Soirées et nuits agitées en banlieue

“Ce n’est pas un bon musulman. Allah n’aime pas ceux qui empêchent les autres de dormir” lâche un jeune habitant du quartier. Mais cet argument ne semble pas devoir faire fléchir le commerçant mélomane.

Le souci, c’est que sa boutique se trouve à moins de deux mètres de la chambre où je dors. Ou j’essaie de dormir plutôt. Et comme j’ai le sommeil assez léger…Je n’y parviens pas.

A l’heure où les chants cessent enfin, la ville se réveille. Très tôt, vers cinq heures. La nuit est encore noire et j’entends déjà les bruits des bouteilles de gaz jetées dans une charrette à cheval. Un entrepôt de gaz jouxte la maison où je passe la nuit. Dans ce quartier, entreprises et entrepôts côtoient les habitations. Malgré les protestations répétées de résidents qui n’apprécient pas forcément d’avoir un entrepot de gaz à deux pas de chez eux.

Dans la rue, les coxeurs, les rabatteurs des transporteurs crient des appels à monter dans les cars rapides à destination de Dakar. La banlieue se lève très tôt. Dès cinq heures. C’est le Sénégal qui se lève tôt. Pour être au travail à la capitale à huit heures, il faut souvent quitter Diacksao dès six heures. Les embouteillages sont terribles. Dès l’aube.

Je me lève aussi. Direction Rufisque. La plage qui y mène est à peine une demi-heure de Diacksao. Pour rejoindre Rufisque, il faut repasser par autre banlieue, Thiaroye.

“Thiaroye plage”, la partie de cette banlieue qui est tournée vers l’océan. De là, une route et la plage mènent à Rufisque. A 15 kilomètres de là.