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Sénégal-Retour de Idy au PDS, quelle place pour le fils putatif ?

La question du retour d’Idrissa Seck dans sa famille naturelle se pose de plus en plus avec acuité. Longtemps annoncées, ces retrouvailles tardent à prendre forme. Avec la formation du gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye, Idrissa Seck et ses camarades apparaissent comme des laissé-pour-compte au moment où Karim Wade hérite d’un super ministère.



Abdoulaye Wade et Idrissa Seck (Photo: www.galsentv.com)
Abdoulaye Wade et Idrissa Seck (Photo: www.galsentv.com)
La formation du gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye a eu le mérite de révéler que les négociations Idy-Wade n’ont pas encore abouti. Aucun membre de Rewmi n’est sur la liste des ministres du nouveau gouvernement, malgré les innombrables retouches. En tout cas, même si les relations entre Wade et Idy défient la rationalité, l’absence des partisans du maire de Thiès dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye soulève une nouvelle problématique dans les rapports Wade-Idy.

Toutefois, Abdoulaye Baldé a fait une annonce de taille, juste avant la lecture du décret portant nomination du Premier ministre. Il s’agit du limogeage de 34 ministres d’Etat, ministres conseillers, conseillers spéciaux, chargés de mission etc., tous ayant pignon sur rue à la présidence. Ce lavage à grande eau augure-t-il d’un retour d’Idrissa Seck à ses anciennes prérogatives de ministre d’Etat, directeur de cabinet ? Un poste stratégique qui, du temps de Diouf, avait permis à Ousmane Tanor Dieng de monter en puissance et qu’Idrissa Seck avait abandonné pour la primature. Un poste qui lui a valu ses malheurs d’ancien geôlier de Rebeuss.

Un deal concernant la fusion des deux entités électorales des deux camps avait été scellé. Malgré cet échange de bons procédés face aux caméras, l’installation des conseils municipaux et régionaux a mis à jour des dissensions plus que tenaces. Idrissa Seck et son camp se sont sentis lésés lors de l’installation du bureau de la mairie de Tivaouane. En effet, El Hadji Malick Diop a été réélu à la tête de la mairie de Tivaouane aux dépends de son frère libéral Cheikh Tidiane Diouf.

En réaction à cette petite «trahison», il a imposé son ami Idrissa Camara au nez et à la barbe des «sopistes» à la tête du Conseil régional de Thiès avec l’aide des élus de Bennoo Siggil Senegaal. Ces incivilités ont-elles plombé les retrouvailles au point que Rewmi n’a pas eu sa part du gâteau servi par Souleymane Ndéné Ndiaye ?

Wade avait annoncé la création d’un poste de vice-président qu’il destine aux femmes. Le projet de loi instituant ce poste a été adopté lors du conseil des ministres coïncidant avec la démission du gouvernement de Cheikh Hadjibou Soumaré. Comme l’avait souligné Dansokho, il ne serait pas étonnant qu’Idrissa Seck prenne la place destinée aux femmes. L’instauration d’une vice-présidence cache une volonté d’habituer les sénégalais à une manière de gérer à l’américaine.

Si ce projet se concrétise, en 2012, les partis ou coalitions de parti présenteront des tickets au lieu d’une candidature unique. Cela pourrait permettre au président Wade d’en faire une pierre deux coups : désigner deux dauphins qui auront en main le destin du Sénégal après lui. Un ticket Idrissa Seck-Karim Wade ne devrait pas surprendre quoique le premier ne se reconnaisse aucun autre patron au sein du Pds. Il a bien résumé cette idée dans sa fameuse phrase : «après lui, c’est moi», prononcé lors de la conférence de presse qui a suivi le non-lieu total dont il bénéficie dans l’affaire des chantiers de Thiès.

Idrissa Seck, véritable général sans lieutenants a-t-il vraiment le choix ? A l’issue des élections locales du 22 mars 2009, la plupart des responsables de Rewmi ont perdu leur légitimité politique. Pape Diouf a été supplanté par la furie Aida Mbodj, Oumar Sarr n’a pas réussi son pari de se faire réélire à la tête du Conseil régional de Diourbel, Waly Fall, battu à Dieuppeul, n’a pas survécu à la dynamique Bennoo, Youssou Diagne n’est toujours pas populaire chez lui à Ngaparou et Awa Guèye Kébé continue de faire le mort. Seul Oumar Guèye a sauvé l’honneur de Rewmi en dehors de Thiès.

Cette épuration du palais pourrait être faite en vue de lui laisser de la place. A lui et à sa cohorte de responsables devenus des chômeurs politiques. Mais un tel cas de figure risque d’envoyer Abdoulaye Baldé à la retraite en plus d’être un casus belli entre concrétistes et rewmistes. Hassan Ba, dont le limogeage maintes fois annoncé est désormais renvoyé aux calendes grecques, fait également office d’homme fort au palais. Se laissera-t-il sacrifier sur l’autel des réconciliations ? Rien n’est moins sûr.

Mieux, Viviane Wade et son fils Karim ont fini de démontrer leur animosité envers Idrissa Seck. Le feuilleton des très politiques funérailles de Karine Wade peuvent en attester. Un retour en grâce de l’ancien Premier ministre risque de faire désordre en ces temps de montée en puissance de Karim Wade, le tout nouveau ministre d’Etat, ministre de la Coopération Internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports Aériens et des Infrastructures. Après lecture de cette nouvelle donne politique, force est de constater qu’entre le putatif et le biologique, Wade a choisi le dernier.


Mame Coumba Diop

Jeudi 28 Mai 2009 - 11:38


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