Le démarrage de la campagne pour les élections législatives du 31 juillet a coïncidé avec le jour de la Tabaski le dimanche 10 juillet. Cela n’empêche le rituel à la télévision nationale (RTS) a été respecté avec le passage des huit coalitions engagées dans la course. Comme s’ils s’étaient passés le mot, tous les têtes de listes et représentants de partis ont partagé leur déclaration sur la page Facebook et comptes sociaux de leurs coalitions respectives. Ils ne se contentent pas seulement de diffuser les éléments passés à la RTS, ce sont les meetings, les caravanes ou visites de proximité qui sont passés en live pour certains alors que d’autres préfèrent mettre simplement des images (photos et vidéos) de leur virée électorale.
Cette nouvelle trouvaille des politiques se justifie de plusieurs façons. En effet, Mountaga Cissé, expert en nouveaux médias et formateur au Cesti est d’avis que «les réseaux sociaux sont plus accessibles et faciles à utiliser que l'on soit de l'opposition ou du pouvoir. Le fait pour eux de passer par les réseaux sociaux leur permet non seulement de dépenser moins, mais aussi de toucher un public qui n'utilise pas les médias classiques. Les réseaux sociaux permettent aux candidats d'être en contact direct avec leurs militants et potentiels électeurs. Ce que les plateformes hors ligne ne permettent pas du tout».
Ibrahima Diallo, journaliste et membre de la Cellule de communication du leader Ousmane Sonko livre la recette. Pour lui, c’est d’abord lié à la cible, à l’époque mais aussi à l’identité du candidat. «Ousmane Sonko est quelqu'un qui est très ouvert sur les réseaux sociaux. En plus, sa cible est particulièrement jeune. Ces gens sont sur Internet, ils y passent quasiment tout leur temps. Ainsi, notre leader peut directement communiquer avec eux à travers ces plateformes et même interagir. La preuve, à travers les commentaires, il y a des échanges et cela contribue à fidéliser et renforcer les liens entre le parti, les militants et sympathisants», a souligné Ibrahima Diallo. Il se dit convaincu que «ce sont des paramètres très importants à prendre en compte. «En plus, Pastef est un parti qui est beaucoup soutenu par la Diaspora. Donc c'est tout à fait normal qu'ils soient tous informés en temps réel des activités de Ousmane Sonko», a-t-il expliqué.
Par ailleurs Ibrahima Diallo semble déjà disqualifié les médias classiques. «Un live Facebook touche beaucoup plus de monde que tout autre medium. La radio a des fréquences limitées, la télé, cela dépend des bouquets dont disposent les gens et de leur habitude de consommation de l’information. Or, internet c'est partout du moment où tu as la connexion. C'est plus par rapport à ce choix que nous faisons des lives», a argumenté le journaliste et membre du parti Pastef.
La situation de la presse sénégalaise est inquiétante. Adama Sow a cité par exemple, le président de l'Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL), Ibrahima Lissa Faye, qui a toujours tiré la sonnette d’alarme sans être écouté ni entendu. «Ibrahima Lissa Faye en parle très souvent mais personne ne l'écoute. La presse sénégalaise est en mode de survie. Aujourd'hui, il n'y a pas un patron de presse qui dort à cause des charges et la perte en termes de revenus».
Au Sénégal, la situation est très compliquée aujourd’hui du fait de la crise structurelle mais aussi de la forte concurrence entre médias et réseaux sociaux du point de vue de la collecte et de la diffusion de l’information». Il pointe du doigt la précarité dans le milieu de la presse qui favorise, selon lui, la facilité et le laxisme noté dans une grande partie des rédactions du pays. Adama Sow est catégorique : «Le journaliste n’a plus le monopole de l'information, il le lui a été arraché et déchiré par les réseaux sociaux qui d’ailleurs sont devenus une principale source d’information».
L’expert en nouveau médias et formateur au Cesti est revenu sur la stratégie de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar. «Ils ont privilégié un canal direct. C'est-à-dire publier des photos bien sélectionnées et les afficher après une activité. Ou bien faire de petits montages de capsules vidéos qui vont être diffusées sur les réseaux sociaux», a-t-il constaté. Par contre, a ajouté Mountaga Cissé, «ce que je n'ai pas constaté qui est quand même une bonne stratégie, mais qu'aucun candidat n'a utilisé, c'est de faire des formats spécifiques par réseau social. Par exemple, en France que cela soit la présidentielle ou les dernières élections législatives, certains candidats ont utilisé des formats de contenus multimédia adaptés pour chaque plateforme. Des contenus Tik tok, Facebook, Instagram alors que ici on prend juste les contenus pour toutes sortes de plateforme ou tout ce qui est média classique. Et c'est ce contenu qui est diffusé un peu partout et malheureusement cela ne donne pas les fruits escomptés».
Cette nouvelle trouvaille des politiques se justifie de plusieurs façons. En effet, Mountaga Cissé, expert en nouveaux médias et formateur au Cesti est d’avis que «les réseaux sociaux sont plus accessibles et faciles à utiliser que l'on soit de l'opposition ou du pouvoir. Le fait pour eux de passer par les réseaux sociaux leur permet non seulement de dépenser moins, mais aussi de toucher un public qui n'utilise pas les médias classiques. Les réseaux sociaux permettent aux candidats d'être en contact direct avec leurs militants et potentiels électeurs. Ce que les plateformes hors ligne ne permettent pas du tout».
