
12h 30mn à l’épicentre de Guédiawaye. Un rayon de moins d’un kilomètre où se concentrent presque tous les services déconcentrés de l’Etat mais aussi des collectivités locales. C’est dans ce paquet de services administratifs et d’infrastructures communautaires que se trouve la principale agence de la Société nationale d’électricité (Sénélec). Elle est coincée entre la mairie de la ville de Guédiawaye et le stade Amadou Barry et fait un peu face au mur de la caserne du Groupement National des Sapeurs Pompiers (GNSP) de la zone.
Ces locaux qui abritent l’agence sont modestes et un peu désuets malgré les aménagements pour mettre à l’aise les clients. Des clients qui ont quelque peu déserté les lieux. Cette succursale de la Sénélec dans la banlieue est d’habitude toujours débordée, toujours remplie de clients venus payer ou faire des réclamations. Ce vendredi en milieu d’après-midi, c’est une ambiance plus ou moins morose qui y règne.
A l’entrée, on est impressionné par un important dispositif de sécurité qui est en place comme si l’agence était en état de siège. Des éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) veillent bien au grain avec leurs armes anti émeute. Cela n’a rien à avoir avec le service de sécurité qui y assure l’ordre généralement. Ces gens aussi sont renforcés et guettent les moindres soubresauts de la population. Dans ce lot d’agents de sécurité est mêlé des employés de la Sénélec que l’on peut reconnaitre grâce à leur tenue de couleur bleue avec l’écriteau «Sénélec».
Les populations désertent la Sénélec
Certains de ces travailleurs se tournent les pouces au moment où d’autres revenaient juste du terrain. Au flanc gauche du portail, un agent de la Sénélec en tenue de travail nous apostrophe pour savoir l’objet de notre visite. Dès que nous nous sommes présentés, il commence à déverser sa colère sur les imams. Apparemment très irrité par le mouvement du collectif des résidents de Guédiawaye qui depuis leur marche du 6 décembre dernier, font les choux gras de l’actualité, se lance dans des invectives. «Ces imams sont des (…)! Ils ne peuvent pas consommer de l’électricité et refuser de payer. C’est inconcevable… ! Et, ils se disent imams ces gens-là», a fustigé ce jeune homme qui bave de colère.
Après ce petit échange assez furibond, nous investissons les locaux à la recherche d’une personne ressource. C’est ainsi que nous avons arpenté les couleurs sombres paradoxalement et lugubre de cet édifice qui donne sur une sorte de hall où se trouvent les caisses (dont deux seulement sont fonctionnelles) et des chaises pour les clients en file d’attente. Là aussi, ce n’est pas le jour des grandes affluences. On peut payer rapidement sa facture sans risque d’y passer la journée.
Le chef d’agence décortique les factures salées
A l’extrémité. Des escaliers qui mènent vers les bureaux des autorités. Dès l’annonce de notre présence par la secrétaire, le chef d’agence nous reçoit. Pondéré, il nous reçoit de manière très affable. La cinquantaine dépassée, Cheikh Bitèye est certainement originaire de Kaolack. Il est trahi par ses dents dont la blancheur a cédé la place à la couleur marron pour excès de fluor. De taille élancée, le maître des lieux a bien respecté le vendredi avec ses habits traditionnels d’un blanc immaculé. Il ne semble guère être ébranlé par le courroux des imams et notables de Guédiawaye.
«Les imams sont libres de revendiquer et de réclamer la réduction du prix de l’électricité. Seulement, c’est l’Etat qui fixe les tarifs et non la Sénélec. Elle ne fait qu’appliquer les règles fixées par l’Etat», se dédouane le chef d’agence. Il a, ensuite, expliqué que «l’augmentation est intervenue en période de grande chaleur (août- septembre). Au moment où les clients ont tendance à utiliser beaucoup de matériels qui consomment aussi de grandes quantités d’énergie».
Désinformation à Rufisque
Cheikh Bitèye a, naturellement, été interpellé sur le fonctionnement de l’agence depuis l’éclatement de ce mouvement et son impact sur leur travail. Il minimise et rassure. «Pour ce qui concerne le fonctionnement de l’agence, les activités vont bon train. Les clients viennent régulièrement payer, les agents font leur travail c'est-à-dire les relevés de compteur, la distribution de factures, les entretiens, les coupures entre autres», indique-t-il. Avant de préciser : «Il y a de la désinformation dans l’affaire de l’agent qui aurait échappé à un lynchage à Rufisque (28km) parce qu’il était venu pour des coupures. Il ajoute que «l’agence de Rufisque n’a pas effectué de coupure depuis deux mois». En ce qui concerne la présence des éléments du GMI, le chef d’agence rétorque que c’est simplement pour se prémunir.
