Samuel Sarr accule les mairies sur la dette: Khalifa Sall parle de diversion

Le maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall a déclaré hier, lundi 19 juillet, que la Senelec fait de la diversion en réclamant aux collectivités locales la dette que ces dernières lui doivent. C’était en marge du Conseil municipal sur le compte administratif de la gestion 2009 et la gestion 2010 à l’hôtel de la ville.



Selon Khalifa Sall, « la Senelec fait de la diversion quand elle demande aux collectivités locales de lui payer la dette qu’elles lui doivent ». Le maire de la ville de Dakar l’a déclaré en marge du Conseil municipal sur le compte administratif de la gestion 2009 et la gestion 2010 qui s’est tenu hier, lundi 19 juillet, à l’hôtel de la ville.

Cependant, le maire socialiste a souligné que « ce qu’on attend d’elle c’est qu’elle réponde à l’attente des populations et qu’elle nous donne de l’électricité suffisante au lieu de reprendre ces problèmes ».

Toutefois, il reconnaît que les collectivités locales doivent de l’argent à la Senelec. Mais, soutient-il, « ce que l’opinion doit savoir, c’est que la Senelec doit elle aussi aux collectivités locales 2% sur chaque facture d’électricité ». Et, poursuit-il, « cet argent, elle ne nous le paye pas ». Le maire de la ville a profité de l’occasion pour appeler le ministre de l’énergie au dialogue. « Ce que nous avons proposé au ministre de l’énergie, c’est de nous asseoir pour faire le point sur ce que la Senelec doit aux collectivités locales et ce que ces dernières doivent à la Senelec ». En ce moment la, selon lui, « il est possible de faire une compense ». Il n’a, par ailleurs, soutenu que « si nous faisons le point, nous verrons que la Senelec doit plus aux collectivités locales que ces dernières lui doivent ».

Par la même occasion, Khalifa Sall a aussi appelé la Senelec à être cohérente. A cet effet, il fera savoir que quand il est arrivé à la tête de la mairie de Dakar, on lui a dit que l’Etat a décidé de prendre en charge les frais d’éclairage public des collectivités locales. Le maire socialiste se toutefois disposer à prendre en charge l’éclairage public si on le lui demande. Mais, prévient-il, « il faut que la Senelec rende aux collectivités locales ce qu’elle leur doit ».

Il a également soutenu à ce propos qu’ils ne sont pas preneurs si l’Etat prend en charge l’éclairage public pour que les mairies et les communes d’arrondissement perdent les 2% de redevance sur les factures d’électricité. Parce que, argue-t-il, « avec les 2% les mairies et les communes d’arrondissement s’en sortent mieux que si l’Etat le prend pour faire un fonds surtout que l’électricité consommée à Dakar est plus importante que celle consommée dans les autres localités du pays » Donc, informe-t-il, « les petites communes ont intérêt à ce qu’il y ait ce fonds de solidarité mais les grandes communes, les communes d’arrondissements et les capitales régionales vont beaucoup perdre en ressources dans la mesure où certaines d’entre eux ont les 2 /3 de leur budget tirés de ces 2% de redevance sur les factures ». « Si on le supprime, il y aura plus de viabilité financière pour ces communes d’arrondissement », ajoute-t-il, avant de poursuivre, « c’est pourquoi nous disons au gouvernement qu’il faut qu’on discute. Il ne faut pas que l’Etat reprenne ce qu’il avait donné ».

A noter que la décentralisation est une cession de certaines prérogatives, de certaines compétences et de certains moyens de l’Etat aux collectivités locales. Vouloir le prendre, selon le maire de Dakar, est un recule dans un pays où la démocratie locale est une réalité. « Nous sommes en décentralisation depuis 1972, nous sommes un modèle. Il ne faut pas qu’on attende 2010 pour revenir sur les acquis depuis 1996. Au contraire, nous attendions de l’Etat qu’il fasse l’évaluation de la loi de 1996 et qu’on fasse encore des avancées », déclare-t-il.

Khalifa Sall estime en dernier lieu que nous assistons à un recule parce que l’Etat a repris aux collectivités locales les lotissements, les autorisations et veut reprendre le nettoiement et l’éclairage public. « Qu’est-ce qui restera aux collectivités locales et à la décentralisation ? », se questionne-t-il.




Assane Mbaye (Sud)

Mardi 20 Juillet 2010 10:31


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