Dans son ouvrage intitulé « Don Quichotte », Cervantès décrit le gargantua comme étant un héros à l’envers dans un monde à l’endroit. Pareille image ne pourrait-elle pas être accolée au gigolo, ce personnage qui semble avoir trouvé son terrain de prédilection à Saly Portudal. Au regard de ce que nous avons pu constater de visu dans la station balnéaire, force est d’attester de la justesse de l’image.
C’est en fait aux alentours de quatorze heures que nous sommes arrivés à Saly Portudal. Une localité située à sept kilomètres de Mbour, dans la petite côte sénégalaise. Le soleil est au zénith et darde ses rayons ardents. Ce qui explique d’ailleurs cette fréquentation massive de sa plage aussi bien par les touristes que par les résidents qui viennent de tous les coins du pays pour se prélasser et se repaître au gré de la beauté des plages et de l’air marin des larges de la station balnéaire.
En effet, du fait de sa position géographique et de ses plages féériques, Saly est réputé être le pôle le plus attractif du tourisme sénégalais. Mais aussi, le lieu où la perversion règne et entraîne une dégradation progressive de nos mœurs.
Une fois sur les lieux, nous avons voulu en savoir davantage sur une pratique qui suscite moult commentaires ou réprobations mais aux contours renversants : le gigolo. Qui est il ? Qui l’est et qui ne l’est pas ? Et en quoi consiste son activité ?
C’est ainsi que nous avons longé la plage pour rencontrer un échantillon de la population fréquentant les lieux et avoir une réponse à nos questions. Le premier groupe de touristes rencontrés en compagnie d’un guide a, dans un premier temps, accepté de répondre à nos interpellations. Mais quand nous avons abordé la question des gigolos, ils nous ont aussitôt exhorté, et de manière assez insolente, de les laisser tranquilles. La question serait elle tabou ? Dieu seul sait !
Nous avons continué alors notre chemin et avons bientôt aperçu un homme couché sous une tente. Quand nous nous sommes rapproché de lui, l’on a été bien accueilli, mais avec méfiance. Cet homme, en dreads locks fixés par un foulard jaune, corps musclé qui laisse entrevoir une pratique régulière du sport, semble friser la quarantaine. Nous l’avons gentiment abordé et ayant gagné sa confiance, il s’est alors épanché pour nous confier qu’il est guide touristique. « J’ai mes propres clients qui, une fois au Sénégal, me contactent. Je ne suis pas du genre à courir derrière les touristes en me rabaissant pour travailler avec eux. Je dispose de deux auberges que je loue et qui génèrent sept emplois », a-t-il affirmé.
Pour ce qui est des modalités de prise en charge pour un touriste, par exemple, qui vient de débarquer au Sénégal et qui sollicite ses services, elles tournent autour de 10.000 à 15.000 Fcfa par jour. Et à la question de savoir comment il fait pour travailler avec les touristes, lui qui est dans l’informel ? Babacar Ndong, alias Babs, répondra : « un touriste ne vient jamais vers un guide touristique sans le connaître au préalable. Il suffit seulement d’être convainquant et d’avoir un riche presse book pour les attirer, parce qu’il ne faut pas ignorer qu’il y a une rude concurrence entre les guides touristiques employés des hôtels et ceux qu’on appelle les « racoleurs », c’est-à-dire les guides qui travaillent à leur propre compte ». Et notre interlocuteur de nous préciser : « Parfois, les hôteliers ont l’habitude de salir nos réputations parce que c’est de bonne guerre. N’empêche ! Nous nous en sortons même si les choses ne marchent plus comme auparavant. Moi, il m’arrive de temps en temps de louer mon auberge à un touriste à 250.000 Fcfa au moment où les hôteliers louent une chambre à 500.000 Fcfa par mois. C’est la où se situe la différence ».
LE GIGOLO : UNE REPONSE PERVERSE CONTRE … LA PRECARITE
En ce qui concerne la question relative aux gigolos, Babacar Ndong déclare sans ambages qu’ils sont des prostitués. A ce stade de notre discussion, nous avons de fait voulu savoir le pourquoi de cette affirmation. Notre interlocuteur nous fait alors savoir que ces derniers s’adonnent à toutes sortes de perversions dégradant nos mœurs pour soutirer des miettes aux touristes. « Nombreux d’entre eux sont ceux qui, pour avoir facilement de l’argent, se marient avec de vieilles occidentales ou se prostituent en couchant avec n’importe quel touriste qui les aborde. 90% d’entres eux sont malades soit du sida, soit d’autres maladies sexuellement transmissibles. D’ailleurs, c’est eux qui propagent ces maladies ». Et d’ajouter : « c’est vraiment le monde à l’envers, ce qui se passe ici à Saly. C’est une situation regrettable que nous déplorons parce qu’elle salit nos réputations. Pis, on est même allé jusqu’à ce qu’être Sénégalais dans cette contrée soit devenu une honte », dira t il avec amertume.