Les imams ont commencé par la négociation
A quelques kilomètres de ce mini centre ville de la banlieue, la Sénélec Daroukhane. Une zone quasi marécageuse et assez difficile d’accès. Elle jouxte le terminus des minicars TATA les lignes 33 et 36.
Cette filiale de la Sénélec est certainement un bureau mais pas une agence du fait de sa taille. Ici, la sécurité est à son comble. Il faut vraiment montrer patte blanche pour accéder à l’intérieur. Les bureaux sont presque vides. Les clients se comptent du bout des doigts. Même le maître des céans est absent.
C’est ainsi que nous avons fait la connaissance du chef du service commercial de l’agence, Alassane Ndour. Très remonté contre ce mouvement, il tempère quelques petites minutes avant de passer à l’attaque. «Le mouvement des imams est une chose qui dépasse».
Alassane Ndour tente, en effet, de donner le vrai visage de ces imams. «Ce n’est pas la première fois que ses vieux disent qu’ils ne vont pas payer leur facture. Ils sont venus nous voir, bien avant leur marche. Nous les avons reçu en réunion et nous leur avons expliqué la nouvelle grille tarifaire fixée par l’Etat et non par la Sénélec».
Colère des agents
Le chef du service commercial de l’agence Daroukhane rassure sur la sécurité de leurs agents à la suite des menaces de lynchage des agents de la Sénélec par les populations. «Les agents ne nous ont signalé aucun désagrément lié à leurs activités, tout marche bien, les clients viennent régulièrement payer leur facture»
Notre entretien a été interrompu par un agent qui en veut sérieusement aux imams et notables. Il a ouvertement fustigé l’attitude de ces imams. «Ce sont des retraités qui n’ont plus les moyens pour gérer leur maison ni de payer des factures de courant. Ils sont venus à plusieurs reprises ici en réunion pour une réduction de leur facture. Maintenant que cela n’a pas abouti, ils ont été faire ces mouvements. S’ils avaient réussi à obtenir gain de cause, on ne les entendrait pas», clame l’agent. Et de fulminer : «ils peuvent demander une réduction du prix et en retour refuser de payer les factures. Ce n’est pas sérieux !» fulmine
Ces locaux qui abritent l’agence sont modestes et un peu désuets malgré les aménagements pour mettre à l’aise les clients. Des clients qui ont quelque peu déserté les lieux. Cette succursale de la Sénélec dans la banlieue est d’habitude toujours débordée, toujours remplie de clients venus payer ou faire des réclamations. Ce vendredi en milieu d’après-midi, c’est une ambiance plus ou moins morose qui y règne.
A l’entrée, on est impressionné par un important dispositif de sécurité qui est en place comme si l’agence était en état de siège. Des éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) veillent bien au grain avec leurs armes anti émeute. Cela n’a rien à avoir avec le service de sécurité qui y assure l’ordre généralement. Ces gens aussi sont renforcés et guettent les moindres soubresauts de la population. Dans ce lot d’agents de sécurité est mêlé des employés de la Sénélec que l’on peut reconnaitre grâce à leur tenue de couleur bleue avec l’écriteau «Sénélec».
Les populations désertent la Sénélec
Certains de ces travailleurs se tournent les pouces au moment où d’autres revenaient juste du terrain. Au flanc gauche du portail, un agent de la Sénélec en tenue de travail nous apostrophe pour savoir l’objet de notre visite. Dès que nous nous sommes présentés, il commence à déverser sa colère sur les imams. Apparemment très irrité par le mouvement du collectif des résidents de Guédiawaye qui depuis leur marche du 6 décembre dernier, font les choux gras de l’actualité, se lance dans des invectives. «Ces imams sont des (…)! Ils ne peuvent pas consommer de l’électricité et refuser de payer. C’est inconcevable… ! Et, ils se disent imams ces gens-là», a fustigé ce jeune homme qui bave de colère.
Après ce petit échange assez furibond, nous investissons les locaux à la recherche d’une personne ressource. C’est ainsi que nous avons arpenté les couleurs sombres paradoxalement et lugubre de cet édifice qui donne sur une sorte de hall où se trouvent les caisses (dont deux seulement sont fonctionnelles) et des chaises pour les clients en file d’attente. Là aussi, ce n’est pas le jour des grandes affluences. On peut payer rapidement sa facture sans risque d’y passer la journée.
