c'est bien un problème de société que révèlent les propos de Sagnol et la cohésion instinctive et immédiate d'une grande partie de l'establishment sportif et médiatique autour de l'entraîneur des Girondins de Bordeaux, peut-on notamment lire. L'ambiance est lourde et inquiétante car elle porte en elle la dynamique de la réhabilitation d'une parole raciste dont les victimes devraient se taire, et si possible y acquiescer. C'est pourquoi nous appelons l'ensemble des citoyens à manifester leur émotion et leur réprobation face à cette mauvaise séquence. Refuser de se laisser endormir ou impressionner par le mélange de ventre mou et de chœurs haineux qui devait précipiter le passage par pertes et profits de cette insulte, c'est aussi reconquérir un espace du vivre ensemble que les racistes 'bien pensants' et ceux qui font preuve d'un silence complice contribuent à réduire un peu plus chaque jour."


 

Sport.fr

Samedi 15 Novembre 2014 10:44


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