Situation du pays: Un jeune marabout lance un cri du coeur

Ma condition de marabout me permet une proximité avec les populations et m’impose un devoir de solidarité avec ces dernières.



Je constate qu’elles sont fatiguées au Sénégal du fait de la vie chère, du chômage de l’immense majorité des jeunes, de la situation précaire des travailleurs qui suent sang et eau pour pas grand chose en retour.

Il est devenu difficile de se nourrir quotidiennement, de se vêtir décemment, de loger sa famille correctement et d’éduquer sainement ses enfants au Sénégal. De plus, l’énergie, si essentielle pour l’économie et les ménages est devenue par sa rareté et sa mauvaise répartition un frein au développement.

Cette situation interpelle profondément notre sens patriotique, nos convictions les plus sincères et nous pousse à nous poser la plus élémentaire question : pourquoi ? Pourquoi la persistance d’une telle situation ? Pourquoi un petit pays comme le nôtre, au regard de sa superficie et de son nombre d’habitants, n’est-il bien géré ? Pourquoi autant de corruption, tant d’agressions, autant d’insécurité dans un pays de croyants ?

Pourquoi cette succession interminable d’affaires –Babacar Seye, Talla Sylla, Kara Thioune, Kambel, l’As et 24 heures chrono, Alex Segura, …, comme si la Justice était plongée dans un sommeil profond ? Pourquoi le Président Wade refuse t-il à Youssou Ndour et au Groupe Sud leurs licences de télé au moment où on parle de libéralisation ? Nous en perdrions notre chapelet à force de souligner ce qui ne va pas dans ce pays. Tellement l’énumération en serait fastidieuse.

Issu d’une famille religieuse, je n’en suis pas moins révolté par le sort fait à mon pays et à mon peuple.Je suis un marabout ulcéré par ce Gouvernement qui n’est préoccupé que par l’inauguration d’un monument, dépité par le comportement inacceptable de la majorité des députés qui ne représentent que le Président.

Des Etats-Unis où je poursuis une tournée, me parviennent des échos peu rassurants sur le Sénégal.Mes convictions de disciples de Khadimou Rassoul m’imposent d’être toujours du côté du peuple opprimé, du faible spolié, du croyant exploité.

J’interpelle l’ensemble des forces politiques et sociales de notre pays, l’ensemble des guides religieux pour qu’ils portent secours à notre peuple qui souffre. Le Sénégal mérite notre engagement à tous au-delà des clivages partisans.

Mame Coumba Diop

Lundi 23 Novembre 2009 01:01


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