En août, elles serraient la main de Barack Obama, à Washington. Sélectionnées parmi les 500 jeunes leaders africains de la Mandela Washington Fellowship, Selly Raby Kane, 29 ans, et Aissatou Sène, 26 ans, étaient invitées dans la capitale américaine pour représenter le Sénégal avec treize de leurs compatriotes issus de divers horizons. Mais les deux jeunes stylistes ont d’autres points en commun. Elles ont toutes deux lancé leur marque en 2012.
Selly Raby Kane s’est fait remarquer dès 2008 en présentant sa collection, Be Street, lors d’un défilé conceptuel au siège dakarois de la Sénégalaise de l’automobile, métamorphosé pour l’occasion en univers urbain. « On a cassé les codes du défilé de mode classique », raconte la styliste. Quatre ans plus tard, elle créait sa griffe, Seraka. Quant à Aissatou Sène, c’est Baileys, qui, en sponsorisant le premier défilé de la jeune créatrice à l’hôtel des Almadies en 2012, donnera un coup de projecteur sur sa marque : Bélya.
Deux ambassadrices de la mode sénégalaise
« C’est à la suite d’une discussion avec une amie, dans un taxi, que je me suis lancée, avec seulement 40 000 F CFA [60 euros], se souvient Aissatou Sène. Nous sommes allées au marché Sandaga acheter des perles, et j’ai fabriqué des colliers. » Alors que nombre de ses clientes témoignent de l’intérêt pour ses tenues en wax, des modèles qu’elle se fait confectionner par un tailleur local, l’idée lui vient d’étendre la marque Bélya aux vêtements, puis aux chaussures, avec toujours le même concept : mélanger style occidental et tissus traditionnels africains.
Pour la jeune femme, qui fut un temps mannequin et vient d’une famille « où l’on sait dessiner », la mode n’est pas une vocation. « C’était plutôt l’occasion de créer ma propre entreprise ; je ne voulais plus travailler pour quelqu’un », explique Aissatou Sène. Avec les quelques économies prises sur son salaire de responsable d’enseigne d’une grande chaîne de cosmétiques, elle passe la vitesse supérieure grâce aux réseaux sociaux : « Les gens commandaient des robes et des chaussures via notre page Facebook depuis la France et les États-Unis. On a démarré comme ça. » Son ambition ? « J’aimerais être le H&M africain », lâche en souriant Aissatou Sène, qui vient d’ouvrir une nouvelle boutique dakaroise dans le quartier huppé des Almadies et continue de vendre ses créations via internet.
Les Sénégalais ont un problème quand il s’agit de consommer local », déplore Aissatou Sène.
Selly Raby Kane, elle, a cherché sa voie entre droit privé et gestion d’entreprise tout en couvant sa passion pour le stylisme. Elle finit par s’inscrire à Mod’Spe Paris pour un cursus Fashion et Business. Dès son retour au Sénégal, son style avant-gardiste explose. Mêlant ses multiples influences, du cinéma fantastique au street art en passant par l’actualité (elle a un temps envisagé le journalisme), la peinture ou la littérature, elle devient l’une des égéries de la vague arty dakaroise en pleine expansion – « ceux qui voient les choses autrement, résume-t-elle. Nous sommes dans une logique de groupe, nous nous épaulons les uns les autres ».
Selly Raby Kane ouvrira sa boutique dakaroise et son site de vente en ligne début 2016. Sa marque va également être commercialisée en Afrique du Sud, en attendant, espère-t-elle, d’être présente au Ghana et en Côte d’Ivoire.
Un seul et même regret pour ces deux « young african leaders » : que leurs créations semblent plus appréciées à l’étranger que dans leur pays. « Les Sénégalais ont un problème quand il s’agit de consommer local », déplore Aissatou Sène. « Le secteur de la mode est très dynamique au Sénégal, conclut Selly Raby Kane. Et il gagnerait beaucoup à être envisagé comme une véritable industrie. »
source jeuneafrique
Selly Raby Kane s’est fait remarquer dès 2008 en présentant sa collection, Be Street, lors d’un défilé conceptuel au siège dakarois de la Sénégalaise de l’automobile, métamorphosé pour l’occasion en univers urbain. « On a cassé les codes du défilé de mode classique », raconte la styliste. Quatre ans plus tard, elle créait sa griffe, Seraka. Quant à Aissatou Sène, c’est Baileys, qui, en sponsorisant le premier défilé de la jeune créatrice à l’hôtel des Almadies en 2012, donnera un coup de projecteur sur sa marque : Bélya.
Deux ambassadrices de la mode sénégalaise
« C’est à la suite d’une discussion avec une amie, dans un taxi, que je me suis lancée, avec seulement 40 000 F CFA [60 euros], se souvient Aissatou Sène. Nous sommes allées au marché Sandaga acheter des perles, et j’ai fabriqué des colliers. » Alors que nombre de ses clientes témoignent de l’intérêt pour ses tenues en wax, des modèles qu’elle se fait confectionner par un tailleur local, l’idée lui vient d’étendre la marque Bélya aux vêtements, puis aux chaussures, avec toujours le même concept : mélanger style occidental et tissus traditionnels africains.
Pour la jeune femme, qui fut un temps mannequin et vient d’une famille « où l’on sait dessiner », la mode n’est pas une vocation. « C’était plutôt l’occasion de créer ma propre entreprise ; je ne voulais plus travailler pour quelqu’un », explique Aissatou Sène. Avec les quelques économies prises sur son salaire de responsable d’enseigne d’une grande chaîne de cosmétiques, elle passe la vitesse supérieure grâce aux réseaux sociaux : « Les gens commandaient des robes et des chaussures via notre page Facebook depuis la France et les États-Unis. On a démarré comme ça. » Son ambition ? « J’aimerais être le H&M africain », lâche en souriant Aissatou Sène, qui vient d’ouvrir une nouvelle boutique dakaroise dans le quartier huppé des Almadies et continue de vendre ses créations via internet.
Les Sénégalais ont un problème quand il s’agit de consommer local », déplore Aissatou Sène.
Selly Raby Kane, elle, a cherché sa voie entre droit privé et gestion d’entreprise tout en couvant sa passion pour le stylisme. Elle finit par s’inscrire à Mod’Spe Paris pour un cursus Fashion et Business. Dès son retour au Sénégal, son style avant-gardiste explose. Mêlant ses multiples influences, du cinéma fantastique au street art en passant par l’actualité (elle a un temps envisagé le journalisme), la peinture ou la littérature, elle devient l’une des égéries de la vague arty dakaroise en pleine expansion – « ceux qui voient les choses autrement, résume-t-elle. Nous sommes dans une logique de groupe, nous nous épaulons les uns les autres ».
Selly Raby Kane ouvrira sa boutique dakaroise et son site de vente en ligne début 2016. Sa marque va également être commercialisée en Afrique du Sud, en attendant, espère-t-elle, d’être présente au Ghana et en Côte d’Ivoire.
Un seul et même regret pour ces deux « young african leaders » : que leurs créations semblent plus appréciées à l’étranger que dans leur pays. « Les Sénégalais ont un problème quand il s’agit de consommer local », déplore Aissatou Sène. « Le secteur de la mode est très dynamique au Sénégal, conclut Selly Raby Kane. Et il gagnerait beaucoup à être envisagé comme une véritable industrie. »
source jeuneafrique