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«Si ce ne sont pas les balles et les bombes, c’est la famine qui tue au Soudan»

C’est le titre violent et volontairement provocateur du dernier rapport du Conseil norvégien des réfugiés (NRC) au Soudan. Plus de 500 jours de guerre, un pays en ruine, l’agriculture à l’arrêt et toujours plus de déplacés. L’organisation fustige aujourd’hui les chefs de guerre qui ne respectent aucune règle internationale des conflits.



« C'est la plus grosse crise alimentaire au monde en ce moment », déclare Mathilde Vu, responsable plaidoyer pour le Conseil norvégien des réfugiés au Soudan, au micro de Guillaume Thibault. « Je dirais même qu'on est dans le gouffre. On a la moitié de la population, soit 25 millions de personnes, qui souffre de la faim. »
 
Une crise humanitaire sans précédent
« C'est aussi la plus grande crise de déplacés, avec 10 millions de personnes en fuite », poursuit-elle. « La moitié du pays est détruite, avec des infrastructures en ruine, et des gens qui, sous les tirs d'obus, sont obligés de fuir à pied leur foyer. »
 
Le rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés souligne que la destruction systématique des infrastructures agricoles et des marchés a gravement perturbé les chaînes d'approvisionnement alimentaire, coupant de nombreuses zones rurales de leurs sources essentielles de nourriture. En parallèle, l'accès des organisations humanitaires est sévèrement limité par les combats et les attaques contre les convois, aggravant encore la famine.
 
Pour Mathilde Vu, les parties en guerre ont sciemment ignoré les « principes fondamentaux du droit international humanitaire », menant des batailles au cœur des villes, dans des quartiers résidentiels, détruisant des infrastructures essentielles telles que des marchés, des usines et des champs agricoles.
 
Risques de malnutrition chronique
Ces violations répétées des règles de la guerre ont non seulement plongé le pays dans le chaos, mais ont également provoqué une famine généralisée. Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés avertit que les conséquences à long terme de cette crise seront désastreuses, surtout pour les enfants, qui risquent de souffrir de malnutrition chronique. Par ailleus, 2,5 millions de personnes pourraient mourir de faim d'ici à la fin septembre, dont 220 000 enfants, selon l'ONU.
 
« Si ce ne sont pas les obus ou les tirs qui tuent, ce sera la faim » conclut la responsable plaidoyer.

RFI

Mercredi 4 Septembre 2024 - 11:55


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