Changement de direction et de décor. Cette fois ci, nous avons pu intégrer quelques auberges, espérant en rencontrer au moins un parmi les gigolos. A notre grande surprise, nous avons eu la chance de croiser un monsieur qui affiche ouvertement sa pratique du phénomène. Ce dernier, Ibrahima Mbodj, pour ne pas le nommer, la trentaine consommée, avec des dreads locks, un physique bien bâti, n’a pas nié être un gigolo. « C’est vrai que c’est un métier que beaucoup de gens répriment. Mais cela n’empêche que moi, j’y trouve mon compte. Parce qu’il me permet de gagner ma vie et dans la légalité », nous confia-t-il. Avant d’ajouter, sur un ton interrogateur, « Que faire d’autre si, actuellement, on ne parvient pas à trouver au Sénégal un emploi décent qui puisse permettre de vivre décemment ? »
C’est en fait aux alentours de quatorze heures que nous sommes arrivés à Saly Portudal. Une localité située à sept kilomètres de Mbour, dans la petite côte sénégalaise. Le soleil est au zénith et darde ses rayons ardents. Ce qui explique d’ailleurs cette fréquentation massive de sa plage aussi bien par les touristes que par les résidents qui viennent de tous les coins du pays pour se prélasser et se repaître au gré de la beauté des plages et de l’air marin des larges de la station balnéaire.
En effet, du fait de sa position géographique et de ses plages féériques, Saly est réputé être le pôle le plus attractif du tourisme sénégalais. Mais aussi, le lieu où la perversion règne et entraîne une dégradation progressive de nos mœurs.
Une fois sur les lieux, nous avons voulu en savoir davantage sur une pratique qui suscite moult commentaires ou réprobations mais aux contours renversants : le gigolo. Qui est il ? Qui l’est et qui ne l’est pas ? Et en quoi consiste son activité ?
C’est ainsi que nous avons longé la plage pour rencontrer un échantillon de la population fréquentant les lieux et avoir une réponse à nos questions. Le premier groupe de touristes rencontrés en compagnie d’un guide a, dans un premier temps, accepté de répondre à nos interpellations. Mais quand nous avons abordé la question des gigolos, ils nous ont aussitôt exhorté, et de manière assez insolente, de les laisser tranquilles. La question serait elle tabou ? Dieu seul sait !
Nous avons continué alors notre chemin et avons bientôt aperçu un homme couché sous une tente. Quand nous nous sommes rapproché de lui, l’on a été bien accueilli, mais avec méfiance. Cet homme, en dreads locks fixés par un foulard jaune, corps musclé qui laisse entrevoir une pratique régulière du sport, semble friser la quarantaine. Nous l’avons gentiment abordé et ayant gagné sa confiance, il s’est alors épanché pour nous confier qu’il est guide touristique. « J’ai mes propres clients qui, une fois au Sénégal, me contactent. Je ne suis pas du genre à courir derrière les touristes en me rabaissant pour travailler avec eux. Je dispose de deux auberges que je loue et qui génèrent sept emplois », a-t-il affirmé.
Pour ce qui est des modalités de prise en charge pour un touriste, par exemple, qui vient de débarquer au Sénégal et qui sollicite ses services, elles tournent autour de 10.000 à 15.000 Fcfa par jour. Et à la question de savoir comment il fait pour travailler avec les touristes, lui qui est dans l’informel ? Babacar Ndong, alias Babs, répondra : « un touriste ne vient jamais vers un guide touristique sans le connaître au préalable. Il suffit seulement d’être convainquant et d’avoir un riche presse book pour les attirer, parce qu’il ne faut pas ignorer qu’il y a une rude concurrence entre les guides touristiques employés des hôtels et ceux qu’on appelle les « racoleurs », c’est-à-dire les guides qui travaillent à leur propre compte ». Et notre interlocuteur de nous préciser : « Parfois, les hôteliers ont l’habitude de salir nos réputations parce que c’est de bonne guerre. N’empêche ! Nous nous en sortons même si les choses ne marchent plus comme auparavant. Moi, il m’arrive de temps en temps de louer mon auberge à un touriste à 250.000 Fcfa au moment où les hôteliers louent une chambre à 500.000 Fcfa par mois. C’est la où se situe la différence ».
LE GIGOLO : UNE REPONSE PERVERSE CONTRE … LA PRECARITE
En ce qui concerne la question relative aux gigolos, Babacar Ndong déclare sans ambages qu’ils sont des prostitués. A ce stade de notre discussion, nous avons de fait voulu savoir le pourquoi de cette affirmation. Notre interlocuteur nous fait alors savoir que ces derniers s’adonnent à toutes sortes de perversions dégradant nos mœurs pour soutirer des miettes aux touristes. « Nombreux d’entre eux sont ceux qui, pour avoir facilement de l’argent, se marient avec de vieilles occidentales ou se prostituent en couchant avec n’importe quel touriste qui les aborde. 90% d’entres eux sont malades soit du sida, soit d’autres maladies sexuellement transmissibles. D’ailleurs, c’est eux qui propagent ces maladies ». Et d’ajouter : « c’est vraiment le monde à l’envers, ce qui se passe ici à Saly. C’est une situation regrettable que nous déplorons parce qu’elle salit nos réputations. Pis, on est même allé jusqu’à ce qu’être Sénégalais dans cette contrée soit devenu une honte », dira t il avec amertume.
Changement de direction et de décor. Cette fois ci, nous avons pu intégrer quelques auberges, espérant en rencontrer au moins un parmi les gigolos. A notre grande surprise, nous avons eu la chance de croiser un monsieur qui affiche ouvertement sa pratique du phénomène. Ce dernier, Ibrahima Mbodj, pour ne pas le nommer, la trentaine consommée, avec des dreads locks, un physique bien bâti, n’a pas nié être un gigolo. « C’est vrai que c’est un métier que beaucoup de gens répriment. Mais cela n’empêche que moi, j’y trouve mon compte. Parce qu’il me permet de gagner ma vie et dans la légalité », nous confia-t-il. Avant d’ajouter, sur un ton interrogateur, « Que faire d’autre si, actuellement, on ne parvient pas à trouver au Sénégal un emploi décent qui puisse permettre de vivre décemment ? »
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