« Un drame ». C'est l'expression utilisée dans un communiqué publié ce mercredi par Acted. L'ONG française condamne cette attaque et demande que toute la lumière soit faite sur cette tragédie. Hélène Vidon dirige l'ONG Madera en Afghanistan. Choquée, elle ne comprend pas ce qui a pu se passer.
« Je dirais que nous éprouvons beaucoup d'incompréhension. Nous avonc vu dernièrement se multiplier ce genre d'incidents. De la tristesse, aussi, forcément, pour les familles, pour les collègues, parce que cela remet en question l'implantation d'une ONG sur une province, tant que les raisons ne sont pas connues. Peut-être aussi, dans une certaine mesure, et même si c'est de manière passagère, un certain découragement, par rapport au sentiment quelque part, de rejet de l'action des ONG que cela peut générer. »
Dans le pays depuis 20 ans
C'est le chef de la police locale qui a annoncé la mort des membres de l'organisation. Ils ont été abattus par des hommes armés à 6 kilomètres de Maimana, la capitale de la province de Faryab dans le nord de l'Afghanistan. Tous travaillaient pour l'ONG française Acted, active dans le développement dans le pays depuis 20 ans.
Il n'y aurait pas d'expatriés parmi les victimes. Acted n'en envoyait plus depuis plusieurs années dans cette zone. L'ONG avait en outre réduit ses équipes, après l'enlèvement en début d'année d'un salarié français à Kaboul. Un humanitaire qui avait pu être libéré après un peu plus de deux mois de captivité.
32 travailleurs humanitaires tués depuis le début de l'année
Forte d'une centaine de membres, Acbar l'organisation de coordination des ONG en Afghanistan, déplore cet incident. 32 travailleurs humanitaires ont été tués dans le pays depuis le début de l'année. Mais cela n'empêchera pas les ONG de poursuivre leur travaille assure Justine Piquemal, qui dirige l'organisation.
« La neutralité, elle est remise en question par tout le monde, explique-t-elle. Par les médias, par les donneurs, par la politique afghane, par le retrait de l'ISAF (Force internationale de l'Otan en Afghanistan, NDLR). La neutralité, comme l'impartialité, on fait tout pour la représenter en permanence, après, c'est comme tous les grands principes : parfois ils sont remis en question. Et en général pas par ceux qui essaient de les appliquer, mais par ceux qui ne veulent pas les comprendre. »
Source : Rfi.fr