Sénégal-émeutes à Thiaroye: quatre voitures brûlées

Las de ruminer leur colère les élèves du lycée de Pikine ont manifesté ce mercredi 28 janvier sur la route nationale N°1. Ils ont barré la route, brûlé tout objet sur leur passage, bravé les forces de l’ordre pour dire non à l’ingérence des militaires dans les affaires de leur établissement. Le lycée de Pikine est situé dans l’enceinte de l’ex camp de Thiaroye. Selon le proviseur même les enseignants ne sont pas épargnés. Ils sont très souvent victimes des railleries très déplacées des militaires.



Des émeutes se sont éclatées sur la route nationale n°1 à hauteur de poste Thiaroye. Des élèves manifestent contre l’intervention de l’armée dans le port de leur blouse. Les militaires auraient tabassé un jeune élève qui n’avait pas sa tenue. Ce potache aurait d’ailleurs été gravement blessé par les militaires. D’aucuns parlent même d’un bras cassé. Pour riposter et dire plus jamais cela, les élèves du lycée de Pikine ont, ainsi, brûlé des pneus et des voitures sur l’axe. De vives altercations ont opposées ces lycéens aidés par les jeunes de la localité aux forces de l’ordre. Les manifestants se sont livrés à une véritable guérilla urbaine. Ils ont calciné quatre véhicules et plusieurs pneus.

Ces manifestations ont bloqué, pendant plus d’une heure, toute la circulation au niveau de l’unique porte d’entrée de Dakar. Les éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) dépassés par les événements sont renforcés par la légion de la gendarmerie d’Intervention (LGI) de Mbao. C’est celle-ci qui a finalement ramené le calme dans cette partie de la banlieue de Dakar.

Ces élèves sont du lycée de Pikine situé dans l'enceinte de l’ex-camp militaire de Thiaroye qui abrite maintenant en plus du camp un lycée, une école élémentaire, un marché.

Le proviseur du lycée de Pikine, Abdou Salam Dème a témoigné au micro de nos confrères de la RFM que les militaires en faction aux différentes portes du camp ont souvent des bisbilles avec les élèves et les enseignants. «Ce sont des agressions physiques et verbales. Ce climat règne ici depuis des années. Alors aujourd’hui, cela a débordé. Nous avons été voir les autorités militaires du camp pour leur porter les griefs des élèves. Elles ont fait savoir que ce sont des militaires de grade inférieur qui s’adonnent à ce genre de pratiques et sont difficilement raisonnables», a déclaré le proviseur du lycée de Pikine. Selon Abdou Salam Dème, «même les professeurs font les frais des caprices des militaires parce que faisant objet de brimades et d’insultes.

Ibrahima Lissa Faye

Mercredi 28 Janvier 2009 12:35


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