Sénégal : les domestiques frappées par la crise

La crise est dans le milieu des domestiques. Avec la hausse répétitive des denrées de première nécessité, les bonnes ont, elles aussi, décidé de revoir à la hausse leur prestation. C’est ainsi qu’après la tabaski, de rudes marchandages sont notés entre ces domestiques et leur potentiel employeur.



Des filles à la recherche du travail en regroupement dans la rue
Elles sont nombreuses ces domestiques qui errent dans les rues de Dakar à la recherche du travail. En groupe ou en solo, ces «bonnes» tapent à toutes les portes des maisons, dans l’espoir de trouver un ou une patronne capable de les engager.

Sal temps pour les bonnes. Elles sont revenues de la tabaski en faisant monter les enchères. Or, avec la conjoncture beaucoup de ménages ont de plus en plus des difficultés à leur payer ces prix qu’elles souhaitent. Au rond point Liberté 6. Ils sont près d’une centaine de domestiques. Elles attendent d’éventuels clientes ou clients en cette fin du mois de décembre.

Ndeye Diouf, la vingtaine dépassée est de ce lot. De retour depuis une semaine à Dakar, cette native de khombole (région de Thiès) espère trouver du travail. «J’ai eu à discuter avec des clients, mais on n’a pu trouver un accord sur le prix. Le salaire (35000FCFA) que je demande semble trop élevé selon les clients. Ils me proposent entre (20000 et 25000FCFA) alors que je dois payer le courtier, ma location et satisfaire mes besoins», argue Ndèye Diouf. Pour ce montant, elle dit ce qu’elle est capable d’apporter à son employeur. «Je suis capable de gérer toute seule une maison», expliqué-t-elle.

Le courtier dont parle la jeune fille est un homme, d’une quarantaine d’année. Il reçoit les clients et discutent avec eux. En fonction des besoins exprimés mais aussi des tâches à faire, il met en rapport ce client avec une de ses protégées. Toutefois, le monsieur que nous avons abordé avec insistance n’a pas voulu échanger avec nous.

A coté de celles qui sont au rond point Liberté 6 en train d’attendre, d’autres préfèrent plutôt se déplacer de porte en porte. Juste derrière la mosquée qui donne sur le terminus Liberté 5, cinq jeunes filles se déambulent et font du porte à porte.

Habillées entre autres de tissus du genre «wax», «Khartoum, tissu léger» en grand boubou, ou de jupe jeans et d’un body, ces filles sont à la recherche du travail. Nous les suivons quelques minutes. Histoire de connaître leurs techniques de marketing. Arrivé à une maison en étage, peinte aux couleurs gris blanc, le groupe tombe sur une dame qui cherche une domestique. Alors elles embraient la discussion avec une de ces filles du nom de Ndama.
-«quels sont vos aptitudes ».
-«Je peux laver la vaisselle, balayer, nettoyer les W.C etc. Ce que je ne fais pas par contre, c’est la cuisine et le linge», rétorque Ndama.
-«Et pour combien ?», interroge la potentielle employeuse.
-«30000fcfa»
-«C’est trop cher ! Je paie 20000f».
Cette offre de la dame ne convient pas à Ndama. Ce qu’elle lui fait savoir poliment avant d’aller taper à d’autres portes.

«Leurs prix sont élevés et elles ne te satisfont pas dans le travail. Elles vont encore traîner pendant des jours avant de se décider à travailler», rouspète la dame.


Ndèye Maty Diagne (Stagiaire)

Dimanche 28 Décembre 2008 16:55


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