Au Sénégal, malgré la campagne agricole 2022-2023 caractérisée par une pluviométrie abondante, « la production agricole n’a pas été abondante à travers plusieurs départements ». Parmi eux, les départements de Diourbel, Fatick, Thiès, Kaolack, Kaffrine, Birkilane, Louga, Kébémer et Rufisque où les prix des céréales et légumes ont connu une hausse respectivement de 56% et 59% par rapport à la moyenne des 5 dernières années, si l’on en croît au Cnsa. Selon la structure, « la situation alimentaire des ménages pourrait encore se dégrader ». Une situation qui met le Sénégal dans l'obligation d'améliorer sa politique agricole.
Interrogé sur cette dégradation de la situation alimentaire au Sénégal, le directeur des études du Centre de recherches économiques appliquées (CREA), Professeur Thierno Thioune, a pointé du doigt « notre modèle alimentaire » qui est, selon lui, « encore vulnérable et fragile ».
Il est d'avis que « c’est ce qui laisse apparaître, malgré les productions records obtenues, et l’ensemble des indicateurs économiques qui montrent que des investissements sont faits, qu’il y a encore une certaine couche (plus de 86 mille personnes) qui risque d’être frappée par un difficile accès à l’alimentation. Qui est un principe de base de toutes les conditions qui permettent de vivre ».
Lors du deuxième sommet sur la souveraineté alimentaire ( Dakar 2), tenu du 25, 26 et 27 janvier, au Centre International de conférence Abdou Diouf (Cicad) , le président de la République Macky Sall a fait savoir que pour avoir une agriculture durable et résiliente, il faut consommer africain. C’est-à-dire, « consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons ».
Abondant dans le même sens, Pr Thioune, Maître de Conférences Titulaire en Economie, a déclaré que si le Sénégal a une sécurité alimentaire dégradante, « c’est, premièrement, parce qu’on n’a pas encore dressé notre modèle alimentaire. C’est-à-dire, nous ne produisons pas ce que nous mangeons et nous ne mangeons pas ce que nous produisons ».
« Deuxièmement, a-t-il poursuivi : Nous ne transformons pas les productions records à l’interne. Par exemple, le mil n’est pas transformé en besoin. Aujourd’hui, le blé devait avoir un substitut. C’est le mil qui devait constituer de substitut le blé ukrainien ».
« Malheureusement, nous n’arrivons pas à transformer de manière substantielle le mil en blé. Nous ne produisons pas assez de céréales qui entrent dans notre modèle alimentaire et même le riz nous en important encore malgré les productions dans les vallées », a-t-il regretté.
« Renforcer la recherche des variétés ». Telle est, selon notre interlocuteur, l’une des solutions pour éradiquer cette crise alimentaire qui touche plus d’un million de personnes au Sénégal et 205 millions de personnes à travers le monde, selon le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2O22.
Pour se faire, a-t-il proposé : « Il faut très rapidement aller vers un investissement massif dans le secteur agricole notamment la question de la maîtrise de l’eau. Parce qu’il est inadmissible que l’agriculture ne dépende que de la pluie alors que le Sénégal est une zone côtière avec une pluviométrie élevée. On s’arrête à ne cultiver que trois mois alors qu’on pouvait cultiver toute l’année ».
Aussi, a-t-il argué, « il faudra aussi renforcer la recherche pour qu’il y ait plus de variétés moins gourmandes en eau mais qui donnent plus de rendement parce que nous n’avons pas encore atteint le niveau de rendement ».
Le président de la République sénégalais, abordant la question de la modernisation de l’agriculture lors du sommet Dakar2, a estimé que : « le premier intrant de l'agriculture, c'est le foncier. Et, pour éviter de nouvelles conflits, il faut aménager de nouvelles terres au-delà des villages existants».
Interrogé sur cette dégradation de la situation alimentaire au Sénégal, le directeur des études du Centre de recherches économiques appliquées (CREA), Professeur Thierno Thioune, a pointé du doigt « notre modèle alimentaire » qui est, selon lui, « encore vulnérable et fragile ».
Il est d'avis que « c’est ce qui laisse apparaître, malgré les productions records obtenues, et l’ensemble des indicateurs économiques qui montrent que des investissements sont faits, qu’il y a encore une certaine couche (plus de 86 mille personnes) qui risque d’être frappée par un difficile accès à l’alimentation. Qui est un principe de base de toutes les conditions qui permettent de vivre ».
Lors du deuxième sommet sur la souveraineté alimentaire ( Dakar 2), tenu du 25, 26 et 27 janvier, au Centre International de conférence Abdou Diouf (Cicad) , le président de la République Macky Sall a fait savoir que pour avoir une agriculture durable et résiliente, il faut consommer africain. C’est-à-dire, « consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons ».
Abondant dans le même sens, Pr Thioune, Maître de Conférences Titulaire en Economie, a déclaré que si le Sénégal a une sécurité alimentaire dégradante, « c’est, premièrement, parce qu’on n’a pas encore dressé notre modèle alimentaire. C’est-à-dire, nous ne produisons pas ce que nous mangeons et nous ne mangeons pas ce que nous produisons ».
