Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un financement de 42 millions de dollars qui aidera à offrir des services de santé et de nutrition essentiels - et souvent salvateurs - à des milliers de femmes et d’enfants au Sénégal, notamment dans les ménages les plus pauvres du pays.
Le nouveau projet Santé et nutrition, qui s’appuie sur les progrès remarquables enregistrés au Sénégal dans la lutte contre la malnutrition chronique — permettra de s’attaquer à d’autres problèmes tels que l’insuffisance pondérale à la naissance et l’anémie ferriprive chez les femmes enceintes et les enfants. Il aidera également à accroître le nombre d’accouchements médicalisés et la proportion de femmes enceintes qui passent au moins quatre visites médicales prénatales, ainsi qu’à élargir l’accès aux moyens de contraception modernes.
Outre le crédit de 20 millions de dollars (9 milliards 600 millions de FCFA environ) accordé par la Banque mondiale par le biais de l’Association internationale de développement (IDA)*, le projet a reçu plus de 22 millions de dollars (10 millards 500 millions de FCFA) de dons du Fonds fiduciaire pour l’innovation axée sur les résultats en matière de santé, qui est financé par le Royaume-Uni et la Norvège et vise à améliorer les résultats dans le domaine de la santé.
« Le Sénégal a déjà réussi à réduire sensiblement la mortalité infantile en luttant contre la malnutrition et le paludisme chez les enfants, mais la mortalité maternelle est restée quasiment inchangée », a déclaré Vera Songwe, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal. « Le nouveau projet encouragera les femmes enceintes à se faire suivre pendant leur grossesse et à accoucher dans un établissement de santé, tout en garantissant leur accès à des services de qualité. »
Le projet couvrira six régions administratives (Kaffrine, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor), soit une population totale de 3,5 millions de personnes. Il se distingue par le fait qu’il privilégie l’octroi de financements basés sur les résultats, suivant une approche qui consiste à rémunérer les établissements de santé en fonction des résultats effectivement obtenus, à encourager les agents de santé à fournir des services de qualité, et à améliorer la gestion d’ensemble.
Il permettra également au gouvernement sénégalais de poursuivre son programme de subventionnement des services de santé et de nutrition dans le cadre de la Couverture maladie universelle. Les activités qui seront financées comprennent notamment la formation du personnel et la mise en place de systèmes d’information, l’adoption de dispositions institutionnelles pour le Fonds d’équité et la mise en œuvre du système de bons de santé maternelle pour encourager les femmes appartenant à des ménages pauvres à se faire soigner.
« Nous espérons que ce projet aidera le Sénégal à améliorer l’accès des pauvres aux services de santé et à accélérer la réalisation de tous les objectifs du Millénaire pour le développement concernant la santé d’ici l’échéance de 2015 — réduction de la mortalité infantile, amélioration de la santé maternelle et lutte contre les maladies transmissibles », a indiqué Christophe Lemière, Spécialiste senior des questions de santé à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet.
L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, est chargée d’aider les pays les plus pauvres du monde en leur accordant des financements sans intérêt et des subventions pour la mise en œuvre de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 82 pays les plus déshérités de la planète, dont 40 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA apportent un changement positif dans la vie de 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 108 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et a atteint en moyenne 16 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.