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Sénégal - Meurtres, agressions et violences: la population de la banlieue panique, la police aurait-elle démissionnée?

Les populations de la banlieue ne dorment plus du sommeil du juste. Les jours passent, les meurtres se comptent. En l’espace d’un mois presque trois assassinats ont été notés. Le boutiquier, Amadou Woury Ba, un jeune à Thiaroye et Ndèye Cheikh Ndiaye ce mercredi. Dans la banlieue, la police aurait-elle démissionnée ? Ne serait-elle plus à mesure d’assurer la sécurité des biens et des personnes ?



Sénégal - Meurtres, agressions et violences: la population de la banlieue panique, la police aurait-elle démissionnée?
L’accession de Macky Sall à la tête du Sénégal a coïncidé avec la recrudescence des agressions dans la banlieue. Dans un intervalle d’une semaine, des personnes ont été sauvagement tuées tandis que d’autres entre Pikine, Guédiawaye, Parcelles assainies, Grand Yoff (le mur du collège Hyacinthe Thiandoum) des gens sont dépouillés de leurs biens et blessés.

Amadou Woury Bâ a été agressé la semaine dernière. Ce dernier a été poignardé par des agresseurs dans la région du coeur. Le drame s'est produit au niveau du Technopole à Pikine rue 10. Hier, la dame Ndeye Cheikh Ndiaye a été retrouvée morte, toute nue. La scène a eu lieu au quartier Darou, dans la commune de Pikine Ouest, à rue 10. D'après son mari, elle aurait reçu des coups de couteaux. Conscientes du danger qui s'est installé dans la banlieue, avec une insécurité grandissante, les populations elles, ont décidé de "se barricader". Car, les commentaires vont bon train au quartier Darou. "C'est du jamais vu tout cela. Certes il y a avait des cas d'agression, mais ce genre de meurtre est enregistré pour la première fois", déclare R. B.
Au lendemain du meurtre de Ndéye Cheikh Ndiaye, la principale question, qui taraude les esprits, est "la protection avant tout".

"Nous ne pouvons plus dormir les yeux fermés. Les bandits sont là et la police semble être impuissante face à eux", tonne ce vieux, qui a préféré gardé l’anonymat.

Les gargotières, les commerçants entre autres personnes n’ont pas manqué d’étaler leur courroux. Bassine sur la tête, Khady Fall a fait savoir que "depuis la fin de la campagne, les meurtres ont repris". Pour elle, "la police n'a pas assez d'hommes pour traquer les malfaiteurs et les bandits".
Ya Fatou Diop, gargotière à Pikine tally boumack a avancé : "il est rare de voir une personne qui ne circule pas avec un objet contondant. Tous les jeunes ont des armes sur eux. Et pour en avoir le cœur net, il suffit de traîner dans la rue à partir ou au-delà de 21h, heure à laquelle les séances de lutte (Mbapatt) prennent fin ou les matchs de football".

Même son de cloche chez Issa Mbaye. Rencontré dans le même quartier, il a indiqué que "les bars qui pullulent dans la banlieue y sont beaucoup pour quelque chose. C’est le nid des voyous qui ont installé la terreur dans ce quartier. Personne n'ose sortir au-delà de 19 heures de peur de passer au trépas.

A Djiddah Thiaroye kao, Wakhinane et Médina Gounass, les complaintes sont les mêmes. Ce sont les délégués des quartiers de Wakhinane Nimzatt qui lancent un cri d'alerte. "Le commissariat est en chantier depuis 7 ans. Il est devenu le repère des bandits, des malfaiteurs et des jeunes délinquants. Les rues sont désertes à certaines heures car personne n'ose sortir pour prendre l'air" soutient Amidou Diallo, délégué de quartier de la cité Air Afrique.

Mère Khady a abondé également dans le même sens. Elle a indiqué que "nos enfants ne sont pas envoyés à la boutique parce qu’en le faisant, on est angoissé à suffisance le temps de leur retour. Avant la campagne électorale pour la présidentielle de 2012, il y avait une accalmie. Les populations vaquaient paisiblement à leurs occupations. Tel n'est plus le cas".

«Le nombre de commissariat doit être augmenté. Les limiers ne sont pas outillés pour les traquer tous", a affirmé un jeune qui a requis l'anonymat. Ainsi, la solution pour certains, c'est de s'armer au maximum et de parer à toute éventualité d'attaques ou d’agressions.
Abdoul K. Diop (Correspondant dans la banlieue)

Abdoul K. Diop (Correspondant dans la banlieue)

Vendredi 20 Avril 2012 - 04:00


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