Les sénégalais sont fatigués disait l’ancien président de la Cour suprême à l’occasion de la prestation de serment de Abdou Diouf en 1981. Ce constat du juge Kéba Mbaye est toujours d’actualité. Singulièrement, à l’approche de la Tabaski 2008. Pour sortir de cet état de fait, les gorgorlou (les débrouillards) cherchent les moyens qui les arrangent le plus. Qui en travaillant dur, qui en constituant une clientèle politique à la solde des leaders pleins aux as.
A Guédiawaye, la devanture de la maison (Château) d’une sénatrice est assaillie par une foule de militants adeptes de la main tendue. Un tour en ces lieux permet d’épier les faits et gestes de ces militants attentistes qui tardent à voir la couleur du grand boubou de leur leader. Certains d’entre eux avouent qu’ils font le pied de grue depuis le début de la semaine mais madame la sénatrice est introuvable. Un de « ses aides de camp » signale que sa patronne est occupée par le marathon budgétaire «elle ne rentre que très tard et repart tôt le matin. » A la question de savoir si cette absence n’est pas une manière de fuir cette masse humaine venue quérir leur mouton de tabaski, le jeune homme déclare : « mon leader est très généreuse à l’image du président Wade. Elle aide beaucoup de personnes en de multiples occasions. Pour la tabaski, elle a l’habitude de distribuer des enveloppes et des moutons aux nécessiteux. »
A peine a-t-il fini de déclamer ce témoignage qu’un véhicule s’engouffre dans l’allée avant de s’immobiliser devant l’imposante demeure à trois étages. Une dame bien en chair entourée de garde du corps en descend. Il est 20 heures passé de quelques minutes. Les militants en oublient les nombreuses heures d’attente et l’accueillent les visages éblouis par une joie mal contenue. Tels des griots, ils entonnent en chœurs les louanges de leur leader. Celle-ci entre en trombe dans sa demeure suivie de cette cohorte de militants. Une fois à l’intérieur, elle sort de son gros sac noir assorti à son basin, des liasses de billets de banque qu’elle distribue à la cantonade.
Après les salutations d’usage et les marques de politesse, elle se retire dans ses quartiers où elle accepte de se livrer au jeu des questions. Toutefois elle souhaite garder l’anonymat vu la tournure que prend l’entretien. Elle ne veut sans doute pas passer pour avare ou hypocrite. Elle avoue « Je suis fatiguée par les sollicitations. Depuis l’approche de la fête j’ai distribué des millions à des personnes connues ou inconnues. C’est très difficile d’entretenir une clientèle politique dans ce contexte de conjoncture ».
Un élu du peuple joint au téléphone abonde dans le même sens. Requérant l’anonymat, il estime que l’approche de fête lui cause un traumatisme du fait des sollicitations dont il est l’objet. Il lance d’un ton fataliste «Quand le bon Dieu vous donne les moyens c’est pour que vous les redistribuez. Au Sénégal, les gens on tendance à prendre les députés pour des hommes riches mais, c’est sans compter les multiples espoirs placés en nous. Heureusement pour nous, le président Wade a compris cela et nous a mis dans de bonnes condition».
Les ministères ne sont pas épargnés par « ces mendiants d’un nouveau genre ». Seulement ici les attroupements font partie du décor. A Ndiaye, attaché de cabinet d’un ministre d’Etat juge que son chef est habitué à cela. « Tous les mardi, il reçoit ses parents et militants. A cette occasion, il distribue beaucoup d’argent. La Tabaski n’est donc pas une exception en matière de marque de générosité.» Malgré cette déclaration enthousiaste, les quelques personnes trouvées sur les lieux ne sont pas du même avis. Ils confessent : « Nous avons du mal à voir le ministre. Au ministère, ses assistants refusent de donner son numéro. Chez lui, les gardiens refusent de nous laisser entrer. Le ministre est très difficile à voir surtout en ces périodes. C’est vraiment anormal. Quand il y a des élections ils nous parquent dans des cars et nous amène à l’intérieur du pays. Quand on a besoin d’eux on ne les voit pas.»
A Guédiawaye, la devanture de la maison (Château) d’une sénatrice est assaillie par une foule de militants adeptes de la main tendue. Un tour en ces lieux permet d’épier les faits et gestes de ces militants attentistes qui tardent à voir la couleur du grand boubou de leur leader. Certains d’entre eux avouent qu’ils font le pied de grue depuis le début de la semaine mais madame la sénatrice est introuvable. Un de « ses aides de camp » signale que sa patronne est occupée par le marathon budgétaire «elle ne rentre que très tard et repart tôt le matin. » A la question de savoir si cette absence n’est pas une manière de fuir cette masse humaine venue quérir leur mouton de tabaski, le jeune homme déclare : « mon leader est très généreuse à l’image du président Wade. Elle aide beaucoup de personnes en de multiples occasions. Pour la tabaski, elle a l’habitude de distribuer des enveloppes et des moutons aux nécessiteux. »
A peine a-t-il fini de déclamer ce témoignage qu’un véhicule s’engouffre dans l’allée avant de s’immobiliser devant l’imposante demeure à trois étages. Une dame bien en chair entourée de garde du corps en descend. Il est 20 heures passé de quelques minutes. Les militants en oublient les nombreuses heures d’attente et l’accueillent les visages éblouis par une joie mal contenue. Tels des griots, ils entonnent en chœurs les louanges de leur leader. Celle-ci entre en trombe dans sa demeure suivie de cette cohorte de militants. Une fois à l’intérieur, elle sort de son gros sac noir assorti à son basin, des liasses de billets de banque qu’elle distribue à la cantonade.
Après les salutations d’usage et les marques de politesse, elle se retire dans ses quartiers où elle accepte de se livrer au jeu des questions. Toutefois elle souhaite garder l’anonymat vu la tournure que prend l’entretien. Elle ne veut sans doute pas passer pour avare ou hypocrite. Elle avoue « Je suis fatiguée par les sollicitations. Depuis l’approche de la fête j’ai distribué des millions à des personnes connues ou inconnues. C’est très difficile d’entretenir une clientèle politique dans ce contexte de conjoncture ».
Un élu du peuple joint au téléphone abonde dans le même sens. Requérant l’anonymat, il estime que l’approche de fête lui cause un traumatisme du fait des sollicitations dont il est l’objet. Il lance d’un ton fataliste «Quand le bon Dieu vous donne les moyens c’est pour que vous les redistribuez. Au Sénégal, les gens on tendance à prendre les députés pour des hommes riches mais, c’est sans compter les multiples espoirs placés en nous. Heureusement pour nous, le président Wade a compris cela et nous a mis dans de bonnes condition».
Les ministères ne sont pas épargnés par « ces mendiants d’un nouveau genre ». Seulement ici les attroupements font partie du décor. A Ndiaye, attaché de cabinet d’un ministre d’Etat juge que son chef est habitué à cela. « Tous les mardi, il reçoit ses parents et militants. A cette occasion, il distribue beaucoup d’argent. La Tabaski n’est donc pas une exception en matière de marque de générosité.» Malgré cette déclaration enthousiaste, les quelques personnes trouvées sur les lieux ne sont pas du même avis. Ils confessent : « Nous avons du mal à voir le ministre. Au ministère, ses assistants refusent de donner son numéro. Chez lui, les gardiens refusent de nous laisser entrer. Le ministre est très difficile à voir surtout en ces périodes. C’est vraiment anormal. Quand il y a des élections ils nous parquent dans des cars et nous amène à l’intérieur du pays. Quand on a besoin d’eux on ne les voit pas.»