La jeune femme avait attrapé Ebola dans l'est du pays, là où l'épidémie fait rage. Soignée à Freetown depuis quatre jours, ses parents avaient perdu patience et l'avaient forcée à quitter l'hôpital. Les autorités avaient alors lancé des avis de recherche. L'apprentie coiffeuse avait été repérée dans sa région d'origine. Convaincue de se faire soigner, le virus l'a finalement tuée avant qu'elle n'arrive à un centre de santé.
Un scénario qui n'étonne pas Walter Lorenzi, directeur du bureau de MSF-Belgique en Sierra Leone. « Il arrive qu’on n’explique pas toujours ce qu’on vous fait à l’hôpital donc les gens ne comprennent pas pourquoi ils doivent attendre aussi longtemps. Actuellement, il n’y a que deux laboratoires. Le plus proche se trouve à cinq heures de route, ça fait un temps infini. Si les gens ne sont pas éduqués ou formés à les informer, on peut perdre patience. C’est dramatique, mais ça s’explique », assure Walter Lorenzi.
« Il faut au moins un laboratoire en plus dans le pays »
L'épidémie d'Ebola touche la Sierra Leone depuis la fin mai 2014. De source officielle, le virus y aurait fait au moins 200 morts. Walter Lorenzi demande donc de nouvelles mesures : « Il faut au moins un laboratoire en plus dans le pays. Il faut continuer à informer les gens sur ce qu’est Ebola. Il faut absolument mettre en place le suivi des contacts. C’est vraiment des choses d’une extrême urgence, mais qui sont extrêmement difficiles à mettre en œuvre pour des raisons culturelles, pour des raisons géographiques : les gens se déplacent vite ».
Face à ce premier cas à Freetown, les autorités ont décidé hier d'ouvrir un laboratoire d'analyses dans la capitale.
Source : Rfi.fr