La force du digital par rapport au média classiqueLe patron de Digital24, par ailleurs chargé de la Communication de l’Association des Editeurs et Professionnels de la presse en ligne (APPEL) de préciser : «les candidats leaders de opposition en l'occurrence ceux de la Coalition Yewwi Askan Wi ne sont pas investis du point de vue de la loi électorale (Ils étaient investis sur la liste titulaire qui a été rejeté par le Conseil constitutionnel. Ils vont aux élections avec une liste suppléants, NDRL). N’ayant pas de la possibilité de bénéficier d'une prise de parole pendant le journal de la campagne sur la chaîne publique, ils ont trouvé une alternative en passant par les réseaux sociaux. Et puis qu'il n'y a pas de filtre, ni de restriction. C'est un créneau idéal pour eux de s'exprimer». Maintenant, a souligné Mountaga Cissé, en ce qui concerne les stratégies, il y en a plusieurs qui sont différentes en fonction du camp où l'on se retrouve. «Pour ce qui est de la Coalition Yewwi Askan Wi, la même qui a été adoptée en 2019 pour le candidat Ousmane Sonko lors de la présidentielle a été reconduite. C'est-à-dire diffuser en Live Facebook, toutes les manifestations de la coalition. Et cela avait porté ses fruits en 2019», a-t-il rappelé.
Ibrahima Diallo, journaliste et membre de la Cellule de communication du leader Ousmane Sonko livre la recette. Pour lui, c’est d’abord lié à la cible, à l’époque mais aussi à l’identité du candidat. «Ousmane Sonko est quelqu'un qui est très ouvert sur les réseaux sociaux. En plus, sa cible est particulièrement jeune. Ces gens sont sur Internet, ils y passent quasiment tout leur temps. Ainsi, notre leader peut directement communiquer avec eux à travers ces plateformes et même interagir. La preuve, à travers les commentaires, il y a des échanges et cela contribue à fidéliser et renforcer les liens entre le parti, les militants et sympathisants», a souligné Ibrahima Diallo. Il se dit convaincu que «ce sont des paramètres très importants à prendre en compte. «En plus, Pastef est un parti qui est beaucoup soutenu par la Diaspora. Donc c'est tout à fait normal qu'ils soient tous informés en temps réel des activités de Ousmane Sonko», a-t-il expliqué.
Par ailleurs Ibrahima Diallo semble déjà disqualifié les médias classiques. «Un live Facebook touche beaucoup plus de monde que tout autre medium. La radio a des fréquences limitées, la télé, cela dépend des bouquets dont disposent les gens et de leur habitude de consommation de l’information. Or, internet c'est partout du moment où tu as la connexion. C'est plus par rapport à ce choix que nous faisons des lives», a argumenté le journaliste et membre du parti Pastef.
De la crise économique au déficit de confiance et de crédibilitéLe journaliste et spécialiste des médias, Adama Sow, par ailleurs Directeur de la Communication de la Commission de Protection des données à caractère personnel (CDP) situe le problème ailleurs. «Le journalisme est globalement en crise».
La situation de la presse sénégalaise est inquiétante. Adama Sow a cité par exemple, le président de l'Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL), Ibrahima Lissa Faye, qui a toujours tiré la sonnette d’alarme sans être écouté ni entendu. «Ibrahima Lissa Faye en parle très souvent mais personne ne l'écoute. La presse sénégalaise est en mode de survie. Aujourd'hui, il n'y a pas un patron de presse qui dort à cause des charges et la perte en termes de revenus».
Au Sénégal, la situation est très compliquée aujourd’hui du fait de la crise structurelle mais aussi de la forte concurrence entre médias et réseaux sociaux du point de vue de la collecte et de la diffusion de l’information». Il pointe du doigt la précarité dans le milieu de la presse qui favorise, selon lui, la facilité et le laxisme noté dans une grande partie des rédactions du pays. Adama Sow est catégorique : «Le journaliste n’a plus le monopole de l'information, il le lui a été arraché et déchiré par les réseaux sociaux qui d’ailleurs sont devenus une principale source d’information».
Etude croisée des stratégies de YAW/BBYA côté de la crise économique, il y a un déficit de confiance entre les hommes politiques, les populations et les médias. La crédibilité de la presse est mise à rude épreuve. D’ailleurs, a rappelé le spécialiste des médias, «depuis la sortie du premier livre de Sonko, il l'avait dit lors de son déplacement à Paris, que les médias classiques font partie du système et donc du problème. Pastef a su les contourner en mettant en place ce qu'on appelle les médias alternatifs. A tel point qu’aujourd’hui, Sonko peut se passer des médias classiques. Il n'a pas besoin d'eux pour exister ni pour faire passer sa communication. Jotna TV et les médias qui lui sont favorables sont d'une efficacité redoutable qu'on le veuille ou non. C'est cela la nouvelle configuration des médias au tour de la politique au Sénégal».
L’expert en nouveau médias et formateur au Cesti est revenu sur la stratégie de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar. «Ils ont privilégié un canal direct. C'est-à-dire publier des photos bien sélectionnées et les afficher après une activité. Ou bien faire de petits montages de capsules vidéos qui vont être diffusées sur les réseaux sociaux», a-t-il constaté. Par contre, a ajouté Mountaga Cissé, «ce que je n'ai pas constaté qui est quand même une bonne stratégie, mais qu'aucun candidat n'a utilisé, c'est de faire des formats spécifiques par réseau social. Par exemple, en France que cela soit la présidentielle ou les dernières élections législatives, certains candidats ont utilisé des formats de contenus multimédia adaptés pour chaque plateforme. Des contenus Tik tok, Facebook, Instagram alors que ici on prend juste les contenus pour toutes sortes de plateforme ou tout ce qui est média classique. Et c'est ce contenu qui est diffusé un peu partout et malheureusement cela ne donne pas les fruits escomptés».
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