Sénégal : la problématique du maintien des filles à l'école

Ce jeudi 9 janvier 2025, la Première Dame du Sénégal, Marie Khone Faye, a présidé au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio la Journée nationale de l'éducation des filles. Cet événement a été l'occasion de réfléchir sur la valorisation de l'enseignement des filles, tout en lançant les campagnes "Le Sénégal éduque ses filles" et "Initiative Priorité égalité".



L'une des priorités majeures de cette journée est l'instauration d'une éducation inclusive, ouverte à toutes les filles, quel que soit leur milieu d'origine. En 2022, le Sénégal a enregistré un taux de scolarisation des filles de 99 %, contre 71 % pour les garçons. Si ce chiffre est prometteur, un défi majeur reste celui du maintien des filles à l'école. De nombreuses filles abandonnent leurs études en raison de la pauvreté ou des mariages précoces, un phénomène récurrent dans certaines régions du pays.

Au cours de la cérémonie, les obstacles à l'éducation des filles ont été largement abordés, notamment le viol, la violence, les problèmes de transport dans certaines villes et le manque d'infrastructures scolaires. Face à ces défis, l'État du Sénégal a fait de l'éducation des filles une priorité nationale, signant des conventions internationales et régionales pour renforcer les mesures de soutien et d'accompagnement. Un cadre juridique a également été mis en place pour favoriser le maintien des filles à l'école.

Des avancées législatives et constitutionnelles pour l'éducation des filles
Anna Sow, chef du bureau Genre à la Direction de l'enseignement moyen secondaire général, a rappelé que la Constitution sénégalaise garantit l'égalité de tous les citoyens en droit, sans discrimination de sexe. Elle précise que le droit à l'éducation pour tous s'inscrit pleinement dans la dynamique des objectifs de développement durable (ODD). La loi d'orientation du 16 février 1991 sur l'éducation nationale renforce cette approche, soulignant que l'éducation nationale doit être démocratique et offrir des chances égales de réussite à tous les citoyens.

Cependant, malgré les avancées notables dans l'accès à l'éducation des filles, le Sénégal fait face à un faible taux de maintien, particulièrement dans le cycle moyen. En 2023, le taux brut de scolarisation était de 57,2 % au cycle moyen, mais le taux de maintien ne s'élevait qu'à 45,2 %. Ces chiffres montrent qu'il reste encore un long chemin à parcourir pour garantir que les filles puissent poursuivre leurs études jusqu'à la fin de leur cycle scolaire.

Lutter contre le décrochage scolaire : une priorité absolue

L'une des principales préoccupations soulevées lors de cette journée était l'identification des causes du décrochage scolaire des filles et la recherche de solutions pour y remédier. Selon Anna Sow, il est impératif de comprendre les raisons qui poussent les filles à abandonner l'école pour mettre en place des solutions adaptées. Ces solutions doivent permettre aux filles de poursuivre leur scolarité et d'atteindre leur plein potentiel.

Les organisations féminines, quant à elles, insistent sur l'importance de maintenir les filles à l'école plutôt que de simplement les inscrire en classe. Elles soulignent qu'il est fondamental de créer des conditions favorables pour que les filles puissent rester à l'école et y réussir, plutôt que de les laisser décrocher en cours de route.

La Journée nationale de l'éducation des filles a été placée sous l'égide du ministre de l'Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, et a été marquée par l'engagement de la Première Dame, Marie Khone Faye, en tant que marraine de l'événement. Cet événement a permis de sensibiliser les acteurs gouvernementaux et la société civile à l'importance de l'éducation des filles et à la nécessité de soutenir ces initiatives pour un avenir plus égalitaire.
 

Babou Diallo

Jeudi 9 Janvier 2025 17:29


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