Edward Mpagi, 60 ans, marche difficilement en s’appuyant sur sa canne. En 1982, cet Ougandais a été condamné à mort pour meurtre. Il a passé 18 ans en prison avant d’être innocenté et aujourd’hui, il voyage partout dans le monde pour témoigner : « Je m'attendais à être exécuté à tout moment. Quand il y avait du mouvement dans la prison, on pensait qu'il y aurait une exécution. Il y en a eu 5 pendant ma détention et on se demandait : qui est le prochain ? Est-ce que c'est moi ? Pendant 18 ans, j'ai vécu dans l'angoisse. »
Dix-sept pays sont abolitionnistes, vingt-trois respectent un moratoire. Pour Sylvie Kayitesi Zainabo, présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), il faut un texte spécifique : « Nous avons besoin d’un texte légal au niveau régional qui pourrait compléter la Charte africaine qui n’est pas explicite sur le plan de la peine de mort et qui permettra aussi aux Etats de ne pas réintroduire la peine de mort dans les textes nationaux. »
Le Bénin fait partie des abolitionnistes depuis 2012, mais pour Clément Sètondji Capo-Chichi d’Amnesty International, il reste à faire : « Notre code pénal continue de maintenir des dispositions relatives à la peine de mort. L’abolition n’est pas encore totale puisque nous avons encore treize condamnés à mort dans les prisons du Bénin qui attendent de voir leur peine commuer. » Et à travers le continent, il y aurait plusieurs milliers de prisonniers dans les couloirs de la mort.
Source : Rfi.fr