« Deuxièmement, a-t-il poursuivi : Nous ne transformons pas les productions records à l’interne. Par exemple, le mil n’est pas transformé en besoin. Aujourd’hui, le blé devait avoir un substitut. C’est le mil qui devait constituer de substitut le blé ukrainien ».
« Malheureusement, nous n’arrivons pas à transformer de manière substantielle le mil en blé. Nous ne produisons pas assez de céréales qui entrent dans notre modèle alimentaire et même le riz nous en important encore malgré les productions dans les vallées », a-t-il regretté.
« Il faut renforcer la recherche pour qu’il y ait plus de variétés moins gourmandes en eau »
« Renforcer la recherche des variétés ». Telle est, selon notre interlocuteur, l’une des solutions pour éradiquer cette crise alimentaire qui touche plus d’un million de personnes au Sénégal et 205 millions de personnes à travers le monde, selon le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2O22.
Pour se faire, a-t-il proposé : « Il faut très rapidement aller vers un investissement massif dans le secteur agricole notamment la question de la maîtrise de l’eau. Parce qu’il est inadmissible que l’agriculture ne dépende que de la pluie alors que le Sénégal est une zone côtière avec une pluviométrie élevée. On s’arrête à ne cultiver que trois mois alors qu’on pouvait cultiver toute l’année ».
Aussi, a-t-il argué, « il faudra aussi renforcer la recherche pour qu’il y ait plus de variétés moins gourmandes en eau mais qui donnent plus de rendement parce que nous n’avons pas encore atteint le niveau de rendement ».
Le président de la République sénégalais, abordant la question de la modernisation de l’agriculture lors du sommet Dakar2, a estimé que : « le premier intrant de l'agriculture, c'est le foncier. Et, pour éviter de nouvelles conflits, il faut aménager de nouvelles terres au-delà des villages existants».
« L’Etat doit encadré le foncier agricole »
Pour Pr Thioune, « l’Etat a cette responsabilité de permettre à toutes les populations d’avoir accès aux produits issus de notre agriculture et de notre élevage de qualités et de bon marché ». Et, a suggéré le Professeur : « Pour cela, il faudrait réorganise, dans le cadre de la réforme foncière, l’accès des terres aux agricultures. Il ne faut pas que les terres n'aillent aux non-agriculteurs. L’Etat doit encadré le foncier agricole ».
Encore que, a-t-il rappelé : « l’Etat doit mettre en place une politique de modernisation du secteur agricole à travers un renforcement de la mécanisation, mais également de la disponibilité d’outils technologiques pour permettre d’augmenter les rendements ».
La contractualisation agricole, une solution pour éviter cette crise alimentaire
Autre levier pour apporter solution à cette crise alimentaire qui menace plus de 86 mille sénégalais, c'est « le financement ».
Le directeur du CREA a invité l'Etat à mettre en place « un mécanisme de financement à travers ces banques dédiées, la banque agricole fait de son mieux, mais il faut renforcer et élargir les mécanismes de financement et d'assurance pour aller vers ce qu'on appelle la contractualisation agricole ».
Avant de conclure en appelant les acteurs du secteur à aller vers l'agrobusiness. « Il faut une réforme systémique du secteur agricole pour que l'agriculture apporte sa contribution parce qu'il faut aller vers l'agrobusiness à travers la transformation pour internaliser la chaine de valeur agricole ».
« Dans les décennies à venir, le Sénégal devra produire plus pour malgré la menace que fait peser le dérèglement climatique sur les rendements ».
Dans un document intitulé : « L’Avenir de l’Agriculture au Sénégal : 2030-2063 », le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), a informé qu’un atelier Régional 2020, a permis d’approfondir l’analyse et déterminer les enjeux actuels et futurs (quantifiés), et les dynamiques de transformation des agricultures des 7 pays concernés : le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau et le Cap Vert (Cabo Verde) pour aboutir à différents scenarii d’engagement des gouvernements, du secteur privé et des organisations paysannes.
Les résultats obtenus de l’étude des défis et opportunités ont permis de souligner que « le Sénégal devra relever des défis importants pour assurer sa sécurité alimentaire et améliorer le revenu de sa population en expansion et en urbanisation rapide ».
Il s’agira, selon le document exploité par PressAfrik, « non seulement de produire plus pour plus malgré la menace que fait peser le dérèglement climatique sur les rendements et leur régularité, mais aussi de produire mieux (en qualité et en diversité des produits) tout en ménageant les ressources naturelles. Les revenus du travail agricole et non agricole devront augmenter pour assurer la sécurité alimentaire, et sortir les populations vulnérables de la pauvreté ».
Aussi, informe le FIDA, « une agriculture performante contribue à une amélioration de la sécurité alimentaire par un accroissement de la productivité sur des bases durables, la disponibilité alimentaire et des recettes d’exportation ; un approvisionnement alimentaire stable ; un accroissement des revenus agricoles qui a un effet levier sur toute l’économie rurale ».
Une politique agricole s'avère plus que importante. « La politique agricole doit alors s’ajuster et évoluer vers une politique alimentaire intégrée qui, en plus d’aider les producteurs à répondre à la demande de produits primaires, améliore la performance des entreprises agroalimentaires pourvoyeuses d’emplois», a souligné le FIDA.
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