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Sénégal-Elections locales: HALTE A LA VIOLENCE

«La première préoccupation de la mise en œuvre du suffrage universel c’est la sauvegarde de l’ordre public». Alain Carrigou, in «La construction sociale du vote», Politix n°22, 1993, p. 36.



Photo: 2.bp.blogspot.com
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Le pays rythme et les candidats battent campagne et voilà que des bagarres éclatent partout entre des partis et paradoxalement à l’intérieur de certains d’entre eux faisant des blessés graves.

Le plus grave est que ces violences et pire, ces meurtres sont en train de devenir de banals faits divers et ne semblent point heurter les consciences de ceux qui réclament le suffrage des citoyens.

Ces élections normalement devraient se passer dans les règles de l’art. C’est un minimum pour notre pays où il y eut alternance zéro mort au sommet de l’Etat.

Les élections locales sous toutes les latitudes suscitent des passions susceptibles de mener loin, de mener très loin si l’on y prend garde pour réagir, réagir vite et dans le bon sens aux fins d’amener le calme. L’essentiel est de savoir bien raison garder, de bien faire la part des choses. Tout le monde y gagnera c’est notre intime conviction. Comme ci-dessus indiqué en l’an 2000, il n’y eut point d’émeute après la défaite du Président Abdou DIOUF. Ce dernier eut l’élégance d’appeler au téléphone son tombeur pour le féliciter et lui souhaiter pleine réussite.

C’est pour dire que ce qui vient de se passer à Mboro, à Dakar, à Kolda, disons que ces agissements des politiques pendant cette période de campagne électorale doivent cesser.

Notre pays le Sénégal, est dépositaire d’un considérable legs historique engrangé depuis des siècles par des élites politiques qui ont aujourd’hui valeur de symbole pour l’Afrique toute entière. Ces élites ont toujours su allier dans une parfaite symbiose, les formes les plus modernes de mobilisation des masses avec nos valeurs de culture et de civilisation, faisant en cela appel aux ressorts temporels et spirituels de notre grand peuple.

Le Sénégal est aujourd’hui plus que jamais placé en face de son destin et de son héritage. Il a besoin de la conscience et de la responsabilité de tous ses acteurs politiques et sociaux pour une gestion sereine et mature de la campagne électorale et des échéances postélectorales. Et il est du devoir des pouvoirs publics, administratifs et judiciaires de prendre les mesures qui s’imposent pour des élections libres et transparentes en se mettant à équidistance des candidats en présence et demain le peuple jugera.


En effet, notre pays est aujourd’hui confronté à un défi majeur de protection des Droits inaliénables des populations dans toutes leurs composantes, combiné au devoir suprême de garantie de l’ordre et il est important de rappeler, ici et maintenant, que la vie électorale d’une nation si palpitante et si décisive qu’elle soit, n’est qu’une parenthèse dans le temps de vie de tout un pays et tout un peuple confondu dans un long cheminement avec d’autres défis d’un tout autre ordre, comme la faim, la misère, la maladie, l’éducation et le sous-emploi.

Comprendre cela, c’est comprendre que c’est à ce prix que notre cher pays avec ses forces et ses faiblesses, pourra atteindre le point de sécurisation civilisationnelle, qui requiert une confrontation d’idées, et non une querelle stérile de personnes.

C’est pourquoi, l’Organisation Nationale des Droits de l’Homme (ONDH) recommande fermement, mais fraternellement, à tous les acteurs politiques engagés dans ces élections locales, de trouver des espaces de convergence et de consensus sur les règles fondamentales du jeu démocratique sain et crédible, reposant sur les règles de l’Etat de Droit reconnues par notre Constitution.

La paix sociale est à ce prix.


Djibril Aziz BADIANE, Secrétaire Général ONDH

Jeudi 12 Mars 2009 - 16:19


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