Le chef d’agence décortique les factures salées
A l’extrémité. Des escaliers qui mènent vers les bureaux des autorités. Dès l’annonce de notre présence par la secrétaire, le chef d’agence nous reçoit. Pondéré, il nous reçoit de manière très affable. La cinquantaine dépassée, Cheikh Bitèye est certainement originaire de Kaolack. Il est trahi par ses dents dont la blancheur a cédé la place à la couleur marron pour excès de fluor. De taille élancée, le maître des lieux a bien respecté le vendredi avec ses habits traditionnels d’un blanc immaculé. Il ne semble guère être ébranlé par le courroux des imams et notables de Guédiawaye.
«Les imams sont libres de revendiquer et de réclamer la réduction du prix de l’électricité. Seulement, c’est l’Etat qui fixe les tarifs et non la Sénélec. Elle ne fait qu’appliquer les règles fixées par l’Etat», se dédouane le chef d’agence. Il a, ensuite, expliqué que «l’augmentation est intervenue en période de grande chaleur (août- septembre). Au moment où les clients ont tendance à utiliser beaucoup de matériels qui consomment aussi de grandes quantités d’énergie».
Désinformation à Rufisque
Cheikh Bitèye a, naturellement, été interpellé sur le fonctionnement de l’agence depuis l’éclatement de ce mouvement et son impact sur leur travail. Il minimise et rassure. «Pour ce qui concerne le fonctionnement de l’agence, les activités vont bon train. Les clients viennent régulièrement payer, les agents font leur travail c'est-à-dire les relevés de compteur, la distribution de factures, les entretiens, les coupures entre autres», indique-t-il. Avant de préciser : «Il y a de la désinformation dans l’affaire de l’agent qui aurait échappé à un lynchage à Rufisque (28km) parce qu’il était venu pour des coupures. Il ajoute que «l’agence de Rufisque n’a pas effectué de coupure depuis deux mois». En ce qui concerne la présence des éléments du GMI, le chef d’agence rétorque que c’est simplement pour se prémunir.
Les imams ont commencé par la négociation
A quelques kilomètres de ce mini centre ville de la banlieue, la Sénélec Daroukhane. Une zone quasi marécageuse et assez difficile d’accès. Elle jouxte le terminus des minicars TATA les lignes 33 et 36.
Cette filiale de la Sénélec est certainement un bureau mais pas une agence du fait de sa taille. Ici, la sécurité est à son comble. Il faut vraiment montrer patte blanche pour accéder à l’intérieur. Les bureaux sont presque vides. Les clients se comptent du bout des doigts. Même le maître des céans est absent.
C’est ainsi que nous avons fait la connaissance du chef du service commercial de l’agence, Alassane Ndour. Très remonté contre ce mouvement, il tempère quelques petites minutes avant de passer à l’attaque. «Le mouvement des imams est une chose qui dépasse».
Alassane Ndour tente, en effet, de donner le vrai visage de ces imams. «Ce n’est pas la première fois que ses vieux disent qu’ils ne vont pas payer leur facture. Ils sont venus nous voir, bien avant leur marche. Nous les avons reçu en réunion et nous leur avons expliqué la nouvelle grille tarifaire fixée par l’Etat et non par la Sénélec».
Colère des agents
Le chef du service commercial de l’agence Daroukhane rassure sur la sécurité de leurs agents à la suite des menaces de lynchage des agents de la Sénélec par les populations. «Les agents ne nous ont signalé aucun désagrément lié à leurs activités, tout marche bien, les clients viennent régulièrement payer leur facture»
Notre entretien a été interrompu par un agent qui en veut sérieusement aux imams et notables. Il a ouvertement fustigé l’attitude de ces imams. «Ce sont des retraités qui n’ont plus les moyens pour gérer leur maison ni de payer des factures de courant. Ils sont venus à plusieurs reprises ici en réunion pour une réduction de leur facture. Maintenant que cela n’a pas abouti, ils ont été faire ces mouvements. S’ils avaient réussi à obtenir gain de cause, on ne les entendrait pas», clame l’agent. Et de fulminer : «ils peuvent demander une réduction du prix et en retour refuser de payer les factures. Ce n’est pas sérieux !» fulmine
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